Project Mémoire

Ray Sowerby

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Institut Historica-Dominion
Institut Historica-Dominion
Ray Sowerby, octobre 2009.
Institut Historica-Dominion
Tout le monde en faisait autant. Tout le monde supportait l’effort de guerre. Et, on suivait les déroulements à la radio.
Ouai, il y a rien comme l’aviation. Ce fut formidable. J’avais un frère dans l’aviation. Et, j’ai bâti des modèles réduits d’avions toute ma vie. J’étais très dévoué au pilotage. J’avais une route de journaux à Merritt et je me faisais des sous avec ça. Je me commandais du balsa des États-Unis et je me souviens qu’avec un dollar je pouvais m’en procurer une bonne quantité. Et on bâtissait des modèles en suivant les directives dans la revue Air Trails. Je me souviens d’un copain, Ralph Wass qui habitait Kelowna. Il est décédé aujourd’hui. Nous avions le même intérêt et nous travaillions ensemble à bâtir des avions. À l’époque, les moteurs à gazoline pour les modèles étaient à leur début et ils étaient plutôt rudimentaires et ne fonctionnaient pas très bien. Mais j’ai construit des modèles à appareil à moteur caoutchouc. Je ne sais pas si vous comprenez. C’étaient des modèles d’avions Wakefield. Ces modèles avaient comme pour seule propulsion un écheveau de caoutchouc. On demandait à quelqu’un de tenir l’avion à environ 10 pieds et on enroulait environ 100 pieds de caoutchouc autour de l’avion. Ensuite, on le relâchait. J’ai obtenu des vols d’environ trois minutes avec ce modèle. En tous cas, on construisait des modèles d’avions et on aimait l’aviation. Et, je recommencerais tout. À l’époque, la ville de Merritt comptait à peine mille habitants. C’était une ville très dévouée à l’effort de guerre. Mon père travaillait pour le gouvernement de la Colombie-Britannique, à Merritt. Il travaillait aussi à temps partiel en tant qu’officier de recrutement. Et, je me souviens que les gens étaient très dévoués. Je me souviens d’une dame, Hannah Forsyth. Elle faisait beaucoup de tricot pour l’effort de guerre. Elle envoyait ses produits outre-mer. Ma mère en faisait autant. Tout le monde en faisait autant. Tout le monde supportait l’effort de guerre. Et, on suivait les déroulements à la radio. Il n’y avait pas de télévision à l’époque. Nous étions environ vingt à prendre un cours, un cours d’évaluation. Et, seulement trois candidats avaient mieux réussis que les autres. Nous étions certains de continuer notre entraînement de pilotage. C’était à St. Hubert. En fin de compte, nous sommes passés à une autre discipline : artillerie et bombardement. Je suis allé à Malton pour la partie navigation de l’entraînement. Ensuite, j’ai obtenu mes ailes. La guerre était presque terminée à ce moment-là. Je me souviens avec tristesse d’avoir perdu mon frère à cette époque. J’étais dans l’aviation à Edmonton. Il était rentré à la maison pour son congé de Noël. Il a célébré la Noël avec nous. Et, ensuite, il a été porté disparu au mois de janvier. Nous l’avions vu très peu de temps avant sa mort. J’étais de retour à l’école d’entraînement à Edmonton lorsque l’aumônier m’a convoqué et c’est à ce moment que j’ai appris la triste nouvelle. Ils n’ont jamais retrouvé mon frère. Il y a un ruisseau près de Hope en Colombie-Britannique qui porte le nom de mon frère Ernie. C’est le ruisseau Sowerby. Lorsque ma sœur est décédée il y a trois ans, nous avons déposé ces cendres dans le ruisseau Sowerby.