Project Mémoire

William A. "Bill" Robertson

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire


Prenez note que les sources primaires du Projet Memoire abordent des temoignages personnels qui refletent les interpretations de l'orateur. Les temoignages ne refletent pas necessairement les opinions du Projet Memoire ou de Historica Canada.


L'Officier William A. « Robbie » Robertson à 22ans.
Fausse pièce d'identité belge remise à William A. Robertson alors qu'il se cachait à Liège en Belgique.
La transcription en français n’est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.

Transcription

Je m'appelle William A. Robertson. En mars 1942, je me suis enrôlé et j'ai dit que je voulais faire partie du personnel navigant, être pilote ou observateur. Plus tard, après mon enrôlement, ils ont dit qu'ils n'avaient pas besoin de pilotes. Ils m'ont donc inscrit à un cours d'observateur. Un peu plus tard, ils ont décidé de diviser les métiers en navigateurs et viseurs de bombes. J'ai eu le choix et j'ai dit : « Vous savez ce que font les viseurs de bombes, à part larguer des bombes? » Ils m'ont répondu : « Non, c'est tout nouveau. » Alors j'ai dit : « Je vais essayer ce métier. » J'ai donc obtenu mon brevet en mars 1943 et un mois plus tard, j'étais dans la bonne vieille Angleterre. J'avais effectué quelques vols opérationnels, mais lors de mon douzième vol opérationnel, je participais à un raid sur Hasselt, en Belgique, et notre mission consistait à perturber les gares de triage afin que les troupes ou le matériel ne puissent plus être acheminés vers le front. Nous venions de terminer notre raid de bombardement et nous nous apprêtions à rentrer à la maison, lorsqu'un chasseur nous a abattus. En fait, il... il a mis le feu au côté tribord du fuselage et l'un de nos moteurs à tribord était également en feu. À ce moment-là, notre pilote a décidé que c'était le bon moment pour quitter l'avion. D'autant plus que des obus commençaient à le traverser. L'ordre était : « Sautez. Sautez. Sautez. » Ce qui veut dire : « Pas de questions, sautez! » J'ai donc sauté avec les autres et, heureusement, j'ai atterri dans un champ. On m'a appris que la meilleure chose à faire était de se cacher le plus vite possible, car les nazis ne vous recherchaient que pendant environ 24 heures. J'ai donc trouvé un endroit où me cacher et je me suis caché pendant environ 18 heures, je crois. À ce moment-là, je commençais à avoir soif et je me suis dirigé vers les bois voisins. J'ai rencontré deux jeunes garçons d'environ huit ou neuf ans. Je leur ai dit que je faisais partie de l’Aviation royale. Ils sont partis et sont revenus avec un de leurs oncles qui avait apporté une salopette de fermier pour couvrir mon uniforme, et ils m'ont emmené à la ferme. Un peu plus tard, deux hommes sont entrés pour m'interroger. J'ai appris plus tard qu'ils faisaient partie de la Résistance belge clandestine. Leur tâche consistait à déterminer si j'étais un véritable aviateur allié ou si j'étais un infiltré. L'ennemi déguisait souvent l'un de ses hommes en aviateur allié pour qu'il soit mêlé à la Résistance secrète, puis il dénonçait chacun d'entre eux au fur et à mesure qu'il s’infiltrait. En d'autres termes, s'ils décidaient que j'étais un infiltré, ou un ennemi déguisé, je serais renvoyé ou abattu. J'ai apparemment réussi avec brio et ils ont décidé que j'étais sincère. On m'a ensuite donné des sabots de bois, car des bottes de vol auraient été un signe évident que j'étais pilote.