Project Mémoire

Robert George Kyle

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Robert Kyle
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Robert Kyle et Marie. Extrait du livre publié par Robert Kyle <em>Prairie Boy Goes to War </em>(<em>Le garçon de la Prairie part à la guerre</em>), 2007.
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HMCS Qu'Appelle. Extrait du livre publié par Robert Kyle <em>Praire Boy Goes to War </em>(<em>Le garçon de la Prairie part à la guerre</em>), 2007.
Robert Kyle
L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
Robert Kyle à Moncton, Nouveau Brunswick, 23 novembre 2009.
L'Institut Historica-Dominion
Dès notre première sortie, on a aussi tiré avec nos fusées lance-torpilles et à notre retour, deux d’entre eux étaient en flammes. Nous en avons finalement coulé trois, et l’un a disparu.
D’après les nouvelles, on savait qu’il allait y avoir la guerre et j’ai toujours su que je serai le seul dans la famille à y aller. Mon frère aîné n’aurait pas été admis sur examen médical et mes jeunes frères étaient trop jeunes. Donc, c’est ce qui s’est passé. À la ferme, on avait embauché un homme qui s’appelait Klaus Windberg. Il avait été marin sur les navires en bois. Il me racontait où il était allé et ce qui s’était passé et ça a eu un effet sur le fait que je me suis enrôlé dans la marine quand je suis devenu adulte. La première fois que je suis allé en mer, j’ai été impressionné par l’immensité et la turbulence des océans. Le premier navire sur lequel j’ai servi était le HMS Persian à Toronto, un dragueur de mines fabriqué au Canada. Il y avait toujours beaucoup à faire. Ils essayaient de nous tenir occupé à faire du nettoyage. Mais il n’y avait pas de peinture à faire sur un bateau neuf parce que c’était déjà fait, et l’approvisionnement du navire [sic]. Nous avons navigué sur le lac Ontario jusqu’au Saint Laurent à Montréal au Québec, à Halifax et jusqu’à St. John’s en Terre-Neuve. On l’a livré à Edimbourg en Écosse. On nous a assigné au destroyer NCSM Qu’Appelle de classe River, à Hull, en Angleterre. On lui avait donné le surnom de « Q Apple ». Passé beaucoup de temps à faire le guet en mer. On naviguait sur l’océan Atlantique, la Manche et en Islande. On surveillait tout le temps les sous-marins. On les voyait faire surface dans la Manche. Une fois on était sortis, on était allés sur la côte française, le port de Brest, et on a intercepté quatre dragueurs de mines allemands de classe M [Minensuchboot]. Notre capitaine à bord avait de l’ancienneté et on était les premiers en ligne quand on a attaqué les quatre dragueurs de mines. Un destroyer transportait des canons 4.7, des canons Oerlikon [anti-aériens] et aussi des tubes lance-torpilles. On était mieux armés qu’eux. J’étais membre d’équipage sur une pièce d’artillerie de six livres, directement sous le pont du navire. On a dépassé les quatre dragueurs de mines et comme on était plus rapide qu’eux, on a pris assez d’avance pour pouvoir se retourner et nous servir de nos canons à bâbord. On a également tiré nos tubes lance-torpilles à notre première sortie et quand on est revenu deux d’entre eux étaient en feu. On a fini par en couler trois, l’un d’eux a disparu. De retour de notre expédition contre les navires allemands, il y avait des balles traçantes, une balle sur trois était une balle traçante. Les balles rebondissaient sur l’eau, comme quand vous lancez une pierre et qu’elle fait des ricochets. Les bonds d’une balle se font par quart de mille (400 m), mais vous pouvez les voir arriver sur vous.