Project Mémoire

Owen William Lucky Lockyer

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Owen Lockyer
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Trousse de couture d'Owen Lockyer, 1940.
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Médailles d'Owen Lockyer (de gauche à droite):
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Argent d'Owen Lockyer: 4 billets.
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2 documents: "fin de la guerre" largué par l'Armée de l'Air, et "Sauf-conduit". Si un soldat allemand transportait ce document, il avait un sauf-conduit.
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Livret de service et livret de paie d.Owen Lockyer, 1945.
Owen Lockyer
Et on est arrivé en Normandie et à la côte 195, c’était probablement un objectif très important parce que c’était un des endroits les plus élevés en Normandie
Je crois que je suis un très bon citoyen des provinces maritimes ou un très bon canadien de l’Atlantique, parce que je suis né à Terre Neuve, à Herring Neck. J’ai grandi à Kentville et mon travail m’a conduit dans la PEI [Province de l’Ile du Prince Edouard]. Et de la PEI, j’ai été muté à Moncton avec ma société. Et j’y suis depuis 55 ans. Alors je suis un véritable habitant des provinces maritimes. Bon, on est allé, on a défilé et on a dit, on veut aller outre-mer et ça c’était au mois d’août et au mois de novembre, on était à Delbert, à suivre l’entraînement et de là, on est allés en Angleterre. Tout ceci est arrivé en 1943. On a fait la traversée sur le Mauritania et il avait été construit au début des années trente. Et il y avait environ 8000 personnes à bord et on nous a escorté pendant une journée et ensuite on est partis de notre côté, sans escorte. Et ce qui est intéressant à ce propos c’est que pendant le jour, on pouvait sortir sur le pont et le bateau a avancé en zigzag pendant toute la traversée. Mais la nuit, ils fermaient tout et personne ne pouvait aller sur les ponts. Et ils poussaient les moteurs et le bateau se mettait à trembler et ils avançaient tout droit. Comme ça ils pouvaient rattraper le temps perdu. On a fait la traversée en cinq jours, vous savez. Pendant qu’on débarquait du bateau, le train attendait et on a pris la direction d’Aldershot en Angleterre, en bas au sud. On m’a affecté à Aldershot, j’étais à Crookham Crossroads. Et c’était l’unité de transit des maritimes. Et j’avais signalé que j’allais probablement partir avec les North Nova Scotia Highlanders. Et Crookham Crosswards était un, un camp et c’était une unité de transit et ils nous dispersaient dans les différentes unités… et ce n’était pas un bon camp et c’était un camp de transit donc, ce n’était pas très structuré. Dès l’instant où vous étiez sur l’ordre de mission, vous voyiez votre nom, vous étiez dans le détachement. Et vous faisiez l’exercice, et s’ils n’appelaient pas votre nom, vous étiez toujours dans le contingent. S’ils appelaient votre nom c’est qu’il manquait quelque chose dans les formalités administratives, par exemple vous pouviez avoir besoin d’une vaccination ou d’une piqûre, vous n’aviez peut-être pas terminé votre testament et ainsi de suite. Alors s’ils n’appelaient pas votre nom, vous restiez dans le contingent. Et le dimanche, bon, on n’avait pas appelé mon nom et ils nous ont fait monter dans un camion, environ une centaine de là, et ils nous ont emmenés à Aldershot qui était à huit kilomètres à peu près, nous ont fait descendre, nous ont fait mettre debout. A partir d’ici sur la droite, Argyll et Sutherland. D’ici sur la droite, Lincoln et Welland et je me tenais là et je suis devenu un Algonquin et c’est comme ça que j’ai choisi mon régiment. Maintenant, les mêmes camions qui nous avaient amenés à Aldershot ont emmené une centaine de gars de l’Ontario pour les mettre avec l’unité de transit des maritimes. Et ce qui se passait c’est que leur expérience après les événements qui s’étaient produits à Dieppe c’était que tous les régiments étaient des régiments de régions, l’infanterie et chaque fois qu’un régiment partait au combat, toutes les victimes venaient de cette petite portion du pays. Alors ils voulaient mélanger ces unités et comme ça, pour répandre toutes ces mauvaises nouvelles d’un bout à l’autre du pays. On est allés en Normandie et on était la 4ème division blindée et on est arrivé un peu en retard, c’était déjà le mois de juillet quand on est arrivés en Normandie mais on attendait la percée. Comme on était un régiment blindé avec des chars et ainsi de suite et juste à ce moment-là, la tête de pont n’était pas, n’avait pas assez de place pour prendre tout ce matériel lourd. Alors on a dû attendre. Et on est arrivé en Normandie et à la côte 195 [ Falaise Gap], c’était probablement un objectif très important parce que c’était un des endroits les plus élevés en Normandie et vous pouviez presque dire où se trouvait la Manche, vous pouviez presque la voir de là. Et j’ai été blessé aux environs de 8 heures 30 du soir et à partir de ce moment-là, on m’a évacué sur l’Angleterre. Le 6ème hôpital général, qui était un hôpital canadien, était plein. Alors je me suis retrouvé au 101ème britannique à Bayeux. Et je dois dire, je suis devenu la star des pensionnaires parce que j’y étais avec un paquet de prisonniers allemands. Et tout à coup ils – et c’était un hôpital en Irlande du Nord – ont réalisé qu’ils avaient un canadien là, et je suis devenu la star des pensionnaires, vraiment. Ils ne savaient pas quoi faire pour me chouchouter. Et ils s’excusaient parce que, ils avaient cru que j’étais un prisonnier ou un allemand. On savait que ça allait arriver et tout à coup, c’est arrivé et le commandant du camp où on était –Leatherhead juste à la sortie de Londres – Ils ont fait défiler tout le monde et ils ont dit, vous avez un laissé-passé de 48 heures. Mais ils ne nous ont pas payés. Alors quoiqu’il en soit, un de mes amis qui s’appelait McPhail, on fouillait dans notre fourbi pour voir ce qu’on avait et on avait des rasoirs et des petites affaires et ainsi de suite, alors on est allés au pub au Rising Sun à Leatherhead et on a disposé nos affaires sur la table. Et bien-sûr, tous les habitants venaient et ils étaient contents que la guerre soit terminée. Et on a vendu nos rasoirs et tout ce qu’on avait, vous savez. On a eu assez d’argent pour aller à Londres.