Project Mémoire

Wilmer Joseph Gagnon (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Wilmer Gagnon a servi dans le Corps forestier canadien.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.


Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Gagnon et Danny Whiteduck en octobre 1943.
Wilmer Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Gagnon à la Légion de Cobourg. Le 18 juin 2011.
Wilmer Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Gagnon de garde après son arrivée en Ecosse, juillet 1941.
Wilmer Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Gagnon
Joseph Wilmer Gagnon
Joseph Wilmer Gagnon
Première page d'un projet de recherche mené par un musée local sur Joseph Wilmer Gagnon et le Corps forestier canadien pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Le text complet est disponible à la demande avec l'archive du Projet Mémoire.
Joseph Wilmer Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Photo du Noël du régiment, Corps forestier canadien, Ecosse 1941. Wilmer Gagnon se trouve dans la rangée du fond, c'est le deuxième après les voltigeurs.
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Wilmer Joseph Gagnon
Le 18 novembre 1942, le jour du mariage de Wilmer Gagnon.
Wilmer Joseph Gagnon
Donc le Corps forestier, je dirais, il a travaillé plus que n’importe quel autre régiment parce qu’on a commencé à travailler le jour où on a débarqué jusqu’au jour où on est repartis.

Transcription

Wilmer Joseph Gagnon, Corps forestier canadien

Partir outre-mer

Même pendant le trajet entre Valcartier (Québec) et Halifax (Nouvelle Écosse) à bord du train, je pense que j’ai sauvé la vie d’un gars qui voulait sauter du train. Il savait qu’on allait partir outre-mer et tout ce qu’il voulait c’était de sauter du train. Il ne voulait pas partir. Alors je l’en ai dissuadé. « Ne sois pas stupide, ai-je dit, si tu sautes de ce train, j’ai dit, tu risques de te faire très mal et tu risques même de te tuer. » Alors j’ai dit : « Partir là-bas, j’ai dit, tu ne sais pas. Tu as toutes les chances d’en revenir en vie. » J’ai dit. Alors j’ai dit : « Ne saute pas. » Il ne l’a pas fait mais il était sur le point de le faire.

Le rôle du Corps forestier canadien

On était comme les mineurs anglais : une fois que vous êtes là-bas, vous n’en sortez plus. Parce que (Winston) Churchill voulait, je crois qu’il a lu un rapport où ils avaient le sentiment qu’il leur fallait avoir cinq arbres par soldat. Et il y avait une chose qui n’était pas mentionnée et ils avaient besoin de 35 000 rondins pour le jour J.* Et vous avez vu le radeau, on construisait des radeaux et on construisait des boites en bois pour les munitions, pour la nourriture et pour les crosses de révolvers, pour construire les navires et tous ces trucs. Donc le Corps forestier, je dirais, il a travaillé plus que n’importe quel autre régiment parce qu’on a commencé à travailler le jour où on a débarqué jusqu’au jour où on est repartis.

Les gardes

Et j’avais 16 ans quand je me suis engagé. Alors j’ai été appelé et j’ai pris mon tour de garde, vous avez vu ces quatre gardes sur la photo. Bon, ils en avaient quatre. Et il fallait qu’on aille surveiller ce camp. Alors on était de garde pendant deux heures et ensuite pas de garde pendant deux heures. Mais on n’avait pas de munitions. On avait juste la grande baïonnette de 45 cm. Alors l’officier nous fait un exposé, or il a dit : « Quand vous êtes de garde, a-t-il dit, si vous entendez quelqu’un qui vient vers vous à travers la nuit, vous leur dites : halte-là. » On a dit : « On fait quoi s’il ne s’arrête pas ? » « Et bien vous lui répétez trois fois. S’il n’obtempère pas vous tirez. » J’ai dit : « Bon mais comment vous faites pour tirer quand vous n’avez pas de cartouche ? » Il a répondu : « Et bien il n’en sait rien lui. » J’ai dit : « Non, mais vous oui. »

