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Nigel Wright

Nigel S. Wright, avocat, homme d’affaires, chef de cabinet du premier ministre Stephen Harper de 2010 à 2014 (né le 18 mai 1963, à Hamilton, en Ontario). En 2010, Nigel Wright s’absente de son poste de directeur général chez Onex, une société d’investissement privé, pour devenir chef de cabinet du premier ministre (CPM). C’est un personnage clé du gouvernement Harper et un témoin important du procès pour fraude et corruption du sénateur Mike Duffy. Après avoir démissionné de ses fonctions de chef de cabinet en 2014, il retourne chez Onex.

Jeunesse et formation

Nigel Wright est le fils du regretté H. Graham Wright, un technicien en génie, et de Maureen Wright d’Hamilton, en Ontario. Il passe son enfance à Burlington, où il poursuit ses études au collège Tecumseh et à l’école secondaire Lord Elgin. Nigel Wright obtient un grade de premier cycle en politique et en économie au Trinity College de l’Université de Toronto, où il compte notamment parmi ses camarades Jim Balsillie, futur cofondateur de BlackBerry, Tony Clement, futur politicien conservateur, ainsi que les écrivains Malcolm Gladwell, Patricia Pearson et Andrew Coyne.

Politique avec les Jeunes progressistes-conservateurs

Étudiant, Nigel Wright commence à participer aux activités politiques des Jeunes progressistes-conservateurs qui s’efforcent de battre Joe Clarkà l’examen de la direction du parti en 1981. Mettant de côté ses études à la Faculté de droit de l’Université de Toronto, Nigel Wright fait campagne pour Brian Mulroney, qui réussira à prendre la tête du Parti conservateuren 1983.

En 1984, Mulroney et les conservateurs battent les Libéraux dirigés par John Turner. Plus tard cette année-là, Nigel Wright accepte une fois de plus de s’absenter de la Faculté de droit pour assumer les fonctions de rédacteur de discours et d’assistant de Charles McMillan, un conseiller principal du premier ministre Mulroney.

Carrière dans le droit et les affaires

Après deux ans à Ottawa, Nigel Wright réintègre la faculté. Il obtient son baccalauréat en droit de l’Université de Toronto en 1988 et plus tard, un diplôme similaire de la Faculté de droit de l’Université Harvard. De retour au Canada, il est appelé au Barreau de l’Ontario en 1990 et rejoint le cabinet d’avocats aujourd’hui connu sous le nom de Davies Ward Phillips & Vineberg. Il est nommé partenaire après seulement cinq ans.

Alors qu’il travaille en tant que conseiller juridique sur une acquisition, Nigel Wright est remarqué par Gerry Schwartz, fondateur d’Onex, un conglomérat de fonds d’investissement basé au Canada ayant des intérêts partout dans le monde. Il rejoint la firme en 1997 et en devient finalement l’un des directeurs généraux, spécialiste des fusions et des acquisitions dans les secteurs de l’aéronautique, de l’énergie et de la défense.

Toujours actif auprès des conservateurs

Malgré son emploi du temps professionnel bien rempli dans les secteurs du droit et des affaires, Nigle Wright parvient à rester actif en politique. Il travaille ainsi à la campagne manquée de Mike Harrisen Ontario, en 1990.

Il retourne également à Ottawaen 1993, brièvement, pour aider à coordonner la transition vers le gouvernement de la première ministre Kim Campbell (qui a succédé à Brian Mulroney dans le rôle de premier ministreet de leader du Parti conservateur après la démission de ce dernier). Après le bref passage de Campbell au pouvoir et la défaite des conservateurs plus tard cette année là, Nigel Wright se rapproche du Parti réformisteet de son successeur, l’Alliance canadienne.

Lorsque l’Alliance et le reste des progressistes-conservateurs fusionnent en 2003 pour former le Parti conservateur, Nigel Wright soutient Stephen Harperqui convoite la tête du parti. Il sera conseiller politique auprès de Harper et d’autres politiciens conservateurs et deviendra un des directeurs fondateurs du Fonds conservateur du Canada, l’organisme de collecte de fonds le plus innovateur et le plus efficace de la scène politique nationale.

Chef de cabinet du premier ministre

Le Parti conservateur parvient à faire élire un gouvernement minoritaire à la suite des élections générales de 2006 et de 2008, avec Stephen Harpercomme premier ministre et leader du parti. En 2010, Harper demande à Nigel Wright s’il accepterait de s’absenter d’Onex pour assumer les fonctions de chef du cabinet du premier ministre (CPM). Nigel Wright accepte et succède à Guy Giorno comme chef de cabinet le 1er janvier 2011.

À ce poste, Nigel Wright est responsable de la supervision quotidienne de près de 100 fonctionnaires et adjoints politiques. Il gère également les questions de politique partisane, les échanges avec le caucus des conservateurs et la stratégie générale de communication pour le gouvernement Harper.

Le scandale du Sénat et l’affaire Mike Duffy

Le gouvernement Harper est réélu le 2 mai 2011, cette fois avec une majorité. Près d’un an plus tard, en juin 2012, le vérificateur général du Canada publie des rapports de vérification des dépenses parlementaires, qui soulèvent des questions concernant les demandes de remboursement présentées par les sénateurs en matière de logement.

