Project Mémoire

Robert Bates (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Robert Bates portant la veste de son régiment et ses médailles.
Des soldats constatent les dommages causés par le bombardement d’un immeuble.
De g. à d. : Étoile de 1939-1945, Étoile d’Italie, Étoile de France et d’Allemagne, Médaille de la Défense, Médaille canadienne du volontaire, Médaille de la guerre de 1939-1945, Médaille des Forces canadiennes pour 12 années de service.
Robert Bates peu après s’être enrôlé dans l’Artillerie royale canadienne.
Fiche d’information sur les soldats allemands remise aux soldats des Forces alliées et leur conseillant d’être vigilants face à l’ennemi.
Nous nous sommes donc retrouvés dans l’unité Airedale, qui était la première unité de renfort de la 1re Division à se rendre en Sicile.

Transcription

Je m’appelle Robert Bates. Je me suis enrôlé dans l’armée le 3 juin 1940, plus précisément dans la 78e Batterie à Red Deer. J’avais 17 ans. Plus tard cette année-là, nous avons déménagé à Truro, en Nouvelle-Écosse, au camp Debert. Nous y avons fait beaucoup d’entraînement d’artillerie et, pendant que j’y étais, mon père s’est de nouveau enrôlé. Il avait fait la Première Guerre mondiale et s’est joint cette fois au 15e Régiment d’artillerie de campagne. Et sans trop savoir pourquoi, j’ai décidé de me joindre à son régiment pour un certain temps. Du camp Debert, nous sommes allé à Sussex, au Nouveau-Brunswick. Notre régiment avait été appelé outre-mer. Et malheureusement, on a découvert que mon père souffrait d’une hernie et qu’à son âge, il ne pouvait pas aller outre-mer. J’y suis donc allé sans lui au sein de la 95e Batterie du 15e Régiment d’artillerie de campagne. À seulement 19 ans, j’ai été promu bombardier suppléant, et on me trouvait un peu jeune pour être sous-officier à la section des transmissions. Mais j’étais tout de même bombardier, ce qui est aujourd’hui l’équivalent du grade de caporal-chef. Nous nous sommes entraînés un peu partout en Angleterre. Et pendant que j’étais à l’école de transmissions, le sergent-major nous a proposé, à un ami et à moi-même, d’être volontaires pour une mission dont il savait peu de choses mais qui nous mènerait sans doute en Afrique. Et comme nous venions tous deux d’être rétrogradés au rang d’artilleurs, nous nous sommes dit qu’après tout, c’était pour ce genre de mission que nous nous étions enrôlés et avons accepté sa proposition. Nous nous sommes donc retrouvés dans l’unité Airedale, qui était la première unité de renfort de la 1re Division à se rendre en Sicile. Nous avons d’abord été stationnés à Philippeville, en Algérie, avant de nous rendre à Constantine, où nous nous entraînions avec la cavalerie de réserve volontaire Aryshire Yeomanry de la Guards Division. À l’époque, les Canadiens en avaient fini de la Sicile et envahissait le reste de l’Italie, et 19 d’entre nous qui nous entraînions avec cette cavalerie y ont été envoyés en renfort, à l’extérieur de la rivière San Leonardo, avant Ortona, mais aussi à Monte Cassino, en haut de la vallée. Nous nous trouvions ainsi aux abords de Rome quand on nous a mis à l’écart pour permettre aux Américains de capturer la ville, nous a-t-on dit, puisqu’ils n’avaient encore jamais pris la capitale d’un pays.