Les amis et le plaisir

On était très amis avec les trois frères Daigle qui venaient du Nouveau Brunswick. Il savait vraiment bien joué de l’harmonica. Alors de temps en temps, on montait à la cantine parce qu’au début, on avait ce qu’il appelait un NAAFI.** Et les gains étaient censés servir pour acheter de la nourriture en plus ou autre. On n’en a jamais vu la couleur, alors on a décidé de se débarrasser d’eux et de faire tourner notre propre cantine. Et je crois qu’il a vu ce papier que j’avais, des concerts-boucane, faire un concert-boucane, alors vous pouviez boire autant de bières que vous pouviez avec les bénéfices de la cantine. Alors vous savez, on jouait des pièces pour les gens du coin comme, vous savez, dans les shows et des trucs comme ça.

Problèmes avec le matériel

Il fallait que j’aille défiler devant le ministre de la Défense nationale et j’avais cette grande baïonnette de 45 centimètres, et ils ne nous avaient pas donné les nouvelles Lee Enfield (fusil) avec la pointe au bout. Alors on avait des remorques de camions ouvertes avec comme des bancs à l’intérieur et ils avaient placé des planches de cinq par dix pour faire une rampe sur le côté. Quand j’arrive pour sauter, ma baïonnette s’est mise entre la rampe et le tuyau. Et il y avait un officier qui me mettait toujours, il a vu mon ami, deux soldats de première classe mais il faisait en sorte de toujours prendre des gens de la même taille et il les mettait toujours au premier rang. Et voilà que ma baïonnette est tout de travers, je ne savais pas quoi faire, parce que j’étais sur le devant. Alors j’ai réussi à la mettre sur une pierre et j’ai sauté dessus un petit peu, pas trop fort, je ne voulais pas la casser, c’était du métal. Mais elle était encore un petit peu courbée comme ça.

Alors qu’on se mettait à la parade, il y a le ministre de la Défense nationale qui arrive avec l’officier subalterne. Alors j’ai dit à mon ami, je lui dis, j’espère bien qu’il ne va pas s’arrêter devant moi parce que je ne sais pas si je vais pouvoir m’empêcher de rigoler. Alors en tout cas, il arrive par là, il s’arrête vers un, et puis deux, trois, il s’arrête encore. Et on avait un vieux commandant, on n’avait jamais vu de sourire sur son visage. Il était très sérieux. C’était un ancien combattant de la Première Guerre mondiale. Pas croyable, il est venu et s’est arrêté juste devant moi et il a dit : « D’où viens-tu ? » J’ai répondu : « Maniwaki au Québec. » « Oh ! dit-il, je connais très bien, dit-il, c’est de là que viennent tous les bons bûcherons. » Il a dit : « J’ai déjà été dans le coin. » Et il s’est éloigné et il y a le vieux commandant avec un grand sourire sur le visage et je vous le dis, de le voir et être obligé de me retenir de sourire, ça a été vraiment très dur. Et il s’est éloigné. Je m’en suis bien sorti mais j’avais une réponse au cas où. S’il m’avait demandé comment il se faisait que ma baïonnette était de travers, je lui aurais dit que c’était parce qu’elle était faite pour aller dans les coins.

« Votre travail est important »

On a chargé une cargaison de bois sur un navire, oui. Et il est parti en Afrique et j’ai pris une craie et j’ai marqué mon nom et mon adresse sur le tableau. J’arrive à, c’était environ un mois plus tard, première chose je reçois cette lettre d’un soldat en Afrique. Il dit : « Je veux te dire, que vous autres, votre travail est très important. » Il a dit : « On a utilisé vos rondins aujourd’hui, on a débarqué en Afrique. »

*Le débarquement des forces Alliées en Normandie le 6 juin 1944

**Navy, Army, & Air Force Institutes, une organisation fondée par le gouvernement britannique en 1921 pour gérer les établissements de loisirs et de vendre des marchandises aux soldats et leurs familles