Project Mémoire

Peter Cox

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Peter Cox en mer, à bord du HMCS Matan.
Peter Cox (à droite) en mer pendant la guerre.
Peter Cox pendant la guerre.
Peter Cox (à gauche) pose avec d'autres membres de l'équipage du HMCS <em>Matan</em>.
Peter Cox (à gauche) et son frère peu de temps après s'être engagé dans la Marine.
je m’en souviens encore aujourd’hui, le sous-marin tout entier est remonté et sorti de l’eau, la moitié du sous-marin, à un angle comme ça à peu près, 45° à peu près, et ensuite est redescendu à nouveau. J’ai pensé, bon sang, c’est la fin pour ce sous-mar

Mais c’était des bateaux qui tenaient bien la mer. Et je ne me souviens pas d’une seule corvette (bateau d’escorte de patrouille et convoi légèrement armé) et on en avait construit cent et quelques, aucune d’elles qui ait chaviré ou qui ait été parmi les vaisseaux les plus sévèrement touchés quelle qu’elle soit l’ampleur de la tempête, elles sont toujours passer au travers. Mais il n’en reste pas moins, c’était très inconfortable.

C’est une chose à laquelle on finissait par s’habituer. Je n’ai jamais eu le mal de mer sur une corvette. Remarquez, j’avais été sur un destroyer avant et leurs mouvements étaient complètement différents de ceux d’une corvette. Parce qu’une corvette, comme elle était petite, elle avait tendance à remonter avec la vague plutôt que de passer à travers, alors qu’un destroyer (grand véhicule d’escorte très lourdement armé), dans la plupart des cas ne passait pas toujours à travers, mais ils avaient tendance à passer à travers les vagues plus souvent que les corvettes.

On installait ce qu’on appelait des filins de sécurité, qui étaient des filins qui couraient de l’arrière jusqu’après le fronton de gaillard (pont supérieur). C’était installé là et puis il y avait des rides de hauban ajustées là-dessus qui glissaient le long de ce filin. Si vous marchiez le long du pont supérieur et que c’était vraiment verglacé, vous attrapiez l’un de ces cordages et vous vous accrochiez à lui pendant que vous sortiez. Il descendait en même temps que vous.

J’ai fait toute la guerre comme artilleur antiaérien comme ils appelaient ça. Ce n’est pas un artilleur de sol, les antiaériens tiraient sur… En fait, notre classe qui est partie là-bas était la première classe de matelots antiaériens (marins engagés volontaires) entrainés pour la marine canadienne. Ça devait être en 1940. Alors on nous a formés sur des 125mm (mitrailleuses Vicker), des Pom-pom à huit canons (canon antiaérien de 2 livres), des Pom-pom à quatre canons, on tirait des projectiles de deux livres. Mais c’était incroyable, peu importe à quel point vous étiez fatigué, si le branle bas de combat était sonné, ça vous réveillait. Je suppose que ça faisait partie de vous quand il fallait y aller on y allait.

On a vu un sous-marin à la surface, mais il est entré dans notre cercle de giration. On ne pouvait pas virer de bord assez rapidement pour la mettre en position afin d’ouvrir le feu… ce qu’ils avaient prévu de faire au début, on allait essayer de l’éperonner par l’étrave. Et ça leur a pris tout ce temps pour se tourner, pour être braqué sur lui. Il était en train de plonger à ce moment-là, alors ça nous a pris tout ce temps pour changer de cap vraiment. Il a juste replongé alors qu’on passait au dessus de lui, vous pouviez voir les trainées de bulles à la surface alors qu’on passait au dessus de lui, mais on l’avait manqué de peu. Et c’est là qu’ils ont lancé une salve peu profonde de grenades sous-marines et, je m’en souviens encore aujourd’hui, le sous-marin tout entier est remonté et sorti de l’eau, la moitié du sous-marin, à un angle comme ça à peu près, 45° à peu près, et ensuite est redescendu à nouveau. J’ai pensé, bon sang, c’est la fin pour ce sous-marin.