Project Mémoire

Robert Linton

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Certificat de primes et de crédits d’après-guerre totalisant presque quatre-vingt-dix livres sterling, somme remise à R. Linton au moment de sa libération de l’armée en 1946.
Livret de démobilisation pour soldats – Classe A. Cet objet appartient à Robert Linton du Corps royal des transmissions. Linton a été démobilisé en 1946.
À sa démobilisation, Linton a été transféré à la Force de réserve de l’Armée, Classe Z (T) – selon qu’il était ‘’un homme de l’armée territoriale incluant ceux appelés à servir selon l’Acte de Conscription.’’ (trad.) Août 1946.
R. Linton a servi pendant six ans, onze mois et deux jours avec le Corps royal des transmissions pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Lettre de l’administration du Corps royal des transmissions, informant M. Linton que les détails sur son comportement militaire ne sont pas inclus dans le certificat de démobilisation.
Nous sommes enfin retournés derrière la ligne d’El Alamein ; nous étions très mal en point, je dois l’admettre.
Je m’appelle Bob Linton. J’ai fait partie du Corps royal des transmissions et j’ai navigué avec la 50e Division de Northumbrian pour la majeure partie de la guerre. Nous avons commencé en France en 1940, nous avons survécu à Dunkerque, nous sommes rentrés en Angleterre au service de la défense de la côte sud et ensuite, nous avons été affectés au Moyen-Orient. Nous nous préparions pour la ligne d’El Alamein. Nous sommes enfin retournés derrière la ligne d’El Alamein mais nous étions très mal en point, je dois l’admettre. Nous avions déjà perdu une brigade et nous manquions de renforts au Caire. Nous ne pouvions pas se refaire une force. Par contre, avec le temps, nous avons pu refaire la force de la Division et nous sommes retournés sur la ligne d’El Alamein, à son extrémité sud, près de la dépression du Qattara. Au moment de l’attaque, notre brigade a été retirée de la ligne et envoyée vers le nord pour participer à l’anéantissement de l’ennemi. Ensuite, nous avons eu droit à un repos tandis que d’autres sont partis pout la gloire à pourchasser les Allemands. Ils ont rencontré un mur à la ville de Mareth, où les Allemands avaient érigé une ligne de défense bien renforcée près de la frontière…et de la Tunisie. Alors, il a fallu retourner pour leur venir en aide encore une fois. Nous avons combattu lors de la Bataille de Mareth et ensuite, nous avons continué notre avance sur …l’oued Akarit. À cet époque, j’ai été affecté à la Brigade ‘’Green Howard’’ et nous sommes passés, sous attaque, au Régiment Gurkha. C’était une…attaque. Mais ça finit autrement. Nous avons avancé jusqu’à Enfidaville. Nous nous préparions à la bataille finale pour prendre la ville de Tunis lorsqu’on nous a retirés de la ligne pour être envoyés au canal de Suez, dans la région des ‘’Bitter Lakes’’, pour un entraînement en préparation de l’invasion. Nous n’étions pas très contents de la situation ; ça faisait quatre ans que les gens de la Bretagne se préparaient pour l’invasion et, nous avons reçu un entraînement d’environ cinq minutes ! Un officier de la Marine est venu nous inspecter et il nous a dit, ‘’Bien, ce navire est un navire de débarquement, celui-ci, un chaland de débarquement d’infanterie,’’ et ainsi de suite. Et, ils nous on dit, ‘’Voilà, c’est ça. Maintenant, vous savez tout.’’ Et, il est parti. Alors, nous sommes retournés à Alexandrie. Nos camions et tout l’équipement avaient été imperméabilisés et nous sommes montés à bord d’un bâtiment de débarquement de chars. Nous avons traversé la Méditerranée jusqu’à un endroit un peu à l’ouest de Tripoli où nous sommes restés en attente jusqu’à l’assaut sur la Sicile. Nous avons débarqué à l’extrémité sud-est et nous avons avancé le long de la côte est de la Sicile. Nous avons passé les lignes and avons pris l’aérodrome de Catania et nous avons continué le long de la côte est, jusqu’à Taormina. Arrivés à Taormina, l’armée allemande avait détruit tous les ponts au pied du Mont Etna. Nous devions soit nous arrêtés ou passé à une autre tactique d’invasion. Entre temps, les Canadiens et les Américains étaient arrivés du côté ouest du Mont Etna. Il n’était donc pas nécessaire de poursuivre l’attaque. Alors, nous avons continué notre avance sur Messine où nous nous sommes arrêtés. Ils nous ont dit, ‘’Oh ! Vous devez maintenant rendre votre équipement.’’ Et, nous avions déjà entendu ça. Ça voulait dire qu’on nous envoyait ailleurs. Nous sommes enfin montés à bord d’un navire de transport des troupes. Un officier qui ne connaissait pas plus que nous, notre destination, nous a dit, ‘’Lorsque vous passé le cap à l’extrémité sud-ouest de Sicile, si vous tournez à gauche vous vous enlignez pour la Birmanie et, si vous tournez à droite, vous vous enlignez pour l’Angleterre.’’