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Nouvel Âge

Nouvel Âge. Genre populaire, habituellement instrumental, apparu à la fin des années 1970. Il est dérivé - ou allie des éléments - du folk, du jazz, du rock progressiste, du minimalisme et/ou du classique dans un milieu acoustique et/ou synthétisé.
Genre populaire, habituellement instrumental, apparu à la fin des années 1970. Il est dérivé - ou allie des éléments - du folk, du jazz, du rock progressiste, du minimalisme et/ou du classique dans un milieu acoustique et/ou synthétisé. Il peut s'agir de musique d'ensemble ou pour soliste, composée intégralement ou entièrement improvisée. L'exemple type - pour ne pas dire le stéréotype - est très mélodique, son rythme est léger (quoique souvent animé), il suscite un climat plus qu'une émotion et il est par nature romantique sinon rhapsodique. Bien que plusieurs interprètes du Nouvel Âge se produisent en public, le véhicule principal de cette musique est l'enregistrement. À ses débuts, ce genre fut identifié et commercialisé en Amérique du Nord et en Europe en association avec les modes de vie holistiques qui se multiplièrent dans les années 1980; la musique est considérée comme un élément essentiel du mouvement Nouvel Âge et on lui attribue une variété de rôles thérapeutiques et spirituels.

Inévitablement, une définition aussi générale a été appliquée à des interprètes et à des styles très divers. Au Canada, c'est au Québec que la musique Nouvel Âge a trouvé ses premiers promoteurs et mis au point l'infrastructure commerciale la plus solide. Cette musique est perçue au Québec en termes relativement stricts : elle est liée du point de vue philosophique à l'ensemble du mouvement Nouvel Âge dans la société et utilise habituellement des sons (et à l'occasion des chants) synthétisés dans des compositions ou des suites de longue durée qui servent ou évoquent ses objectifs de haute spiritualité.

On fait remonter rétrospectivement les premiers enregistrements de musique Nouvel Âge au Québec à ... et le troisième jour (1975) de Vincent Dionne et Michel-Georges Brégent, ainsi qu'à Minos (1978) et de Harmonia universalia (1980) de Pascal Languirand. (Sous le nom de Trans X, Languirand connut un grand succès auprès du public pop avec la chanson « Living on Video ».) Parmi d'autres artistes Nouvel Âge qui ont enregistré au Québec figurent Patrick Bernhardt, Daniel Berthiaume, Daniel Blanchet, Robert Haig Coxon fils, Raoul Duguay (avec Michel Robidoux), Alex Faroud, Allyn Harris et Peter Mendieta, John Horrocks et William Harrington, François Kiraly de même que Charles et Jean-François Crevier, Jean-Pierre Labrèche, Pierre Lescaut, et Jean Robitaille.

L'Assn Nouvel Âge Québec, fondée en 1986, reçut sa charte en 1986 sous le nom d'Assn musique Nouvel Âge Québec sous la direction de Gilles Bédard en 1989. Musique Alternative Chacra et Trans-Canada ont distribué des enregistrements de musique Nouvel Âge. Le premier trophée Félix de musique Nouvel Âge fut décerné en 1991 au guitariste et chanteur Patrick Bernhardt pour Solaris universalis (Imagine FCD-3321). Yi-King de Labrèche (1983) et Crystal Silence de Coxon (1986) ont été qualifiés de classiques du genre par Gilles Bédard, dont l'ouvrage Au coeur de la musique Nouvel Âge (Montréal 1991) inclut l'historique et la discographie de ce genre au Québec.

Le musicien canadien le plus populaire à avoir percé dans ce style sur le marché international est le pianiste Michael Jones (Surrey, Angl., 1942; élevé à Kitchener et à Queenston, Ont., qui a fait carrière à Toronto et à Orillia, Ont.) dont les sept albums de pièces impressionnistes pour solo et petits ensembles enregistrés (1984-90) par la maison amér. Narada (Pianoscapes, Seascapes, Sunscapes, etc.) se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires. Il fit sa première tournée de concerts en 1990. D'autres artistes canadiens ont été associés au genre Nouvel Âge, volontairement ou non; citons les guitaristes Liona Boyd, Kirk Elliott, William Ellwood, David Essig, Gordon Quinton et Don Ross; la harpiste et chanteuse celte Loreena McKennitt; les pianistes Bill (William) Douglas, Beverly Glenn-Copeland et Patrick Godfrey; le flûtiste Paul Horn et Zamfir (flûte de Pan); les synthétistes Bruce Mitchell; et les ensembles Carillon, Contrevent, Eye Music, Exchange (les synthétistes Steve Sexton et Gerald O'Brien) et les Star-Scape Singers.

Ian Tamblyn, Mychael Danna et Tim Clements ont employé les sons de la nature dans leurs enregistrements afin de créer une musique évoquant l'arrière-pays canadien. William Ellwood, Bruce Mitchell et Michael Jones ont enregistré sur étiquette Narada. Aux États-Unis également, le pianiste et organiste Paul Halley, originaire d'Ottawa, a rejoint l'ensemble pionnier Paul Winter Consort en 1980 et a enregistré pour Living Music, l'étiquette de Winter. Plusieurs des musiciens cités plus haut ont réalisé leurs enregistrements sur leurs propres étiquettes - notamment Essig pour Woodshed, Godfrey pour Apparition et Tamblyn pour North Track.