Project Mémoire

Thomas James Tom Lambon

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

L'Institut Historica-Dominion
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Thomas Lambon à Chilliwack, Colombie-Britannique, le 19 octobre 2010.
L'Institut Historica-Dominion
On nous appelait l’armée britannique du Rhin, juste après quand ils ont été arrêtés. Les autorités constituées, ils ont conclu un accord entre eux pour empêcher le réarmement de l’Allemagne pendant une période de plus de cinquante ans.
On nous a affectés outre-mer. Une fois l’entrainement perfectionné à Aldershot terminé (en Nouvelle Écosse au camp A14 de l’infanterie canadienne au centre d’entrainement élémentaire), ils vous affectaient outre-mer ; et je suis parti outre-mer sur le vieil (RMS) Aquitainia. À l’époque, j’étais chauffeur et puis on nous a transférés dans le corps d’infanterie. J’ai assuré la surveillance des prisonniers de guerre pendant un moment dans le grand monastère en Hollande, juste à l’extérieur de Nimègue. On avait deux des grosses pointures de l’armée de terre, des gens de l’armée de terre allemande. Et de là, je suis monté en Allemagne. Les gars qu’on gardait, un d’entre eux c’était, si je me souviens bien, l’un d’entre eux était (le Brigadefürher SS) Kurt Meyer (commandant du 25ème régiment SS des grenadiers Panzer (12ème division SS) dans la Waffen SS, la branche armée de la Schutzstaffel : brigade de protection allemande). Il était à la tête des SS (Schutzstaffel : organisation paramilitaire nazie) qui ont tué les canadiens (à l’Abbaye d’Ardenne). Et l’autre c’était, quand il y avait un autre allemand, je ne sais pas s’il était général ou qui il était, mais c’était l’un des chefs de l’armée de terre allemande qui s’est rendue aux canadiens. Les américains sont venus et nous l’ont repris, et l’ont mis dans leurs prisons parce qu’ils étaient dans l’attente des procès de Nuremberg. Ils allaient organiser tous les grands procès un peu plus tard dans le temps. On nous appelait l’armée britannique du Rhin, juste après quand ils ont été arrêtés. Les autorités constituées, ils ont conclu un accord entre eux pour empêcher le réarmement de l’Allemagne pendant une période de plus de cinquante ans. On allait devoir occuper l’Allemagne pendant une période de plus de cinquante ans et on les appelait l’armée britannique du Rhin, service d’occupation. Quand Kurt Meyer a été présenté devant la cour martiale à Aurich en Allemagne, on l’a condamné à vie. (Le Lieutenant-Colonel canadien) Clarence Campbell (assistant du procureur au procès de Meyer ; le procès était présidé là-bas par un canadien le Major Général Christopher Vokes), c’était lui qui était juge. Quand Clarence Campbell l’a condamné à vie, ils l’ont ramené au Canada ici et, il a passé sept ans dans une prison canadienne, il me semble, et puis ils l’ont gracié. Et il est retourné en Allemagne et il vendait de la bière à nos soldats canadiens, à nos soldats de l’armée de l’air et soldats de l’armée de terre là-bas à Laren, Sarrebruck et Baden-Baden. De tout ceci c’était la chose la pire, de toute l’affaire. Ils n’ont rien prouvé du tout. Et il a assassiné nos compatriotes canadiens, oui. Vous avez entendu ça de nombreuses fois, je suppose, oui. Et nous on l’a laissé partir.