Project Mémoire

Raymond Burnie"" Burnie Forbes

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Burnie Forbes
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Une épaisse couche de neige glacée vue depuis la timonerie du NCSM Wetaskiwin.
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L'équipage du NCSM Wetaskiwin en 1944. Burnie Forbes se trouve à l'extrême droite de la rangée du devant.
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Le NCSM Wetaskiwin en 1942, avant que son gaillard ne soit aggrandît.
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Burnie Forbes et sa peinture « Wet Ass Queen » une interprétation irrévérencieuse du nom de son navire le HMCS Wetaskiwin. «Ma peinturea été accrochée dans le Carré des Officiers puis a mistérieusement disparu. En 1942, on m'a demandé de la repeindre sur le bouclier du canon du bateau. Jusqu'à la fin de la guerre, j'ai veillé à ce qu'elle reste fraîche et vive ». Aujourd'hui, The Wet Ass Queen est affichée dans l'historique du Crow's Nest Officers' Club à St. John's, Newfoundland.
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Burnie Forbes et sa peinture « Wet Ass Queen » une interprétation impertinente du nom de son navire le HMCS Wetaskiwin. «Ma peinturea été accrochée dans le Carré des Officiers puis a mistérieusement disparu. En 1942, on m'a demandé de la repeindre sur le bouclier du canon du bateau. Jusqu'à la fin de la guerre, j'ai veillé à ce qu'elle reste fraîche et vive ». Aujourd'hui, The Wet Ass Queen est affichée dans l'historique du Crow's Nest Officers' Club à St. John's, Newfoundland.
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Un des souvenirs les plus précis c’est la remontée du Loch Foyle (estuaire de la Foyle en Irlande du Nord) en direction de Londonderry au lever du soleil. Le spectacle des vertes collines irlandaises descendant doucement jusqu’aux tranquilles eaux bleues de la Foyle, c’était l’impression d’arriver au paradis après avoir traversé l’enfer.
C’est un homme de 90 ans, qui essaye de se souvenir de ce qui s’est passé il y a 60 ans. S’il vous plait, soyez patient et compréhensif. Je m’appelle Burnie Forbes. Je me suis engagé dans la marine en juin 1940 à Montréal (Québec) à la base NCSM Donnacona. Quand je suis monté pour la première fois sur le (NCSM) Wetaskiwin à St John Terre-Neuve, il venait d’être entièrement repeinte de la couleur imitation camouflage désormais requise pour les corvette. La majeure partie de l’équipage avait été remplacée mais il restait encore quelques anciens qui se souvenaient vaguement, d’un bouclier de canon dégradé par les intempéries, une image de la Reine de Cœur. D’après leur description et du fait des mes talents artistiques, j’ai réussi à produire une réplique assez ressemblante de la peinture qui était accrochée dans le carré des officiers par le passé. Avec l’approbation du commandant, j’ai peint un modèle de carte à jouer d’un mètre soixante par deux mètres trente représentant une reine de cœur assez pulpeuse assise dans une flaque d’eau. Le Westaskiwin est devenu célèbre des deux côtés de l’Atlantique sous le nom de « Wet Ass Queen ». Jusqu’à la fin de la guerre (en mai 1945), j’ai eu la responsabilité de lui conserver sa fraicheur pleine d’entrain et à chaque retouche ou restauration, je ne pouvais résister à la tentation de lui raccourcir un peu sa jupe et lui arrondir ses formes. Aujourd’hui, la peinture originale de la reine, qui a disparu du carré des officiers du navire, est accroché au Crow’s Nest, le club des officiers à St John, Terre-Neuve. Un des souvenirs les plus précis c’est la remontée du Loch Foyle (estuaire de la Foyle en Irlande du Nord) en direction de Londonderry au lever du soleil. Le spectacle des vertes collines irlandaises descendant doucement jusqu’aux tranquilles eaux bleues de la Foyle, c’était l’impression d’arriver au paradis après avoir traversé l’enfer. C’était pendant qu’on remontait à Terre-Neuve en longeant les côtes de Floride, que, dans nos bruyants haut-parleurs, il a été annoncé que nos troupes avaient débarqué en Normandie (le 6 juin 1944). Un tonnerre d’applaudissements s’est fait entendre, mais quelques instants plus tard, l’équipage est devenu silencieux, et nos pensées sont allées rejoindre ceux qui étaient au cœur de la bataille à cet instant précis. On s’est tous rassemblés sur le gaillard d’arrière et le capitaine a conduit une petite cérémonie accompagnée de prières. La marine avait l’habitude de faire changer les gens très souvent mais j’ai réussi à rester sur le (NCSM) Wetaskiwin de septembre 1942 à juin 1945, seulement parce que j’ai toujours pu m’arranger avec le reste de mon service des communications pour qu’on enlève mon nom quand il apparaissait sur les ordres de transfert. En 1945 lors de ma longue permission à Montréal, le jour de la Victoire au Japon a été déclaré (15 août 1945) et je me suis présenté au quartier général à Montréal en espérant que j’allais être rendu à la vie civile mais on m’a donné l’ordre de retourner sur mon navire à Halifax (Nouvelle-Écosse). À mon arrivée là-bas, j’ai été informé que le (NCSM) Westaskiwin n’était plus en service et qu’il allait être désarmé. Cette nouvelle m’a fait énormément de peine, c’était comme de rentrer chez soi sans sa maison, sa famille ou ses amis et tous mes trésors personnels avaient disparus ainsi que ma part dans les gains de la cantine qui devaient être divisés entre tous les membres d’équipage compte tenu de la durée du temps passé sur le navire, et non par rapport au grade. J’ai appris plus tard que ma part aurait été tout à fait substantielle. Dans les jours qui suivirent, je me suis présenté à bord du dragueur de mines, le NCSM Mahone, et j’ai passé un petit moment à draguer les mines dans les eaux de la côte Est. Le 5 août 1945 j’ai mis pied à terre en tenant à la main un bordereau stipulant que je devais me présenter au quartier général où on m’a démobilisé et donné un billet de train pour rentrer chez moi.