Project Mémoire

Robert Boris Shields

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Robert Shields
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Robert Shields en 1941.
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Robert Shields
Page intérieure du livre du soldat de M. Shields.
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Page de couverture du livre du soldat de M. Shields.
Robert Shields
On transportait le ravitaillement de la tête de pont jusqu’au front, jusqu’à la frontière entre la Belgique et le Hollande.
Je m’appelle Robert Boris Shields. Avant c’était Scharzschild. Je suis né à Francfort en Allemagne. Nous avons toujours été, si vous voulez, un petit peu sionistes chez moi. Ma mère vient de Kiev, même si elle s’est mariée, (a déménagé) à Frankfort en 1920. Mon père est allemand, juif. Et vous savez, on a toujours été en faveur d’Israël ; et on a décidé que c’était la chose à faire. Et aussi, la décision de m’engager, je veux dire, on m’a emmené, tout seul dans le camp d’internement. Je suis parti outre-mer. Je suis allé en Normandie 27 jours après le jour J avec l’unité, vous voyez. Et j’étais dans un, si vous préférez, dans l’unité de transport de troisième ligne, qui est une compagnie principale. On transportait le ravitaillement de la tête de pont jusqu’au front, jusqu’à la frontière entre la Belgique et le Hollande. On était à Juno Beach, vous voyez, qui est la première plage britannique. Seulement je n’y suis pas allé le premier jour. C’était plutôt normal parce que vous savez, à ce moment-là, les choses avaient été rétablies. Alors c’était juste l’unité qui y est allée et c’était tout. J’étais l’homme des pièces. Il y a un atelier pour les moteurs des véhicules, et dans l’atelier il y a des pièces pour ces véhicules à moteur. Et je m’occupais des pièces dans cette unité-là. J’ai fait le même travail jusqu’à ce qu’on arrive à la frontière entre la Belgique et la Hollande ; et là-bas ils n’avaient pas besoin de la compagnie, elle a été dissoute. Et je suis devenu un simple chauffeur et je suis parti dans une compagnie de transport, dans un peloton. Le chauffeur était là en fait. J’étais un commis, vous voyez. J’étais le commis du peloton jusqu’à la fin de la guerre. J’étais à Lunebourg à l’aéroport pendant les négociations avec les allemands et je les ai vus arriver de leur côté et ainsi de suite. C’était très intéressant. Et après ça, on est allés à Neumünster, qui est dans le Schleswig-Holstein. On était là-bas en fait, les allemands administraient l’endroit et on était là-bas et on nous a mis dans des casernes pendant les deux premières semaines jusqu’à ce que les allemands soient complètement désarmés. Quand ils sont arrivés à Neumünster, la croix gammée pendait le long des murs de l’hôtel de ville ; et les allemands étaient en place. C’était une semaine après l’armistice, la capitulation si vous préférez. Après la libération de Bruxelles, c’était juste avant la nouvelle année juive, ils ont envoyés tous les garçons juifs en camion à Bruxelles pour aller à la synagogue. Et là-bas, j’ai pris contact avec des membres de ma famille, côté russe, qui habitaient en Belgique. Je les ai retrouvés, mais je n’ai passé que trois jours là-bas. Et c’est la seule chose que j’ai faite. La partie la plus intéressante de toute cette affaire c’était mon travail de policier. Pas un policier de la circulation, vous savez, j’étais, si vous voulez, à l’intérieur. Bon, j’interrogeais tous les allemands là-bas. J’étais à Münster, qui est la capitale de la Westphalie. J’étais responsable de toutes les activités politiques là-bas.