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Musique féministe

Musique féministe. Musique pop dont les textes illustrent un point de vue féministe et s'adressent généralement, mais pas nécessairement, à un public féministe.

Musique féministe. Musique pop dont les textes illustrent un point de vue féministe et s'adressent généralement, mais pas nécessairement, à un public féministe. On applique souvent cette description également au répertoire pop exécuté par des groupes dont la distribution - entièrement ou majoritairement féminine - suppose une déclaration d'autodétermination. Employant les styles folk, rock, punk, reggae et rap, la musique féministe donne expression aux thèmes soulevés par le mouvement féministe dans les années 1970, 1980 et 1990. Les sujets traités incluent l'accouchement, la maternité, l'orientation sexuelle, la violence faite aux femmes et aux enfants, ainsi que la discrimination et l'inégalité des chances sur le marché du travail.

Le féminisme a fait sa première apparition sur la scène canadienne en 1975 dans les chansons figurant sur le premier micr. de Rita MacNeil, Born a Woman, et dans « La Moitié du monde est une femme » de Jacqueline Lemay. Parmi d'autres chanteuses, auteures-compositrices et instrumentistes féministes de la première heure, on compte Eileen Brown, Ferron, Jeanette Gritanni, Jane Perks, Connie Smith (Kuhns), Carol Street et le groupe Contageous sur la côte ouest; Heather Bishop, Connie Kaldor, Noelle Hall, Kris Purdy et le groupe Walpurgis Night dans les Prairies; C.T. and April, Sara Ellen Dunlop, Marianne Girard, Beverly Glenn-Copeland, Marie-Lynn Hammond, Arlene Mantle, Lorraine Segato, Sherry Shute et le groupe Mama Quilla II en Ontario; Angèle Arsenault, Edith Butler de même que les groupes Marianna Bazooka et Wondeur Brass (Justine) au Québec.

Au Canada, la musique féministe et la musique folk se sont chevauchées dans les années 1980; les chanteuses féministes ont participé à des festivals folk ainsi qu'à des événements parrainés par des associations de femmes dans les domaines de la culture ou de la politique (contrairement à ce qui s'est passé aux États-Unis, où la musique féministe est habituellement indépendante du folk contemporain traditionnel). Cependant, les premières interprètes canadiennes se produisaient uniquement dans les cercles féminins - à des coffeehouses (notamment Full Circle à Vancouver; Clementine's ou Three of Cups et Fly By Night à Toronto; Powerhouse Gallery et Co-Op Femme ou Co-Op Lesbienne à Montréal), à des galeries d'art ou des centres sociaux - et poursuivent leurs carrières grâce à un réseau indépendant d'organismes de production (comme Womankind Productions à Vancouver, Sappho Sound à Toronto), à des émissions diffusées par des stations de radio communautaires ou universitaires, etc. La plupart de leurs enregistrements ont été réalisés à compte d'auteur sur des étiquettes indépendantes - par exemple, SPPS-Disques (Arsenault, Butler, Lemay), Mother of Pearl (Bishop) et Lucy (Ferron).

La musique féministe continue d'être une composante majeure du petit West Kootenays Women's Festival fondé en 1974 à Castlegar, C.-B. (qui existait toujours près de Nelson en 1991). À Toronto, Womynly Way Productions (groupe fondé en 1980) a organisé de nombreux concerts et événements d'envergure. Un Canadian Woman's Music and Cultural Festival a eu lieu à Winnipeg (1984-86), tandis que les Productions Super Mémé (voir Justine) ont tenu un Festival international de musiciennes innovatrices à Montréal en 1988. La musique féministe a fait son apparition dans le folk contemporain traditionnel à l'édition 1980 du Vancouver Folk Music Festival, et en 1982 au Winnipeg Folk Festival, avant de s'intégrer à de nombreuses manifestations de même genre d'un bout à l'autre du pays.

Parmi d'autres Canadiennes associées à la musique féministe dans les années 1980 et 1990, citons Lillian Allen, Suzanne Bird, Micheline Goulet, Faith Nolan, Alanis Obomsawin, Louise Rose, Itah Sadu, Djanet Sears, Lucie Blue Tremblay et Gwen Swick. Les ensembles, de styles divers, incluent Assar Santana et Chamel #6, Demi-Monde, Four the Moment, les Heretics, Moral Lepers, No Frills, Parachute Club, les Pillow Sisters, les Ruggedy Annes et Tête de vache. Plusieurs Canadiennes ont été populaires dans le milieu de la musique féministe aux États-Unis, notamment Allen, Bishop, Ferron, Kaldor, Nolan, Tremblay (Montréal, 1958) et la guitariste Shute (London, Ont., 1949). « Testimony » de Ferron est devenue un hymne international de la musique féministe au début des années 1980. Parmi les autres chansons marquantes du répertoire féministe canadien, on note « Born a Woman » de MacNeil, « Strength, Love and Laughter » de Kaldor et « Rise Up » de Parachute Club.