Project Mémoire

Romuald Fournier

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Romuald Fournier
Romuald Fournier
Insigne du Corps principal canadien.
Romuald Fournier
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Romuald Fournier en uniforme en octobre 1941.
Romuald Fournier
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Médailles de service de Romuald Fournier: médaille du service des volontaires canadiens et médaille de Guerre (1939-45).
Romuald Fournier
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Romuald Fournier, 2010.
Romuald Fournier
Pour un petit jeune homme de la Gaspésie, c’était énorme.
Je me serais enrôlé plus vite, mais mon père avait besoin de moi. Je me suis enrôlé avec des confrères d’école. On était plusieurs, il y avait des anglophones qui s’étaient enrôlés avec le Royal Rifes [of Canada] qui est allé à Hong Kong. Il y avait trois anciens combattants de la guerre 1914-1918. Il fallait que je décide quel régiment je prenais. J’avais des amis qui étaient dans le Canadian Provost Corps [Corps de la prévôté canadienne]. J’ai eu la chance d’avoir une entrevue avec le commandant du dépôt, Major Draper. J’étais bilingue, ce n’était pas ma grosseur. Je n’étais pas un boulet. C’était ma facilité à communiquer qui m’a aidé. À la gare, je devais vérifier chaque soldat qui embarque sur le train pour voir s’il a une passe [autorisation de congé], premièrement, et un billet. On faisait la gare du Palais à Québec et on faisait la gare de Lévis, du côté de Lévis. On patrouillait les trains. Parfois on trichait, on lui donnait libre échange et on fermait les yeux. Pauvre petit soldat. On n’était pas si mauvais que ça. Le [bateau] Queen Elizabeth est arrivé avec des prisonniers allemands. Il avait fait le tour de l’Afrique. On était 11 trains qui ont décollé de la gare à New York. On a été jusqu’en C.B., Colombie Britannique et en Alberta, tout près des montagnes rocheuses. C’était des prisonniers de guerre de l’Afrikakorps [le corps expéditionnaire allemand qui avait combattu en Afrique du Nord]. Pour un petit jeune homme de la Gaspésie, c’était énorme. J’ai abouti à Victoria, j’ai été transféré à Nanaimo. On patrouillait dans les rues et les salles de danse. On était ni plus ni moins que les bouncers [videurs]. Il y avait eu du brasse-camarade à Halifax. Les pires étaient les civils. On a pris des gens à brûler des coats [manteaux] de fourrure. Ils les avaient sûrement volés. On était entré dans une maison où ils étaient en train de brûler un coat de fourrure. Je me rappelle de ça. Ça frappe. On avait à faire à des soldats et des civils. J’étais perdu, il n’y avait pas de travail. On avait une petite rente. Quand tu as été quatre ans et demi dans l’armée à te faire botter le derrière et te faire donner des ordres pas toujours corrects, tu es pas mal perdu.