Walter Conneoll Weir (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Walter Conneoll Weir (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Walter Weir
Walter Weir
Plaques d'identification de Walter Weir.
Walter Weir
Quelqu’un lui a dit de regarder son casque, et il l’a retiré pour constater qu’il y avait un gros trou de part en part. La balle avait frôlé son crâne, un pouce plus bas et il était mort.

Transcription

En février 1945, je suis allé m’engager dans les Regina Rifles et on est passés par un certain nombre d’endroits en Allemagne, jusqu’à Emmerich où on a traversé le Rhin en Allemagne et ensuite on était de retour en Hollande et puis à ce moment-là, quand on traversait l’Allemagne, c’était l’hiver et il faisait froid et on dormait dans des tranchées de tir et on mangeait ce qu’il y avait dans les gamelles. Et puis il y a eu, je me souviens, une fois où on avait creusé des tranchées de tir et on était dedans et on était près d’une ferme, on avait eu un poulet et quelqu’un a eu l’idée de faire rôtir ce poulet. Et je sais que pas un d’entre nous ne savait trop comment faire ça mais on se tenait autour du feu avec le poulet dans une gamelle et tout à coup, les allemands avaient dû nous repérer quelque part et il y a un obus qui a atterri là et on a tous entendu le bruit. Bon, c’était trop tard, ils nous avaient manqué évidemment, les champs étaient vraiment boueux et détrempés mais ça a fait gicler ce poulet dans le feu et on a tous replongé dans nos tranchées.

Notre unité a été envoyé comme peloton, pas un peloton mais juste une section d’un peloton, pour déblayer certaines zones allemandes et on n’était pas très nombreux et on y est allés et il y avait beaucoup d’allemands là-bas. Alors après on nous a bloqués et l’une des choses dont je me souviens, il y avait un gars dans notre section, c’était un aborigène, il s’appelait Lavallee et on s’est fait bloquer par les mitrailleuses allemandes et on était au ras du sol dans un endroit en contrebas et on était en quelque sorte protégés dans juste, ce n’était pas vraiment une tranchée mais un endroit en contrebas. Et donc finalement, on a décidé, bon, le truc le plus sûr serait de repartir en courant, juste derrière nous il y avait une grange, alors on est parti en courant vers cette grange et ils nous mitraillaient et quand on est rentrés dans a grange, personne mais je me souviens encore de Lavallee, on portait des casques en fer et il a pris son casque et quelqu’un a dit, regarde ton casque et il a enlevé son casque et il y avait un trou à travers son casque mais ça lui avait juste effleuré sa tête. Alors deux centimètres en dessous, il n’était plus là.

On était sortis en patrouille pour dégager certains endroits des allemands. Et donc il y avait seulement cette section-là et on s’est retrouvés bloqués et ils ont tiré en l’air avec des lance-flamme pour nous aider à évacuer et nous sortir de là. Et on était, je crois, sept ou huit et on a couru à travers bois, et on s’est retrouvés sur une route, qui était faite de pierres concassées. Et ce qu’ils vous enseignent dans l’armée, quand vous marchez en file, c’est de laisser un espace de trois mètres à peu près ou quatre mètres entre deux soldats. Et j’étais près de, la queue de, de notre groupe et la chose dont je me souviens c’est de voir les gens devant moi tomber en avant, s’affaler par terre, et juste après, j’étais par terre sur la route et incapable de me relever. Et il n’y avait pas tellement de fossés là-bas mais c’était un ruisseau et le fossé c’était, il y avait de l’eau dedans, alors je me suis dis, bon, je ne vais pas rester sur cette route, alors je me suis dégagé du bord de la route à moitié dans ce fossé dont je pensais qu’il me protégeait. Et alors je, finalement, le gars qui avait été notre lieutenant et qui avait été promu capitaine, il est revenu avec un des gars et ils m’ont attrapé, m’ont fait remonter et m’ont aidé à rentrer au poste, et là quand on est rentrés à un poste ils m’ont donné les premiers soins, j’avais une sérieuse blessure dans le dos, et des gravillons et des trucs sur le visage. Et ensuite, ils m’ont attaché sur le toit d’une jeep et je me souviens être effrayé parce qu’il y avait des obus qui tombaient tout autour et on est sortis de là dans cette jeep et de retour par là-bas à une autre poste de premiers secours et dans une ambulance. Et vous êtes complètement épuisé. Et je ne me souviens pas du tout avec tous les médicaments et les trucs, je ne me souviens plus très clairement de toutes ces choses mais je me rappelle être retourné à un autre endroit dans cette, il y avait une sorte de, oh ce n’était pas comme des ambulances qu’on a aujourd’hui, c’était des camions qu’ils utilisaient comme ambulances. Et puis je suis monté dans un avion avec des brancards sur les côtés de l’avion et je suis parti en avion dans un hôpital en Hollande.