Project Mémoire

Walter William "Wally" Kasper

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Wally Kasper
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Index des poèmes écrits par Wally Kasper sur l’Escadron n°408, RCAF, l’unité dans laquelle il servit de 1940 à 1946.
Wally Kasper
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«Requiem pour un aviateur de l’Escardon 408<i>»</i> (page 1/2) extrait de Wally Kasper « <i>A Night Out With The Boys: Tales and Poems of Flight and Fancy» Kemptville, Ontario :</i> Veterans Publications, 2007). ISBN: 978-0-9784037-3-7.
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«Requiem pour un aviateur de l’Escardon 408<i>»</i> (page 2/2) extrait de Wally Kasper « <i>A Night Out With The Boys: Tales and Poems of Flight and Fancy» Kemptville, Ontario :</i> Veterans Publications, 2007). ISBN: 978-0-9784037-3-7.
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"When Destiny Called" (page 2/2), un poème de Wally Kasper.
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"When Destiny Called" (page 1/2), un poème de Wally Kasper.
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On s’est fait prendre dans un cône de projecteurs une nuit au dessus de Berlin, ce qui était plutôt déplaisant, vous pouvez imaginer, ça faisait comme si vous aviez une centaine de projecteurs centrés sur vous, vous êtes aveuglé, vous ne pouvez voir ni instruments ni quoi que ce soit
Le Canada avait 15 escadrons de bombardiers et le 408ème (l’escadron Goose) a été le deuxième à être mis en service. On volait à bord de Lancaster dans le 408ème escadron. C’était une période avec ses mauvais jours : on a perdu 936 hommes en quatre années d’opérations. On s’est fait prendre dans un cône de projecteurs une nuit au dessus de Berlin, ce qui était plutôt déplaisant, vous pouvez imaginer, ça faisait comme si vous aviez une centaine de projecteurs centrés sur vous, vous êtes aveuglé, vous ne pouvez voir ni instruments ni quoi que ce soit, et vous savez que les projecteurs sont centrés sur vous, le radar vous a dans le collimateur, et les tirs antiaériens sont contrôlés par le radar et il a votre altitude. Et les tirs de DCA qu’ils avaient, tout ce que vous arriviez à voir la nuit c’était un petit rougeoiement. Mais vous saviez que ce rougeoiement représentait toute une zone très meurtrière qui allait de là où se trouvait l’explosion de quelque treize à quinze mètres. Alors si vous étiez dans le rayon de ce petit rougeoiement, ça pouvait provoquer des dégâts mortellement dangereux. Vous étiez pratiquement sûr d’avoir quelques dégâts et tout ce truc qui arrivait. Donc vous n’arriviez pas à voir quoi que ce soit, vous étiez aveuglé, et vous saviez que les chasseurs de nuit pouvaient vous voir parce que vous étiez plutôt visibles dans le ciel avec tous ces projecteurs sur vous. Et vous deviez continuer, changer votre altitude, pour que les tirs de DCA ne vous atteignent pas, vous alliez essayer de sortir du cône de projecteurs et vous deviez continuer à bouger pour que les chasseurs de nuit ne puissent pas vous viser avec leur canon, et vous descende dans le ciel. Alors c’était plutôt déplaisant jusqu’à ce que vous arriviez à sortir de ce cône de lumière. Mais on y est entrés à 20 000 pieds et on a fini par en ressortir à 8000 pieds, ensuite on est allés faire notre bombardement et on est rentrés à la maison. Mais notre chemin de retour nous faisait passer entre deux villes allemandes, Osnabrück et Münster et elles avaient un radar, et le radar nous a repérés. On avait des moteurs en étoile dans ce Lancaster et un morceau d’obus – les moteurs en étoile avait une chambre, ça ressemblait beaucoup à ça mais en plus grand, qui s’enroulait juste autour des 18 cylindres de ce moteur en étoile et prenait tous les gaz d’échappement rouges et brûlants et les renvoyaient dehors à l’arrière de l’avion. Et sur cette soupape dans notre moteur, à environ 2,20 mètres, 2,50 mètres delà où je suis assis, il y a un morceau d’obus qui frappe la chambre et heurte un morceau du métal à l’extérieur, en fait tomber un morceau, et puis ensuite on a une grosse chandelle, si c’est le bon mot, des différents gaz qui montent en flèche dans le ciel sur notre passage. Et bien sûr, c’est le genre de publicité dont on se passerait bien quand on est en Allemagne. Donc on a le choix entre voler en se faisant bien remarquer ou alors éteindre le moteur. Or, on commençait déjà à être un peu juste côté carburant parce qu’il avait fallu qu’on remonte à 14 000 pieds après être descendu à 8000 quand on était sortis du cône. Alors je dois éteindre ce moteur et donc on rentre à la maison et on traverse l’Allemagne avec trois moteurs, aussi près du sol que possible, et on voit les premiers rayons du soleil qui percent à travers les nuages et on espère que tous les chasseurs de nuit sont à court de carburant et qu’ils sont rentrés au bercail et on s’est débrouillés pour descendre aussi bas que possible sur la mer du Nord et nous frayer un chemin jusqu’à l’aérodrome pour les atterrissages d’urgence. Et on a atterri là-bas avant d’être à court de carburant. Donc c’était un peu juste pour certaines de ces choses, mais je suis ici.