Project Mémoire

Robert George Earl

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Un bateau de survivants du nauffrage du navire belge Président Francqui, avant qu'ils ne soient sauvés.
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Des survivants du nauffrage du navire belge Président Francqui, janvier 1943. Robert Earl n'était pas d'accord en lisant les rapports stipulant qu'il n'y avait aucun survivants au nauffrage. Tel qui le décrit, il y avait « 12 hommes sur un radeau, affaiblis, avec les pieds gelés. Ils ont dérivés pendant six jours et six nuits. Les survivants ont été emmenés sur les îles Açores (portugaises et neutres), nous y fûmes autorisés pendant seulement 24h grâce à une loi internationale pour le ravitaillement en carburant ».
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Robert Earl (à gauche) recevant une décoration de l'ambassadeur soviétique Alexei Rodionov au Toronto Naval Club en 1988.
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Robert Earl (date inconnue). Sa date de naissance sur sa déclaration de service est inconnue. Il est né le 26 août 1924.
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Bateau des survivants utilisé pour sauver les survivants du navire belge « Président Francqui », janvier 1943.
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On a rejoint le convoi et on s’est retrouvés, là on était de retour au Canada, à Halifax. En mai 1943, quiconque arrivait à passer un examen écrit, avec la permission du commandant, pouvait aller à terre, la première fois qu’on était au Canada pour quelque temps, et passer un examen, et si vous réussissiez, vous pouviez être pris pour suivre une formation d’officier marinier, ce que j’ai fait et les trois mois suivants, j’ai suivi la formation d’officier marinier à Halifax, donc j’étais à terre. Et après avoir obtenu l’accès à la formation d’officier marinier, on a terminé la formation, hé, un sacré paquet d’entre nous, un millier d’entre nous sont partis pour le vieux pays (l’Angleterre) à bord du (RMS), donc on est arrivés dans le vieux pays je crois que c’était au mois d’octobre 1943. Pour être bref, ils n’ont pas, personne ne savait qu’on arrivait et aucun, pas d’installations pour dormir ou quoi que ce soit de ce genre. Alors en tout cas, ils nous ont donné quelques jours de permission et on est tous partis à Londres, on a fait les touristes; on ne pouvait rien se permettre d’autre. Et quand on est revenus après notre permission, on a tous été enrôlés, séparés et enrôlés et 125 d’entre nous ont été enrôlés sur un croiseur britannique – on appelait ça être embarqués de force, embarqués de force comme membres d’équipage dans la marine britannique. Et j’ai fait partie de ceux qui ont été envoyés sur le NSM Sheffield. Et c’était ce qu’on appelait un croiseur classe Town : 12 canons de calibre 15 en ce qui concerne l’armement principal et de l’armement auxiliaire, etc., etc., 31 nœuds et toutes ces bêtises. On a rejoint la Territoriale… il faisait partie de la flotte territoriale, qui était basée à Scapa Flow (Écosse). Peu de temps après notre arrivée là-bas, on a commencé à patrouiller de haut en bas et à aider les convois (dans l’Arctique) pour Mourmansk (Russie) et toutes ces bêtises. Et on a amené un convoi à Mourmansk – à Kola Bay en fait – et je crois que c’était le 21 décembre 1943, j’ai posé le pied en Russie, alors je pouvais dire que j’avais été en Russie, seulement pendant deux heures, parce qu’il y a très peu de lumière du jour à cette époque de l’année. C’était, à ce moment-là, le 21 décembre. On a entendu dire que le navire de guerre allemand le Scharnhorst était de sortie; on a pensé qu’ils allaient essayer d’atteindre le convoi. Le Sheffield faisait partie de la 10e flottille de croiseurs, à savoir le Sheffield, le (NSM) Belfast, qui était le bâtiment frère et le (NSM) Norfolk, qui était un croiseur classe County, qui avait des canons de calibre 20 alors que les nôtres c’était des canons de 15 cm. On a établi le contact le 26 décembre à 9h20 dans la matinée. Ça m’a flanqué une peur terrible quand on a ouvert le feu avec les 12 canons de 15. Mais en tout cas, le combat a duré seulement de 15 à 20 minutes, je pense, et le Scharnhorst ne s’intéressait pas à nous, ce qui les intéressait c’était de s’en prendre au convoi. Alors il a arrêté et c’était plutôt agité par là-haut, donc on pouvait aller assez vite, mais seulement dans des eaux plus calmes, alors que le navire de guerre qui était plus grand pouvait manœuvrer dans des eaux plus agitées à une vitesse supérieure. Alors il nous a échappé. Notre navire-mère c’était le Belfast, qui avait l’amiral à son bord, notre amiral, et il a pris des décisions et d’une manière ou d’une autre, alors que le Scharnhorst faisait des cercles ou, peu importe ce qu’il faisait, en essayant d’atteindre le convoi, il a pris un cap qui a permis de reprendre le contact peu après 12 heures, à midi. Et puis on a entamé un sacré combat cette fois-là. On a été frappés, le Norfolk a été touché et le navire-mère, le Belfast, n’a pas été touché. Encore une fois, le Scharnhorst ne s’intéressait pas à nous, mais il voulait s’échapper pour aller s’en prendre à notre convoi. Mais ce que le Scharnhorst ne savait pas, l’amiral anglais était en train de mettre en place un piège pour le Scharnhorst. Le (NSM) Duke of York, qui était un navire de guerre équipé de canons de 35 cm arrivait à notre rescousse. On n’admettra jamais, que quelqu’un est venu nous porter secours, mais en tout cas, il est venu et on a fini par couler, entre nous tous, on a coulé le Scharnhorst. Il y avait 1960 personnes à bord du Scharnhorst, 36 survivants. Et j’ai une copie de tous les autographes des 36 survivants.