Project Mémoire

Peter Paul Hires

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Peter Hires
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Peter Hires peu après son entraînement à London, Ontario, en 1942.
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Les chauffeurs du service de santé utilisaient ce char d'assaut pour récupérer les blessés pendant la campagne d'Italie.
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Le certificat de démobilisation de Peter Hires.
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Peter Hires aujourd'hui.
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À Monte Cassino, juste au pied du Mont Cassino, je dirais que ça a été le moment le plus difficile qu’on ait eu.
Quand on a finalement quitté l’Angleterre, nous sommes allés, bon, j’étais dans le groupe de reconnaissance évidemment. L’équipe médicale est toujours avec le groupe de reconnaissance. Nous sommes partis et nous sommes allés en Irlande et ensuite on a fait la traversée jusqu’à Alger en Afrique. Les chars et tout l’équipement lourd sont restés à l’arrière à Alger et moi ainsi que le groupe de reconnaissance, on est allés à Naples et de Naples nous sommes descendus jusqu’à un endroit appelé Matera en Italie. C’était le point de rassemblement quand on est allés là-bas jusqu’en Italie. Après en avoir terminé avec l’installation et quand tout a été arrangé, alors les chars et les escadrons et tout le reste sont finalement arrivés et nous ont rejoint là en bas du côté de Matera. Et là, à nouveau, entrainement et rassemblement et constitution du régiment en unité de combat. Le combat pour nous c’est arrivé juste un petit peu au nord de Naples, au moment où on est arrivés sur place et après être remonté par la vallée du Liri jusqu’en Italie. On était alors complètement conditionnés pour la bataille là-bas et ça a été plutôt chaud à partir de là. À Monte Cassino, juste au pied du Mont Cassino, je dirais que ça a été le moment le plus difficile qu’on ait eu. On a vite appris comment traiter beaucoup de malades à la fois et à faire un choix entre ce qui est le pire, mais enterrer les gens qui étaient par là bas a été l’expérience la plus notable que j’ai faite là-bas parce qu’on était dans les tranchées étroites pour passer la nuit et puis on se levait le matin et tout et faire le tour, à rechercher qui était malade et qui était mourant, ou bien les gens qui avaient besoin d’être enterrés et les marquer et tout. C’est très, ça a été un sacré moment. Ça a été je dirais la partie la plus éreintante de cette campagne à travers l’Italie, jusqu’en haut de la vallée du Liri et toutes les différentes choses, je dirais, que c’était la meilleure initiation à tout, les vivants et les mourants et les soins et tout ça, du corps humain. J’étais tellement occupé, je ne savais pas si j’allais ou si je venais mais je me débrouillais bien. Très vite ça vous occupait tellement que vous n’aviez pas du tout le temps de penser à vous-même. Vous étiez juste en train d’essayer de faire tout ce que vous pouviez pour chaque personne qui vous passait entre les mains. Une fois, on m’a fait venir moi personnellement – ils m’ont donné un chauffeur et un char – pour aller là-haut sur les hauteurs. Et je suis revenu avec onze blessés environ et un prisonnier de guerre. En tout, on était une douzaine à peu près moi y compris. Les blessés dont je me suis occupé et tout ça et je suis revenu avec ce chargement de malades et de blessés et aussi un prisonnier de guerre allemand très gentil ; on aurait dit qu’il sortait tout juste du showroom, avec des beaux vêtements et tout, il n’avait même pas eu l’occasion de les salir. Il est revenu tout beau tout propre, il était tout content. Je l’ai juste collé là-haut au sommet de mon char et j’ai dit, chauffeur, fais tourner le moteur. Et le reste des gens se sont entassés en quelque sorte à l’intérieur du char et ils m’ont donné, le gros canon de la tourelle avait été enlevé et j’ai réussi à empiler tous les bandages et tout le reste, les gens à l’intérieur et deux brancards en travers à l’arrière du moteur et ça a été une sacrée expérience.