Project Mémoire

Raymond Mercier

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

M. Raymond Mercier servit pendant la Seconde Guerre mondiale avec le Royal 22e Régiment.
Raymond Mercier
Raymond Mercier
Raymond Mercier en uniforme pendant la guerre. Royal 22e Régiment.
Raymond Mercier
Raymond Mercier
Raymond Mercier
Raymond Mercier (à gauche) du Royal 22e Régiment et un camarade du Régiment de la Chaudière.
Raymond Mercier
On a traversé en Angleterre avec un vieux bateau qui n’avait pas de lits, c’était tous des hamacs. Cela fait qu’imaginez-vous quand on passait dans une tempête là. (...) c’était une balancine qui avait là.
Quand je me suis enrôlé à Montréal, mon premier camp ç’a été Sorel, un petit camp. Le deuxième fut Valcartier et le troisième fut Debert en Nouvelle-Écosse. Puis après ç’a été en Angleterre, on a traversé en Angleterre avec un vieux bateau qui n’avait pas de lits, c’était tous des hamacs. Cela fait qu’imaginez-vous quand on passait dans une tempête là. C’était un vieux bateau, mais quand on passait dans une tempête, c’était une balancine qui avait là. Cela fait qu’on couchait plus sur les tables que dans les hamacs. Huit jours de temps (pour la traversée de l’Atlantique). Ça, ça m’avait surpris. Pour un gars qui n’avait jamais été sur la mer, c’est encore pire. C’est une idée de jeune, mais moi là, tout ce qui était militaire, celui qui est planté droit, vous savez comment est-ce que c’est. C’est un militaire. Ça, l’armée, je l’ai toujours aimée. Puis si j’avais eu des études, je serais toujours resté là parce que j’aimais ça. Surtout les critères, l’habit et tout ça, c’était moi ça. Mais il manque toujours quelque chose. Cela fait que j’ai fait comme, au début, j’ai pris ma hache puis je m’en suis allé dans le bois. Ç’a été ma fin ça. Au lieu de m’en aller dans le (…) comme Montmagny ou des places comme ça. Non, j’ai repris ma hache puis je suis retourné en Abitibi. Ç’a été à peu près toute ma vie ça. J’ai eu mon accident en Angleterre. C’est un bras que je me suis cassé et il a été mal ramanché (mal soigné). Cela fait qu’à ce moment ils m’ont laissé trainer en Angleterre. Va ici, va là. Je n’étais à peu près pas utile. Je n’étais à peu près pas utile, pour dire. J’allais travailler dans une cuisine à une place. J’étais commis à une autre place. Justement il y avait des gens de Saint-Paul, la paroisse voisine où j’ai rencontré Lucien Nicoll. Deux ou trois (amis) comme ça que j’avais rencontrés. Ils m’ont gardé onze mois. Le pire, c’est que je ne savais pas un mot anglais. Cela fait qu’être en Angleterre et ne pas parler anglais c’est comme aller mourir tranquillement, c’est à peu près pareil. Ce n’était pas ma place puis je ne pouvais pas sortir. En arrivant là, on est arrivé un soir. Si vous entendez un avion, si vous entendez bombarder, restez dans votre camp. Quand ç’a bombardé, on est tous sorti dehors. Ç’a été toute une soirée, mais on s’habitue. Un gars qui s’enrôle, dans le temps, parce qu’il y avait des non volontaires. Ça, il y en avait plusieurs. Mais celui qui était volontaire et qui savait qu’il s’en allait. Premièrement on ne s’en va pas au front, on s’en va (comme) militaire. C’est notre rang, ça. On ne va jamais là pour tuer. Mais certainement, il y’en a plusieurs qui se sont enrôlés. Mais la majorité ne voulait pas s’enrôler. Comme je vous dis, il y en a qui se cachaient partout par chez nous, il y en a qui se cachaient dans le bois. Un peu partout. Parce que moi, ma mère, elle braillait. Elle a braillé une petite secousse, hein. Ça ne faisait pas son affaire. Moi, je ne me sentais pas libre, alors je suis allé m’enrôler à Montréal. Si j’avais été m’enrôler à Montmagny, elle m’aurait sorti de là, mon père m’aurait sorti de là certain. Mais je me suis arrangé pour ne pas qu’ils me sortent et je suis allé m’enrôler à Montréal.