Project Mémoire

Paul Martin

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Carte postale du Service de campagne. Ce fut le seul message que Paul Martin était autorisé à envoyer à sa fiancée, l’informant qu’il était sain et sauf après le débarquement de la Normandie. En date du 4 juillet 1944.
À 03:00, le 6 juin 1944, M. Martin a aussi reçu une enveloppe contenant vingt billets de 5 francs chacun. Cette monnaie était acceptée par les marchants français.
En 1944, Paul Martin passe au rang de lieutenant au Royal Military College en Angleterre.
Paul Martin à motocyclette, baie Freshwater sur l’Île de Wight en 1942.
Message de mise à jour distribué à tous les soldats, matelots et pilotes immédiatement avant l’invasion de la Normandie au jour J, le 6 juin 1944. M. Martin a reçu son exemplaire à 03:00 alors qu’il montait à bord d’un navire.
À l’approche de la côte, ils ont baissé les navires de débarquement et nous ont déposés sur l’eau
Je m’appelle Paul Martin. Je suis né à Transcona au Manitoba en 1920. Au moment de l’enrôlement, je dois d’abord vous dire que tout le monde voulait être dans l’Aviation pour quelque raison, c’était la branche militaire la plus glorifiée. La demande de s’y joindre était tellement forte qu’on n’a pas pu s’y inscrire. Alors, on a décidé, ‘’Inscrivons-nous ailleurs.’’ Alors, on s’est enrôlé dans l’Armée. Je me suis joint aux Royal Winnipeg Rifles, un régiment surnommé ‘'Little Black Devils’’. On a commencé l’entraînement. On est allé à Shilo au Manitoba. On a reçu un entraînement d’infanterie – la marche, divers exercices, le tir à la carabine, l’utilisation des armes. Ensuite, on est allé en Nouvelle-Écosse et on a continué l’entraînement. On est monté à bord du navire SS Orbita et on a traversé l’Atlantique. On est débarqué à Liverpool. Ensuite, on est monté à bord d’un train à destination d’Aldershot. Ensuite, on a campé à différents endroits en Angleterre. On savait que la libération de l’Europe viendrait un jour ; c’était un de nos objectifs. Alors, on a commencé un entraînement spécial en vue du débarquement sur les plages – comment débarquer d’un navire, comment grimper les échelles de corde et ce genre de chose. Tout était dans le but de l’invasion. C’était l’essentiel de notre entraînement en Angleterre. Malheureusement, on est arrivé juste à temps pour la Bataille de l’Angleterre. L’ennemi bombardait l’Angleterre nuit et jour. Il visait Londres et les ports principaux. Ensuite, le jour du débarquement est venu. On nous a assemblés dans un endroit, sous garde, évidemment. Tout s’est fait dans le plus grand secret. On ne connaissait ni la date ni l’endroit exacte du débarquement. Un jour, on est monté à bord de camions. Ils nous ont donné de la monnaie française…qu’on appelait de la ‘’monnaie d’occupation’’ et puis on est monté à bord du navire. Le navire s’enlignait pour la côte de la France, de toute évidence. Ce fut probablement l’opération la plus spectaculaire de la Marine que le monde n’ait jamais vu et qu’il ne verra plus jamais. On voyait à peine l’eau tant que les navires étaient nombreux. À l’approche de la côte, ils ont baissé les navires de débarquement et ils nous ont déposés sur l’eau. On se croyait plus près de la côte et on tentait de repérer notre position. Il faisait noir, c’était très tôt le matin. Tout à coup, on a entendu des balles de carabines frapper notre bateau de débarquement. On a fait comme des tortues et on s’est baissé pour se mettre à l’abri. C’était notre première expérience sous le feu de l’ennemi. C’était à Courseulles-sur-Mer – ce fut notre point de débarquement – sur la plage de Juno. Il a fallu ramper sur les berges vers l’intérieur. On a subi de très lourdes pertes sur la plage. Ils nous attendaient avec des mitrailleuses and des tirs de mortiers – ils avaient de tout. Notre objectif était d’avancer de six milles la première journée. On a atteint notre objectif ; il y avait une voie ferrée à cet endroit. Tellement de jeunes soldats fauchés dans la fleur de l’âge. C’est incroyable mais vrai.