Project Mémoire

Robert Young

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Robert Young
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Carte d'évasion en soie que Robert Young a transporté avec lui dans l'éventualité qu'il soit descendu sur le territoire ennemi.
Robert Young
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Un transport DC-3 Dakota similaire à celui avec lequel Robert Young a piloté pendat la guerre.
Robert Young
L'Institut Historica-Dominion
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Robert Young en 2010.
L'Institut Historica-Dominion
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Sifflet que Robert Young a transporté avec lui quand il pilotait. Dans l'éventualité de la descente de son avion dans l'eau, il devait souffler dans ce sifflait pour appeler à l'aide.
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on avait assez de carburant pour faire trois essais à l’aéroport dans le brouillard, ce qu’on a fait. La deuxième tentative d’atterrissage a réussi ; et les soldats poussaient des hourras en quittant l’avion.
Ça remonte au lycée quand ma classe écoutait (les commentaires sur) la Bataille d’Angleterre (à la radio) et beaucoup d’entre nous ont décidé de s’engager dans l’armée de l’air. Alors dès j’ai fini le lycée en 1942, en juin, je me suis engagé dans l’armée de l’air pour devenir pilote. Et un an plus tard au mois d’août, j’ai reçu mon insigne de pilote à (la base de) Moncton dans le Nouveau-Brunswick, pour piloter des avions bimoteurs. J’ai reçu une affectation très rapidement, en même temps que deux ou trois membres de chaque classe ayant fini la formation, au commandement de l’instruction. Et on m’a affecté à une école de navigation aérienne en tant que pilote d’état-major, pour former des navigateurs et des opérateurs radio de vol. Je n’ai pas cessé de les enquiquiner pour partir du commandement de l’instruction, et finalement, j’ai été affecté à Comox (base RCAF) en Colombie Britannique ; et on nous a rassemblés en équipages pour suivre un entrainement avant action à Comox. Alors on s’est entrainés pour toutes sortes de choses, pour voler autour du monde. Voler sur différents engins, différents, à faire différentes choses : du parachutage au transport de planeurs, transport de blessés et toutes sortes d’équipements partout dans le monde. On a atterri en Angleterre en mai 1945, alors on avait loupé la guerre, mais en faisant du transport aérien et comme les gens du transport repartaient chez eux, on a pris leur place dans l’escadron. Et on a servi auprès des forces d’occupation en Allemagne et Italie et, bon, partout en Europe après la guerre. On transportait le ravitaillement, le courrier, n’importe quoi. Mais je crois que le plus dur ça a été le transport les blessés qui venaient d’Italie. C’était à l’automne 1945 ; et ces soldats avaient été blessés bien longtemps avant la fin de la guerre. Et maintenant ils étaient prêts à rentrer chez eux et on les a emmenés d’Italie, en civière, jusqu’en Angleterre en avion. Et ça a été un vol mémorable parce qu’on est arrivés en Angleterre, on est passé au dessus de la Manche. J’ai appelé à l’avance ; et j’ai dit, je demande la permission de faire mon approche sur l’aéroport. Ils ont répondu, on a du brouillard au sol ici, vous allez peut-être avoir des problèmes. Alors quelle est l’alternative ? Bon, vous pouvez voler jusqu’à Manchester au nord à une heure d’ici ; c’est clair là-bas, ou vous pouvez essayer de vous poser à l’aveuglette à l’aide des instruments. Alors j’en ai parlé avec l’équipage ; et on a décidé que nos soldats ne devraient pas avoir à attendre une minute de plus dans un avion en attendant que leur transport au sol puisse les rejoindre. On allait faire, on avait assez de carburant pour faire trois essais à l’aéroport dans le brouillard, ce qu’on a fait. La deuxième tentative d’atterrissage a réussi ; et les soldats poussaient des hourras en quittant l’avion. Mais ça a été le vol le plus mémorable de ma carrière, je pense, pour cette raison-là.