Project Mémoire

Paul Thomas Sterling

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Paul Sterling
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Paul STerling (à gauche) avec un ami en Belgique, 1944.
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Carte postale attribuée par le ministère de la propagande allemande pendant la guerre. Paul Sterling l'a trouvé dans une maison en Allemagne en 1945.
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Insigne d'uniforme que Paul Sterling a pris d'un prisonnier de guerre à la fin de la guerre en 1945.
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Le peloton de Paul Sterling a finalement pris du repos en Ollande en 1944.
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Carte postale allemande avec bombardier Stuka que Paul Sterling a pris pour rentrer chez lui en Allemagne, 1945.
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« En nous dirigeant vers la rive, certains gars plus petits se sont mis à flotter parce qu’ils ne touchaient plus le fond. »
Comme je faisais partie du Génie [Corps royal du génie canadien], dans lequel je m’étais enrôlé à l’origine, on a eu diverses formations en rapport avec les pièges, les mines, les ponts maritimes, etc. Cependant, à l’approche imminente du Jour J, on nous a soudain rassemblé et annoncé que l’infanterie manquait d’hommes. Ils nous ont dit : « par conséquent, nous allons transférer les ingénieurs -dont ils disaient qu’il y avait un surplus - dans l’infanterie, dans divers bataillons d’infanterie. Vous allez être dans l’infanterie et vous pouvez entrer dans le régiment de votre choix ». Donc, tout à coup, je me suis retrouvé dans l’unité The Queen’s Own Rifles [of Canada] en préparation du Jour J. À l’approche de la date de juin, on nous a transporté sur les côtes d’Angleterre pour préparer le débarquement du Jour J. On nous a fait embarquer, je pense que c’était sur un navire égyptien et la fabrication du pain était absolument délicieuse. On n’avait pas la moindre objection à ça. On est restés pendant deux jours dans le navire avant de finalement lever l’ancre. Quand on s’est approchés des côtes de Normandie, on nous a fait quitter le navire à l’aide d’échelles en cordes pour aller dans des BDC [Bâtiments de débarquement de chars]. On pouvait pratiquement marcher d’un navire à l’autre tellement il y en avait à ce moment-là, notamment divers navires de combats, les cuirassés. Naturellement, les bombardements provenaient de différents navires et une fois sur les BDC on s’est retrouvés dans une formation circulaire. Ensuite, on s’est avancés vers la côte. Notre BDC est entré dans une barre de sable et bien sûr ça a retardé notre arrivée sur la côte. Malgré les efforts des gars de la marine pour dégager le BDC, ils n’ont pas pu y arriver ce qui a fait qu’on a eu au moins deux ou trois heures de retard. On n’avait pas d’autre choix que de quitter le BDC et d’aller dans l’eau qui nous allait jusqu’à la taille. Comme on s’avançait vers la côte, certains des gars qui étaient plus petits se sont mis à flotter parce qu’ils n’avaient plus pied. Ils n’étaient plus sur du sol stable et ils ont commencé à dériver en flottant. Bien sûr, on portait des sacs à dos et vous pourriez dire qu’ils nous servaient de supports flottants. En tout cas, on est arrivés sur la côte et on s’est dirigés vers Bény-sur-Mer. Le moins qu’on puisse dire, c’est que j’étais extrêmement appréhensif, mais pour être parfaitement honnête avec vous, j’étais en fait complètement mort de trouille. Tout le monde, on était là-bas et on nous disait d’avancer quelque soit leur puissance de feu, on continuait à avancer, et finalement, par chance, on s’en est sorti vivant. Mais c’était une expérience extrêmement pénible.