William Melville "Mel" Hill (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

William Melville "Mel" Hill (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

William Hill a servi dans l'Aviation royale du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

William Hill
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William Hill dans un Tiger Moth pendant un entrainement de pilotage en 1942.
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William Hill (2ème à droite) et son équipage pose près de leur bombardier Lancaster.
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Livre de poche de survue pour l'équipage pendant la guerre.
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Noeud du navire qui a ramené William Hill chez lui à la fin de la guerre.
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Livre des principes d'instruction de pilotage provenant de l'entrainement de pilotage.
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bien sûr, tous les panneaux étaient par terre et on nous a emmenés, et on avait 48 heures pour rejoindre la base. Les deux ou trois premiers à arriver à la base recevaient une bouteille de scotch.

Transcription

J’ai été sélectionné pour aller à Vancouver et voler sur des Liberator (bombardier lourd américain), et faire de la patrouille côtière, ce qui ne me plaisait pas trop. Il s’est avéré qu’un gars du nom de Mel Rose, qui venait juste de se marier à Vancouver et qui était sur la liste des gens envoyés outre-mer, en Angleterre, n’était pas très content de son affectation. Alors on s’est retrouvés ; et j’ai dit, bon, je voudrais aller là où tu vas, tu voudrais aller là où je suis censé aller ; allons parler à l’officier pour voir si on pourrait échanger. C’est ce qui s’est passé. Il a dit d’accord, allez-y. Donc Rose est parti tout content à Vancouver et j’ai pris le bateau en partance pour Gourock (Écosse), puis j’ai débarqué en Angleterre et je suis descendu à Eastbourne (base de la R.A.F, Beachy Head), où on était affectés.

Le premier endroit où on est allés c’était la base Mona (R.A.F) sur l’île d’Anglesey (au large du pays de Galles), un aérodrome tout à fait désolé ; et on volait sur des (Avro) Anson pour faire un peu plus de navigation, et des choses comme ça. À un moment donné le C.O. (commandant) était très mécontent, je pense, des canadiens et des australiens. C’était un type très gentil et il a payé de sa poche, le commandant nous a acheté de la très bonne nourriture parce que c’était surtout des lapins et des choux de Bruxelles. Mais il venait d’une famille aisée ; et il a pris de son argent pour nous procurer de la bonne nourriture. C’était un monsieur très gentil.

En tout cas, il en avait un peu marre de nous, alors il a décidé de nous faire faire des exercices d’évasion. On devait se déshabiller en ne gardant que nos sous-vêtements et porter des combinaisons, et pas de plaque d’identité ; et on devait nous emmener quelque part. Bien sûr c’était au pays de Galles, où un grand nombre de gens parlaient gallois, et, bien sûr, tous les panneaux étaient par terre et on nous a emmenés, et on avait 48 heures pour rejoindre la base. Les deux ou trois premiers à arriver à la base recevaient une bouteille de scotch.

Alors on est montés dans cet autocar, avec toutes les fenêtres aveugles, et on a commencé à partir. On est allés dans toutes les directions ; et bien sûr, il y avait des gars qui avaient emporter leur boussole en fraude et même des cartes ; et ils essayaient de trouver la distance qu’on avait parcourue et la direction prise par l’autocar, ce qui était tout à fait impossible. Dans tous les cas, on était trois à être les premiers à sortir. Ça ne voulait pas dire qu’on était les plus proches de l’aéroport. Ça voulait simplement dire que l’autocar était allé un peu partout alors il se pouvait qu’on soit les plus éloignés, mais au final ça n’avait pas tellement d’importance.

Mais, en tout cas, le car s’est arrêté et je suis descendu avec mes deux compagnons, Russ Kelly et Dick Whiting, et on s’est fait hurler dessus par le capitaine à l’avant du car, qui nous disait de nous grouiller de remonter parce que ce n’était pas l’arrêt prévu en premier pour qui que ce soit. Alors j’ai juste claqué la porte du car et il a redémarré. Et tous les trois on se tenait là, très contents de nous, et le car a disparu au loin.

Alors on a commencé à marcher et on nous avait dit : imaginez que vous êtes en Allemagne et que vous avez été descendus et vous êtes en un seul morceau ; et vous êtes en bonne santé et vous pouvez vous servir de n’importe quoi pour rejoindre la frontière suisse. Alors on s’est dit, bon, si vous pouvez faire tout ce que vous voulez, et on marchait et là il y a un camion de lait à l’arrêt sur la route ; et le laitier est en train de porter un bidon de lait chez une dame à la ferme qui est à la porte avec son bidon. Alors on se regarde et on dit, bon, pourquoi pas, vous savez, on est en Allemagne. Alors on a tiré au sort pour voir qui allait conduire ; et j’ai perdu, alors j’ai conduit. Je suis monté dedans et le camion avait des pneus à bandages pleins blancs, ils n’étaient pas gonflés, ce n’étaient pas des pneumatiques; et je n’arrivais pas à savoir comment marchait le levier de vitesse. Mais dès que j’ai commencé à bouger, la dernière chose que j’ai vue c’était le laitier qui descendait le chemin en courant en criant après ce camion, hé, hé, et on est partis.

Donc on a roulé pendant un moment et ils étaient à l’arrière, et se sont faits copieusement arrosé de lait. Ils étaient trempés parce que les couvercles des bidons de lait avaient sauté à cause des pneus en caoutchouc, des pneus à bandages pleins, et on se prenait des dos d’ânes et des nids de poules sur les routes secondaires. Quoiqu’il en soit, j’ai reconnu l’endroit où on se trouvait après un moment et c’était familier, alors on s’est débarrassés du camion et on marché environ trois kilomètres pour arriver à la base et on est entrés, et on a réclamé notre bouteille de scotch. Bon, le commandant était vraiment époustouflé de la manière dont on s’y était pris et, bien sûr, on ne lui a rien dit. On était de retour et on est sortis et voilà.

Incidemment, ils avaient des gens de l’armée qui patrouillaient sur les routes pendant qu’on nous descendait du car par groupes de deux ou trois. S’ils nous attrapaient quelque part, ils devaient nous tirer au dessus de la tête et on devait rester là où on était et ils venaient nous chercher, et nous emmenaient encore plus loin de la base. On avait tous 48 heures pour regagner la base. Donc on est arrivés après sans doute, oh, environ trois ou quatre heures, je suppose, ce qui a agacé le commandant. Et alors, en tout cas, pour l’exercice d’évasion suivant, il y avait toutes sortes de règles. Vous ne pouviez pas piquer un vélo, vous ne pouviez pas voler de camion, vous ne pouviez pas faire ci, vous ne pouviez pas faire ça. Mais, de toute façon, c’était une espèce d’aventure.