Project Mémoire

Robert Small

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Les médailles de Robert Small (de g. à d.) : l’Étoile 1939-1945 Star, l’Étoile de l’Atlantique avec attaches de la France et d’Allemagne, la Médaille canadienne de service volontaire, avec attache, la Médaille de guerre 1939-1945, la Médaille de service exemplaire du Service des pompiers d’Edmonton, la Médaille russe pour les convois Mourmansk et Archangel.
Robert (Sam) Small avec un élève de l’élémentaire jouant l’hymne ‘'Amazing Grace'’ lors d’une visite scolaire organisée par le Projet Mémoire, le jour du Souvenir, 2002.
Robert (Sam) Small et son meilleur ami Blair Vipond avant leur départ vers Halifax en 1942. L’officier pilote Vipond a été abattu et il a été enterré en France.
Robert (Sam) Small (5e à partant de la gauche) et les membres de l’équipage savourant une bière devant un pub à Derry en Irlande en 1944.
Robert (Sam) Small, observant la mer sur le côté gauche du H.M.C.S. Dunvegan K-177, c. 1943.
Et, je me demandais, ‘’Dans quoi je me suis embarqué ?’’
Salut tout le monde. Ici, Bob Small. Je me suis joint à la Marine en août 1941 lors du conflit de la Deuxième Guerre mondiale. On a commencé l’entraînement habillé en civil et après une série d’exercices militaires on a reçu nos uniformes. Dès lors, on considérait qu’on était en service actif. Quand on a enfilé nos uniformes, on trouvait qu’on avait une belle allure, tout en vert, pas mal chic. Alors, les gars sont allés célébrer ça à la Légion. Quand je me suis joint à la Marine, là-bas, tout le monde s’est mis à m’appeler ‘’Sam’’. Il y avait une vieille chanson populaire, "Sam, Sam, Pick Up Thy Musket", au sujet d’un homme qui s’appelait Sam Small. Alors les gars m’ont demandé, ‘’Viens-t’en Sam, allons à la Légion.’’ J’ai répondu, ‘’Non, je ne bois pas.’’ Quelqu’un a lancé, ‘’Pourquoi tu ne t’es pas joins à une Ronde de Jeannettes, alors ?’’ Mais, je me suis toujours tenu debout et j’ai toujours dit à mes petits-enfants de se tenir debout et de ne pas se laisser influencer par les autres à faire des choses qu’on ne veut pas faire. En tous cas, on s’est rendu à Naden en CB. Ce fut un long voyage en train et on était tenu à l’écart des autres passagers. On les croisait seulement à l’heure des repas. HMCS Naden était une vraie station navale avec de grosses baraques. Et, je vous dis, qu’une fois qu’on a entendu la barrière claquer derrière nous, tout a changé. C’était comme une prison. Oh boy! On avait l’estomac à l’envers. Et, je me demandais, ‘’Dans quoi je me suis embarqué ?’’ Et, on a marché en rang jusqu’aux baraques. On nous a enlignés et le sous-officier nous a parlé. La première chose qu’il nous a dite est ‘’Ne faites confiance à personne. Ne faites pas confiance au gars devant vous ni au gars derrière vous ni au gars à votre droite ni au gars à votre gauche. Ne faites confiance à personne. Ils sont tous des voleurs.’’ Et des propos comme ça et ‘’Oh boy !’’, l’effet que ça nous a fait ! Ensuite, j’ai suivi le cours AA3, un cours de formation d’artilleur antiaérien, troisième classe. Ensuite, on a continué notre cours à Halifax. Ensuite, à bord du Dunvegen, une corvette. C’était une vieille corvette originale avec un poste d’équipage divisé en deux. Il y a un espace entre les écoutilles qui mènent au réfectoire. Le poste est à la base du pont. Dans une mer houleuse, la proue prend de l’eau. L’eau frappe le pont et si quelqu’un s’apprête à passer au réfectoire, toute l’eau entre avec eux. Lorsque le poste d’équipage est divisé en deux comme ça, on doit aller dehors chercher notre nourriture, par un passe-plat. Et, chacun avait son tour pour cuisiner à la coquerie. Et, chacun avait son tour aussi pour servir les repas aux convives. Il arrivait souvent qu’un gars avec un cabaret plein de nourriture se faisait complètement renversé par une grosse vague. Tout prenait le bord ! Alors, ils ont extensionné la coque …tout était à l’intérieur. Tout était protégé des éléments. Lorsque le navire a été remis en état, je suis passé au Cornwallis et j’ai continué mon cours d’artillerie antiaérien. Ensuite, on est allé au HMCS Peregrine, ce sont des baraques. Tout s’appelle HMCS, ça veut dire un navire, vous savez. Ensuite, ils appellent le nom des gars et leur assigne chacun un navire. Moi et un autre gars, on a été affectés au Stormont, une frégate de trois cent pieds. La corvette ne faisait que deux cent pieds. Alors, on est monté à bord et le lendemain, on est parti outre-mer.