L’administration du Sénatentame alors un examen interne des dépenses sénatoriales et au début du mois de février 2013, annonce qu’elle a lancé une enquête sur le logement et les demandes de remboursement de quatre sénateurs : les conservateursMike Duffy, Pamela Wallin et Patrick Brazeau, et le libéral Mac Harb. Le 22 février, Mike Duffy annonce à un journaliste de la télévision avec qui il a une entrevue à Charlottetown qu’il prévoit, avec sa femme, rembourser toute somme perçue qui serait mise en doute dans les dépenses de logements déclarées.

Le 14 mai, le journaliste Robert Fife, alors avec CTV News, révèle que Nigel Wright aurait donné à Mike Duffy un chèque de plus de 90 000 dollars, que celui-ci aurait utilisé pour couvrir ses dépenses. Le CPM confirme le lendemain le rôle joué par Nigel Wright dans le remboursement en question. Le 16 mai, Mike Duffy démissionne du caucus parlementaire des conservateurs.

Le lendemain, alors que l’opposition demande la démission de Nigel Wright, le directeur de la communication de Harperdéclare que Nigel Wright bénéficie toujours de l’« entière confiance » du premier ministreet qu’il demeurera à son poste de chef de cabinet. Deux jours plus tard, le 19 mai, le CPM annonce pourtant que Nigel Wright a démissionné. Harper déclare qu’il a accepté cette démission « avec ses plus profonds regrets ». Neuf jours plus tard seulement, le premier ministre confie néanmoins que Nigel Wright aurait « convenu de démissionner », puis, en octobre que Nigel Wright « a été mis à pied ».

En juillet 2014, Mike Duffy est officiellement inculpé de 31 chefs d’accusations de fraude, d’abus de confiance et de corruption. Il est accusé d’avoir accepté un pot-de-vin de Nigel Wright, mais ce dernier n’est pas accusé de le lui avoir offert. Selon un rapport rédigé en avril 2014 par Biagio Carrese, ancien surintendant de la GRC, un important facteur qui a joué dans la décision de ne pas poursuivre Nigel Wright est le fait qu’il était un témoin important du procès contre Mike Duffy. Biagio Carrese explique aussi qu’il aurait été très difficile de prouver l’existence d’une intention criminelle puisqu’il n’existait aucune preuve de gains personnels ou « tangibles » pour Nigel Wright. « En fait, les indices montrent que M. Wright pensait qu’il était dans l’intérêt du public de rembourser les 90 000 dollars. Il ne voulait pas que les contribuables paient les dépenses du sénateur Mike Duffy, et il pensait que pour des raisons morales et éthiques, le sénateur n’aurait pas dû en réclamer le remboursement. »

Ce paiement de Nigel Wright à Mike Duffy devient le pivot du procès qui démarre à Ottawa le 7 avril 2015. Nigel Wright est alors déjà retourné à Onex, dans son bureau de London. Il passe six jours à la barre des témoins, expliquant son rôle dans la gestion des retombées politiques du scandale et déclarant qu’il a offert la somme d’argent en question dans le seul et unique but de protéger le Trésor fédéral.

Une des questions clés abordées lors du procès porte sur l’éventuel rôle de Harper dans cette affaire. Dans un courriel rédigé par Nigel Wright et ajouté aux indices, on peut lire : « Nous avons le feu vert du premier ministre » pour le paiement. Cependant, dans son témoignage, Nigel Wright insiste sur le fait que Harper ne savait pas d’où provenait l’argent. Une assertion qui va dans le sens de la déclaration du premier ministre selon laquelle il n’a jamais rien su de cet arrangement. (Voir aussi : Affaire Mike Duffy.)

De nombreux Canadiens pensent cependant que le premier ministre n’a pas dit la vérité concernant la participation de son cabinet à cette affaire.Le scandale devient une question centrale de la campagne menant aux élections de 2015, les libéraux et les nouveaux démocratesclamant de concert que Harper a trompé les Canadiens. En septembre 2015, Harper déclare qu’il considère que Nigel Wright est entièrement responsable des dommages qu’a subis la réputation du CPM. « Je ne pense pas que quiconque parmi les membres de mon personnel m’a trahi ou agi contrairement à l’éthique ou de manière irresponsable… à part M. Wright », déclarera-t-il. Malgré la tentative de Harper de distancer son cabinet et son parti de Nigel Wright et du scandale de l’affaire Mike Duffy, le mal est fait. Les conservateurs seront battus lors des élections fédérales d’octobre 2015.

Vie personnelle et engagement caritatif

Dès son plus jeune âge, Nigel Wright s’intéresse passionnément à l’Église anglicane et ira même jusqu’à envisager de devenir pasteur anglican. Il sera d’ailleurs membre de la paroisse de St. Thomas, à Toronto, pendant plusieurs décennies. Il s’engage aussi avec énergie dans les œuvres caritatives au profit notamment des organismes qui aident les sans-abri (Out of the Cold – À l’abri du froid) et les enfants atteints du cancer (Camp Oochigeas). Nigel Wright est connu pour son éthique de travail, son énergie et sa discipline. Pendant des années, il a couru l’équivalent d’un semi-marathon tous les jours avant d’entamer sa journée de travail.