Project Mémoire

Romuald Joseph Pepin

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Romuald Pepin
Romuald Pepin
Romuald Pepin (premier à gauche au dernier rang) et l'équipage de la RCAF, 1944.
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Article de journal: décoration de l'escadron 425 Alouettres par le gouverneur Général du Canada, 26 novembre 1949.
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L'Halifax Mark 3, l'avion dans lequel Romuald Pepin a volé pendant ses missions, 1944.
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Journal de vol de Romuald Pepin enregistrant 35 opérations, 1944.
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Certificat de service de Romuald Pepin, 22 juin 1945.
Romuald Pepin
Ils avaient le système radar en Angleterre mais en bas de mille pieds, c'était facile pour les avions de chasse de ne pas être détectés par le radar.

Notre entraînement consistait à tirer sur les Fairey Battle [appareil d’entraînement] comme j'avais dans ma main toute à l'heure, il y avait un « drogue », ils l'appelaient en anglais [une cible pour l’entraînement au tir], un grand chausson qui avait à peu près 30 pieds de long et puis c'est là-dessus qu'on tirait. Après que l'exercice était fini, ils étudiaient ça pour voir le pourcentage qu'on avait eu dans notre tir. Alors ça commençait comme ça. On avait fait notre « ground school » [enseignement au sol] qu'ils appellent à Québec et puis après ça, le «air school »[école de l’air] c'était à Mont-Joli. «No. 9 B and G School ». Tout était en anglais dans ce temps-là, c'était le «Bombing and Gunnery School » (école de bombes et d'artillerie). Alors, on a fait notre entraînement à Mont-Joli - de l'air - avant de recevoir nos ailes. Moi j'étais mitrailleur, j'avais une aile de mitrailleur. C'est le 17 septembre 1943 que j'ai reçu mes ailes.

À Bournemouth, c'était un lieu de rassemblement avant d'être dirigé vers nos postes respectifs parce qu'il n'y avait pas seulement des Canadiens à Bournemouth, il y avait des Australiens et des Nouveaux-Zélandais, etc. C'est là que j'ai eu connaissance que la guerre était commencée parce que évidemment les repas duraient très, très longtemps [ce qui permettait de constater le grand nombre d’aviateurs rassemblés pour participer à la guerre]. Il y avait un parc à Bournemouth, station balnéaire, il y avait un parc puis les premiers qui avaient fini des fois ils allaient s'asseoir là parce qu'on n'avait pas de lecture ou rien, c'était un lieu de rassemblement. Sur l'heure du midi, comme la France était occupée dans ce temps là par l'Allemagne, il y avait un ou deux avions, on prétendait qu'il n'avait que deux mais il y avait peut-être plus, ils avaient le système radar en Angleterre mais en bas de mille pieds, c'était facile pour les avions de chasse de ne pas être détectés par le radar. Ils avaient tué 20-25 personnes dans le parc, ils appelaient ça du «ground strafing » [mitraillage au sol]. Le temps que les avions partaient, il y avait déjà un bon bout de fait. Alors, c'était ma première expérience de la guerre si vous voulez.

Il y avait un ministre de l'Air qui était un député à Québec, son nom était C.G. Power. Évidemment, comme il y avait beaucoup de Québécois et Canadiens, ils ont fait pression sur lui pour qu'il organise une escadrille canadienne-française ou canadienne si vous voulez. Alors, au bout d'un certain temps, ça a été accepté puis l'escadrille des Alouettes 425, moi j'étais là, a été fondée en 1942 à Dishforth, dans le Yorkshire toujours. Eux autres les premiers qui s’étaient enrôlés là, ils ont été faire la guerre en Tunisie, en Italie, beaucoup d’avions. Moi je ne suis pas allé, j'ai rejoint l'escadrille après la guerre d'Italie, El Alamein... Je les ai rejoint en Angleterre et puis on a commencé à bombarder la France, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne. On bombardait surtout les points stratégiques; les puits d'huile, les centres de chemin de fer pour pas que la munition ne leur arrive en France, parce que la France était occupée à ce moment là. Quand on allait bombarder, on était sept membres. Le «bomb aimer », le bombardier, qui ouvrait les portes à peu près 10 minutes avant l'objectif. C'était très dangereux parce que c'était des bombes incendiaires de 500 livres chacune. Je ne sais pas si vous avez vu dans ce que j'ai amené. De toute façon, alors, pendant ces 10 minutes là on avait le feu en bas qui montait 85 mm et puis qui était pas mal juste. On avait les avions ennemis en plus de ça et on avait notre cargaison de bombes qu’il fallait jeter aux bons endroits. Parce qu'il y a des gens qui disaient, vous auriez pu laisser tomber ça avant ou après. Non, parce que quand les bombes se lâchaient, on avait une caméra qui était scellée dans l'avion. Une caméra qui donnait, en revenant, c'était des officiers spéciaux, puis il ne fallait pas toucher à ça jamais, mais c'était en étudiant où les bombes avaient été lâchées, qu'ils savaient quel dommage avait été fait.