Project Mémoire

Reginald Herbert Roy

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Crédit: Lieut. Alex M. Stirton / Canada. Dépt de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA 132878
Crédit: Lieut. Alex M. Stirton / Canada. Dépt de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA 132878
Fantassins canadiens non-identifiés s'avançant vers Melfa, Italie, le 23 mai 1944. Crédit: Lieut. Alex M. Stirton / Canada. Dépt de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA 132878
Crédit: Lieut. Alex M. Stirton / Canada. Dépt de la Défense Nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA 132878
Je me souviens d’avoir traversé un pont, qui était cassé, de traverser en courant avec les balles de la mitraillette qui rebondissaient sur les poutrelles.
Quand j’ai rejoint le régiment (le Cape Breton Highlanders) en Italie, je suis devenu officier Pionnier ce qui allait parce que j’avais été dans le peloton de pionniers et je m’y connaissais dans les mines, les pièges, toute ce genre de choses. Ça prenait un moment par exemple avant d’entrer dans une maison. Vous ne montiez jamais au milieu des marches parce qu’il y a plus de flexibilité sur la marche dans le milieu. Et c’est là que les allemands mettaient le contact pour une mine, et faisaient sauter la maison. Si vous entriez dans un appentis, quel qu’en soit la raison, vous faisiez très attention quand il s’agissait de tirer sur une chaine parce que là encore, les allemands avaient la sale habitude de piéger la chaine. Ça faisait sauter tout l’appentis. Si vous entriez dans une pièce et qu’il y avait des photos sur le mur qui étaient un petit peu de guingois, ce qu’il y a de plus naturel c’est de le remettre en place. Vous n’aviez pas intérêt à faire ça ou là encore, vous déclenchiez le contact et boum, tout allait partir en fumée. Je me souviens d’une chose là-haut dans la baie de Comacchio, quand on attaquait, c’est C-O-M-A-C-C-H-I-O, et on attaquait au nord. Et je me souviens avoir reçu l’ordre d’aller à l’avant du régiment et voir ce que je pouvais voir et ce qu’il fallait éviter et à quel point c’était sans danger. Et je me souviens d’avancer dans un champ tout plat et dans la première partie il y avait la jambe d’un soldat. Elle avait été coupée au genou mais son pied et la partie inférieur de sa jambe, les chaussures et le pantalon, jusqu’au genou, avaient été laissés là dans le champ. J’ai dépassé ça ; ça ne m’a pas donné le moral. Après je me souviens d’avoir traversé un pont, qui était cassé, de traverser en courant avec les balles de la mitraillette qui rebondissaient sur les poutrelles. Et puis de remonter une espèce de route ou un chemin et de me faire bombarder. Et bien sûr, vous vous aplatissiez sur le sol dès que vous pouviez et vous regardiez tout autour pour trouver n’importe quoi pour vous cacher. Et je me souviens, il y avait un truc qui ressemblait à la partie d’une boite. Alors je me suis caché derrière ça. Et quand le bombardement était terminé, il s’est avéré que c’était une boite, non pas une boite une mine, elle était à peu près, quoi, 80 centimètres de long et à peu près 80 centimètres carré. Et il s’est avéré que c’était une mine et je ne savais pas que c’était une mine à ce moment-là. Je me suis caché derrière. Il s’est avéré que c’était une mine R, qui s’appelle une mine Riegel. Elle avait près de cinq kilos et demi de TNT dedans. Ça je m’en souviens.