Nation balkanique conquise et divisée par Rome en l'an 168 av. J.-C. puis dominée au cours des siècles par divers pays, mais qui survit comme territoire et entité culturelle et où l'on parle une langue de prédominance slave. Cette région fut démembrée en 1913 par la Bulgarie, la Grèce et la Serbie (auj. Yougoslavie serbe). L'arrivée au Canada de Macédoniens venant de villages situés près de Kastoria et de Florina en Grèce commença après 1903; celle de Macédoniens de Yougoslavie, après 1945. En 1986, on estimait à 17 000 le nombre de personnes d'ascendance macédonienne vivant au Canada, mais ce chiffre est peut-être très inférieur à la réalité (voir Encyclopédie du Canada). Il s'agit souvent d'hommes d'affaires ou de restaurateurs torontois.
Les communautés macédoniennes du Canada ont conservé la vie musicale de leur mère patrie, et environ 20 associations ont été formées par des groupes provenant de villages de Grèce et de Yougoslavie. Pendant les années 1920 et 1930, les femmes continuaient de se rencontrer chaque jour pour prendre le café, chanter et danser; pendant les années 1970, les femmes de la région de Kastoria pratiquaient encore une polyphonie vocale à trois parties semblable à celle que l'on entend en Albanie. Plusieurs hommes parmi les plus âgés jouent de la kawal (flûte) et quelques-uns jouent de la gajda (cornemuse). Un orchestre d'enfants macédonien (le Macedonian Children's Orchestra) de 40 membres (mandolines et violons) se produisit à la CNE en 1938.
Au milieu des années 1970, la musique macédonienne animait des danses et pique-niques organisés par les églises orthodoxes et les associations de villages. Elle était également de rigueur aux mariages, et on pouvait aussi l'entendre aux fiançailles, aux baptêmes et aux fêtes patronales. Une douzaine d'ensembles, constitués d'une clarinette, d'un accordéon et de tambours, avec parfois la substitution ou l'addition d'un saxophone, d'un orgue, d'une guitare électrique ou d'un bouzouki, jouaient des danses variées : berache, armensko et bufsko (12/8), naramo et levoto (6/8), pajdushko (5/8), tsigansko (7/8), et les danses grecques syrto et chamiko. Au milieu des années 1970, les Macédoniens de Toronto assuraient le maintien de trois ensembles de danse et de chant folklorique dont le plus actif, le Selyani Macedonian Folklore Group, dirigé par Olga Sandolowica, se fit entendre à la Society of Ethnomusicology (Toronto 1972), aux Jeux olympiques de Montréal (1976), à l'international Eisteddfod au pays de Galles (1977) et, pendant de nombreuses années, au Festival de folklore Mariposa. Il enregistra aussi le micr. Village Music of Macedonia (Selyani Productions 770 489). Les six membres de l'ensemble torontois Staro Selo interprètent des pièces instrumentales (chants et danses macédoniens, en particulier) et vocales appartenant au répertoire traditionnel des Balkans. Formé en 1987, le groupe s'est produit entre autres à la Music Gallery, à l'Ontario Place et au festival WOMAD de Harbourfront. On a pu l'entendre aussi à la radio et à la télévision.