Project Mémoire

Romeo Joseph Emile Duperré

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
L'Institut Historica-Dominion
Roméo Duperré à la Ville de Québec, Québec, le 3 juin 2010.
L'Institut Historica-Dominion
Roméo Dupperré
Roméo Dupperré
Roméo Dupperré a vu un camp de concentration dans le nord de l'Allemagne une fois la guerre terminée et a pris cette photo. (le camp n'a pas été identifié)
Roméo Dupperré
Roméo Dupperré
Roméo Dupperré
Roméo Dupperré avec une jeune fille hollandaise à Utrecht, aux Pays-Bas, à la fin de la guerre.
Roméo Dupperré
Roméo Duperré
Roméo Duperré
Roméo Dupperré (à gauche) avec des civils italiens, été 1943.
Roméo Duperré
Roméo Dupperré
Roméo Dupperré
Album souvenir de la ville de Firenze, dans le nord de l'Italie, où Roméo Duperré a servi avec le corps royal des services de l'armée canadienne.
Roméo Dupperré
Les gens comme moi passaient partout, que ce soit dans le bois où ailleurs, il fallait que tu te déprennes.
La 83e compagnie, Royal Canadian Army Service Corps [Le Corps royal d’intendance de l’Armée canadienne]. Premièrement, j’avais été demander et on ne m’avait pas classé. Je n’ai pas eu de rappel. Ils ont dit à un certain moment qu’il fallait avoir un papier qui prouvait qu’on avait demandé un certain poste. C’est pour ça que je me suis enrôlé. J’avais toujours l’idée d’aventure. La première chose c’était que je m’enrôlais pour avoir ma décharge. J’ai été classé « A ». Je travaillais beaucoup. Quand ils m’ont vu arriver… Je venais d’en bas, de Montmagny. Alors, ils m’ont envoyé à Québec. J’avais travaillé sur des tracteurs. Ils voulaient me faire travailler sur les chars d’assaut. J’étais content de ne pas avoir essayé de travailler sur les chars d’assaut. L’été il faisait chaud là dedans. En Europe, en Italie, c’était chaud. Il y a des gars qui se faisaient tirer malgré le blindage car les Allemands avaient le canon [88 millimètres] qui était très puissant. C’est lui qui m’a blessé. Des fois ils tiraient et ils défonçaient le devant. Ceux qui étaient dedans, dans le tank, étaient pris dedans. C’est ce qu’on m’a raconté. Ils étaient en avant mais on se rencontrait. J’ai été chanceux, moi j’avais mon camion. En automne, en Italie, ça a duré assez longtemps. On a pris le bateau pour…on ne savait pas, mais pour commencer c’était l’Afrique. On s’en allait avec la 10e [Brigade d’infanterie] Armée [britannique]. Eux ils ont continué le combat avec les Français en Tunisie. Quand on est arrivé, on a posé l’ancre quelques jours à Alger [en Algérie], dans le port, nous n’avons pas débarqué. Passé la Tunisie, ils ont lâché un depth charge [grenade sous-marine]; le bateau avait détecté, mais c’était un bateau qui avait été coulé. C’était un dimanche matin pendant la messe; on s’est tous retourné. Il y avait de l’eau aux étages inférieurs. Même le prêtre s’est retourné. Ensuite nous sommes allés en Sicile. On est entré dans le port. Ils nous ont fait embarquer sur une barge. Les Allemands ont commencé. Nous avions des ballons [de barrage] en haut, les bateaux les lâchaient assez haut alors les avions ne pouvaient pas descendre trop bas. On était chanceux; ils ont descendu un couple à côté du bateau. Il y en a qui avait un qui avait embarqué sur le bateau pour débarquer, la barge, et la barge à fait ça… On a été chanceux… avant de débarquer on soufflait nos « Mae West », comme ils appelaient ça, et on sautait à l’eau pour nous rendre au front … On était proche du bord mais c’était vraiment un beau port de mer, Syracuse. J’ai vu une femme accrochée par les pieds, grande ouverte puis elle avait été… c’est dur ça. Les Allemands… il y a du bon monde parmi eux, mais il y en avait….. Je suis un gars qui était habitué à travailler dur physiquement. Quelqu’un qui était élevé en ville ne connaissait rien. Moi j’avais travaillé dans le bois. Il y avait toujours moyen de se faire un abri, toutes ces choses là. On installait une tente avec des piquets et puis elle restait là, mais on en mettait des piquets. J’ai vu une place, je pense que c’était à Campobasso, c’était l’automne et l’église s’était défaite. Il y avait des belles grandes planches. C’était parfait pour installer ma tente. Il y avait beaucoup de vent et les gars essayaient d’installer leurs tentes. Ils sacraient. Ma tente ne bougeait pas. Ils disaient, Duperré il connait ça. Les gens comme moi passaient partout, que ce soit dans le bois où ailleurs, il fallait que tu te déprennes.