Bien qu'associée principalement à l'intérêt que la musique folk urbanisée a suscité chez les jeunes artistes amér. (puis les professionnels) des années 1950 et 1960, cette renaissance s'est déroulée en parallèle au Canada. Tout comme, aux États-Unis, les collectionneurs de la première moitié du XXe siècle avaient été actifs dans les régions rurales et avaientenregistré pour la postérité la musique provenant de la tradition orale; établissant ainsi le fondement de cette renaissance, des Canadiens tels que Marius Barbeau, le père Anselme Chiasson, É.-Z. Massicotte, W. Roy Mackenzie, Helen Creighton, Edith Fowke, Louise Manny, Luc Lacourcière, Germain Lemieux et Kenneth Peacock s'étaient employés à réunir soigneusement les chants hérités des ancêtres comme s'en souvenaient (et les interprétaient) leurs adeptes, notamment O.J. Abbott, Tom Brandon, LaRena Clark, Vincent Ferrier de Repentigny, Marie Hare et Finvola Redden-Bower. Durant les années 1940, deux chanteurs américains populaires au Canada, Pete Seeger et Woody Guthrie, menèrent le renouveau d'intérêt en interprétant des chansons folkloriques, ainsi que du nouveau matériel écrit dans le style traditionnel. Le Canadien d'origine Oscar Brand fut l'un des interprètes qui aidèrent à propager ce matériel aux États-Unis. Parmi ceux qui jouaient le même rôle au Canada à ce moment-là, mentionnons Alan Mills et Ed McCurdy, natif des États-Unis, tous deux entendus à la radio de la SRC. De nouvelles chansons furent ajoutées au répertoire du folklore canadien à cette époque, dont « Last Night I Had the Strangest Dream » de McCurdy et « The Black Fly Song » de Wade Hemsworth. D'autres folkloristes, notamment Jacques Labrecque, Hélène Baillargeon, Tom Kines et The Travellers, suivirent dans les années 1950, profitant du développement de la technologie des communications (radio, télévision, disques, etc.) pour apporter ces oeuvres du passé à un nouveau public et les ramener dans leurs lieux d'origine, les campagnes. Chanteurs et ensembles de toutes sortes interprétèrent et enregistrèrent de la musique traditionnelle canadienne dans les années 1950 et 1960, notamment Angèle Arsenault, Omar Blondahl, Edith Butler, les Couriers, les Highriggers (dont Philip Thomas), Charles Jordan, Tom Kelly, Penny Lang, Allan MacRae, les Mountain City Four (voir Kate et Anna McGarrigle), Joyce Sullivan, les Treetoppers, Mary Jane et Winston Young. Au début des années 1960, la renaissance du folklore en Amérique du Nord conduisit à l'apparition d'une nouvelle génération d'auteurs-compositeurs-interprètes nés dans les 1940, dont la plupart interprétèrent des chansons traditionnelles en début de carrière avant d'établir un style (paroles et musique) bien à eux et d'aborder des sujets se rapportant aux attitudes et aux préoccupations de leurs semblables. Initialement, auteur-compositeur-interprète et folkloriste se produisaient sur les mêmes scènes dans les cafés, les salles de concert et les festivals de folklore. Mais, à la fin des années 1960, des interprètes du premier type, tels Bob Dylan aux États-Unis et Gordon Lightfoot au Canada, se révélèrent des personnalités dans le genre « pop » et furent dès lors associés dans l'esprit du public aux « chanteurs folk ». Cette même génération et celles qui ont suivi ont cependant eu leur lot de chanteurs et d'instrumentistes consacrés, dans une certaine mesure, au maintien de la musique folklorique, notamment, au Canada, Barra MacNeil, Stewart Cameron, Margaret Christl, Green de Friends of Fiddlers, Grit Laskin, Eileen McGann, la Rankin Family, Ian Robb, Stan Rogers, Tim Rogers, Tamarack et Tip Splinter, voués surtout aux traditions des îles Britanniques. D'autres, dont les groupes Barde, la Bottine souriante, Éritage et Rêve du diable ont pareillement conservé vivante la musique traditionnelle du Québec. Dans les années 1980 et au début des années 1990, des formes traditionnelles, ensuite associées à des éléments pop, faisaient aussi partie de la musique de groupes tels que les Crash Test Dummies, Figgy Duff et Spirit of the West.
Voir aussi Musique folk.