Project Mémoire

Stanley Hugh Kenyon (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire


Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Stanley Kenyon
Stanley Kenyon
Poèmes écrits par Stanley Kenyon pour sa mère pendant la guerre, en 1944.
Stanley Kenyon
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Photo de Stanley Kenyon pendant la guerre.
Stanley Kenyon
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Certificat de remise d'insigne de service de la classe de service général de Stanley Kenyon.
Stanley Kenyon
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Photo de mariage de Stanley Kenyon, le 9 avril 1945.
Stanley Kenyon
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Permis de conduire de Stanley Kenyon émis par de Département de la Guerre, en 1942.
Stanley Kenyon
« Je me souviens, j’ai commencé à courir pour essayer d’échapper aux bombes. Mais comment pouvez-vous échapper aux bombes ? »

Transcription

Je m’appelle Stanley Hugh Kenyon. Je suis né dans l’ouest du Canada. J’ai grandi dans une ferme. La guerre a éclaté et ma chère maman… Je me souviens du matin où j’ai écrit une lettre au gouvernement pour dire que je voulais m’engager dans l’armée ; et ma chère maman, elle allait en ville ce jour-là, et elle ne voulait pas poster la lettre parce qu’elle ne voulait pas que je parte à la guerre. Mais j’avais le sentiment que je devais le faire et finalement, elle a pris la lettre et elle l’a postée. Et j’ai reçu une réponse et on me demandait de me présenter à Saskatoon, et c’est là-bas que je suis allé, là-bas que je me suis engagé. On avait l’habitude d’aller faire des manœuvres la nuit et je me souviens d’une nuit, j’étais là dehors pendant les manœuvres et je conduisais un camion cette nuit-là, évidemment, il y avait un long convoi de camions. Et seulement le camion de tête avait le droit d’avoir ses lumières allumées parce que si tout le monde avait eu ses lumières allumées sur le camion, tout ce que l’ennemi avait à faire (comme ils le faisaient, en venant par ici la nuit), ils n’avaient qu’à descendre le long de la file et tous nous nettoyer. Donc seul le camion de tête avait le droit d’avoir ses lumières allumées. Vous vous demandez peut-être comment nous derrière on arrivait à suivre, mais la structure sous la benne du camion était peinte en blanc et il y avait une petite lumière sous la benne qui s’appelait une lampe de sécurité. Et elle se réverbérait sur cette structure blanche. L’ennemi évidemment ne pouvait pas voir ça, mais moi, en tant que chauffeur, je gardais les yeux rivés sur cette structure blanche et c’est comme ça qu’on savait comment rester sur la route ; parce que si j’étais sorti du chemin quand je conduisais et avais perdu de vue cette structure blanche, les gens dans le camion se seraient perdus avec moi si j’avais pris le mauvais tournant et tous ces camions derrière. Alors c’est comme ça qu’on arrivait à se suivre les uns derrière les autres. C’était une partie de notre entraînement. Un jour, et ça a été une expérience effrayante, c’était quand notre propre armée de l’air est venue et ils ont largué des bombes dans notre secteur. Ils n’étaient pas allés assez loin à l’intérieur des lignes ennemies et ils avaient fait une erreur, et les avaient larguées dans notre secteur. Et je sais que ce jour-là, je me souviens, j’ai commencé à courir pour essayer d’échapper aux bombes. Mais comment pouvez-vous échapper aux bombes ? Mais, en tout cas, elles ne m’ont pas touché, pas d’éclats d’obus du tout, rien. Mais une de mes responsabilités dans l’armée parfois, c’était d’aller chercher les blessés et de les ramener, d’aller récupérer les morts ; et je crois que ce jour-là il y avait deux de nos hommes qui s’étaient faits tuer et je les ai pris pour les enterrer. Et une autre nuit, pendant la guerre, quand il faisait sombre la nuit, l’ennemi, ils éclairaient le secteur avec du feu comme ça ils pouvaient voir une cible et il tiraient dessus ; et je me souviens, cette nuit-là, j’ai pris une jeep, en général j’avais deux brancards sur le toit quand je sortais pour aller chercher, et il y avait deux de nos hommes qui étaient blessés. Et je les ai ramenés à l’infirmerie cette nuit-là pour être soignés. L’infirmerie était toujours proche. Ils l’avaient toujours soit dans une grange ou dans un appentis quelque part, et les blessés étaient amenés là. Et je me souviens d’une fois où trois soldats ennemis ont été amenés et je me souviendrai toujours de l’un d’entre eux qui disait seulement ce mot et c’est le seul mot que j’aie jamais appris en allemand et ce prisonnier allemand disait, wasser, il voulait de l’eau. Voilà, ce sont quelques unes de mes expériences.