La Norvège est un pays scandinave situé au nord-ouest de l’Europe. Elle possède des frontières communes avec la Suède, la Finlande et la Russie. L’immigration norvégienne en Amérique du Nord a débuté en 1825 avec l’arrivée à New York d’un bateau rempli de Norvégiens. Au recensement canadien de 2016, 463 275 personnes ont déclaré être d’origine norvégienne (35 905 réponses uniques et 427 370 réponses multiples).
Histoire
Au 19e siècle, quelque 500 000 immigrants norvégiens débarquent à Québec, qui est à l’époque le corridor le plus rapide pour se rendre dans les États centraux des États-Unis. Peu d’entre eux y demeurent à cause des politiques restrictives d’attribution des terres de l’époque (voir politique d’immigration au Canada). Ce n’est qu’au tournant du siècle que des Norvégiens commencent à choisir le Canada comme destination finale. Des Américains d’origine norvégienne commencent aussi à immigrer au Canada à la recherche de propriétés ou pour profiter des nouvelles occasions d’affaires qui se présentent durant cette période. Vers 1921, un tiers des descendants de Norvégiens vivant au Canada sont nés aux États-Unis.
À la fin du 19e siècle, les Norvégiens sont actifs dans les eaux canadiennes. Fridtjof Nansen, un explorateur, scientifique et diplomate norvégien, organise plusieurs expéditions majeures. Otto Sverdrup cartographie une partie des îles de l’Arctique. Il donne aux îles Axel Heiberg, Amund Ringnes et Ellef Ringnes le nom de ses commanditaires. Le Norvégien Roald Amundsen navigue dans la dernière partie inexplorée du passage du Nord-Ouest. En 1930, la Norvège reconnaît la souveraineté du Canada dans l’Arctique. Henry A. Larsen, norvégien de naissance, est le premier Canadien à traverser le passage du Nord-Ouest (voirExploration de l’Arctique).
Did you know?
Dans les années 1960, les sagas nordiques ont aidé Helge Ingstad, explorateur et écrivain norvégien, à retrouver le site d’un établissement viking du 11e siècle sur la pointe de la grande péninsule septentrionale de Terre-Neuve, à l’endroit appelé L’Anse aux Meadows. On croit qu’il s’agit du plus ancien site d’établissement européen en Amérique du Nord (voir Expéditions vikings; Islandais).
Immigration et établissement
Beaucoup de Norvégiens s’installent dans l’Ouest canadien entre 1886 et 1929 (voirHistoire de la colonisation des prairies canadiennes). Cet afflux se divise en trois périodes d’une quinzaine d’années chacune.
Durant la première période, de 1886 jusqu’au tournant du siècle, les Norvégiens arrivent à l’occasion de la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique, avant même que l’Ouest soit ouvert à la colonisation. À cette époque, une colonie norvégienne est fondée à Calgary, en relation avec le moulin à bois d’Eau Claire (voir Industrie du bois).
Durant la deuxième période, de 1900 à 1914, de nombreux Norvégiens arrivent des États-Unis et de la Norvège (18 790 de Norvège).
Durant la troisième période, de 1914 à 1929, 21 574 Norvégiens arrivent de Norvège. Le recensement de 1931 dénombre 93 243 personnes d’ascendance norvégienne au Canada. Sur ce nombre, 39 241 sont nées au Canada, 32 551 en Norvège et 21 451 aux États-Unis. La crise des années 1930 et la Deuxième Guerre mondiale entraînent une réduction de l’afflux d’immigrants norvégiens, qui tombe à 1 376 de 1930 à 1945. De 1945 et 1959, 9 196 Norvégiens s’installent au Canada, et entre 1960 et 1975, seulement 4 615.
Le recensement de 2016 évalue à 463 275 le nombre de Canadiens d’origine norvégienne (réponses uniques et multiples). La Colombie-Britannique et l’Alberta abritent les plus importantes populations de Canadiens d’origine norvégienne, avec plus de 100 000 personnes chaque.
Vie sociale et culturelle
Les Norvégiens établissent leurs propres associations ethniques et religieuses au Canada. L’établissement de Norvégiens au Canada ayant débuté comme un prolongement de leur expérience en Amérique, la plupart de leurs grandes organisations sociales existent à l’échelle continentale. Cela reste vrai des loges des Sons of Norway, créées à Minneapolis en 1895. Le journal Noorrana, fondé en 1910 à Winnipeg mais publié ensuite à Vancouver, ferme ses portes en 1984 (voir journaux au Canada). Des clubs et sociétés ethniques organisent des vols nolisés vers la Norvège afin de permettre aux jeunes générations de reprendre contact avec leurs origines.
Plusieurs facteurs ont facilité l’intégration des Norvégiens à la société canadienne au cours des ans. Par exemple, la culture anglo-canadienne dominante (voirCanadiens anglais), le système d’éducation public, le déclin de l’immigration en provenance de Norvège, la disposition des Norvégiens à parler anglais, à se marier au sein d’autres groupes et à accepter la citoyenneté canadienne ont tous joué un rôle dans ce processus. Le niveau d’éducation au-dessus de la moyenne de beaucoup de Norvégiens leur a ouvert les portes des sociétés urbaines.
À la maison, beaucoup de Canadiens d’origine norvégienne entretiennent une identité culturelle distincte, où les traditions sont souvent centrées sur les festivals et la nourriture.
Les cours de langue norvégienne sont toujours populaires, et même les troisième et quatrième générations trouvent moyen de maintenir le contact avec leurs origines (voir Langues immigrantes au Canada). Dans le recensement de 2016, 5 035 personnes ont déclaré le norvégien comme langue maternelle (première langue apprise).
Parmi les Canadiens d’ascendance norvégienne bien connus, on compte la skieuse Anne Heggtveit, la patineuse artistique Karen Magnussen ainsi que le père reconnu du ski canadien, Herman-Smith Johannsen, surnommé « Jackrabbit » par les Cris. Pour sa contribution au ski canadien, il a été reçu dans l’Ordre du Canada en 1972 à l’âge de 97 ans. Le réalisateur et animateur Torill Kove, récipiendaire d’un Oscar, est aussi un Canadien d’origine norvégienne.
Vie religieuse
En 1941, 84,7 % des Canadiens norvégiens appartenaient à l’Église luthérienne, 5,4 % à l’Église Unie du Canada, 2,6 % à l’Église anglicane, 1,5 % à l’Église presbytérienne et 5,8 % à d’autres groupes. En 1967, l’Église évangélique luthérienne, d’origine norvégienne, devient un synode canadien autonome. Les luthériens évangéliques d’origine norvégienne forment une minorité en déclin à cause des fusions d’églises continuelles.
La plupart des premiers immigrants étant lettrés et luthériens, ils tiennent beaucoup à ce que leurs enfants reçoivent une éducation chrétienne. La plupart des communautés norvégiennes entretiennent des écoles d’été paroissiales, ainsi que des classes de confirmation en plus de l’école du dimanche régulière. Les luthériens norvégiens créent le Camrose Lutheran College en 1911 et le Outlook College en 1915. Puis, en collaboration avec d’autres synodes luthériens, ils fondent le Canadian Lutheran Bible Institute en 1932 et le Luther Theological Seminary en 1939.