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Olivia Chow

Olivia Chow, mairesse de Toronto de 2023 jusqu’à présent, politicienne, organisatrice, artiste (née le 24 mars 1957 à Hong Kong). Olivia Chow a commencé sa carrière en politique municipale à Toronto en tant que conseillère scolaire dans les années 1980. Elle a ensuite été conseillère municipale de 1991 jusqu’en 2005. En 2006, elle est entrée en politique fédérale en tant que députée. Elle a joué un rôle de premier plan au sein du caucus du NPD aux côtés de son époux, le chef du NPD, Jack Layton. En 2023, Olivia Chow est devenue la première personne racialisée élue en tant que mairesse de Toronto.

Jeunesse à Hong Kong

La mère d’Olivia Chow, Ho Sze Chow, grandit dans la province de Guangdong durant l’occupation japonaise de la Chine pendant la Deuxième Guerre mondiale. Après s’être jointe à l’armée nationale chinoise, elle épouse un soldat, Chow Nam Shang, et le couple a un fils, Yu Ching Chow, éventuellement appelé Andre. Peu après, Chow Nam Shang est tué par les forces communistes lors de la révolution chinoise.

Ho Sze Chow fuit avec son fil à Hong Kong, où elle rencontre et épouse Wai Sun Chow. Avec Andre et leur jeune enfant Olivia, le couple s’installe dans le quartier de classe moyenne Happy Valley. Ho Sze Chow travaille comme enseignante dans une école primaire, tandis que son mari, un chanteur d’opéra occidental à temps partiel, devient le surintendant de l’école. À la fin des années 1960, la sécheresse et les manifestations anti-britanniques déstabilisent la vie de Hong Kong. En 1970, la famille Chow décide d’émigrer.

Jeunesse à Toronto

En 1970, à l’âge de 13 ans, Olivia Chow et sa famille arrivent à Toronto. La famille s’installe d’abord dans une maison de chambres dans le quartier Annex. Mais peu après, la famille déménage dans un appartement du quartier St. James Town. Comparativement à leur vie à Hong Kong, les parents d’Olivia Chow font face à un sérieux déclin socio-économique à Toronto. Sa mère travaille comme couturière dans un atelier clandestin (où Olivia Chow travaille également brièvement), et plus tard dans la buanderie d’un hôtel. Son père a de la difficulté à se trouver un emploi comme enseignant malgré le fait qu’il soit hautement qualifié. Il accepte finalement un emploi comme chauffeur de taxi, et comme livreur de restaurants chinois.

Durant son adolescence, Olivia Chow fréquente le Jarvis Collegiate Institute et elle suit des cours d’art à la Central Technical School. Elle occupe également des petits emplois comme caissière et serveuse. Après avoir obtenu son diplôme, elle s’inscrit à l’Université de Toronto où elle étudie la philosophie de la religion. En même temps, elle prend des cours de sculpture au Ontario College of Art (maintenant l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario).

Conscience politique et justice sociale

Un certain nombre d’expériences vers la fin des années 1970 suscitent l’intérêt pour la politique et la justice sociale d’Olivia Chow. Durant son enfance, la vie à la maison est compliquée en raison du comportement erratique de son père. Il adore Olivia et lui porte beaucoup d’attention tout en commettant des actes de violence physique envers sa femme et en rejetant son beau-fils Andre. Alors que la santé mentale de son père décline et que son comportement violent persiste, Olivia Chow commence à percevoir la violence sexiste comme un problème politique omniprésent.

À cette époque, Olivia Chow fait du bénévolat à la Toronto Chinese Baptist Church, église avec laquelle sa famille est étroitement impliquée, ainsi qu’au centre de gestion de crise du Toronto East General Hospital, où elle vient en aide aux personnes qui souffrent de crises de santé mentale et qui ont des tendances suicidaires.

Des événements internationaux la touchent également considérablement. À cette époque, des milliers de Vietnamiens tentent de fuir les persécutions dans leur pays d’origine. (Voir Réponse canadienne à la crise des réfugiés de la mer.) D’autres tentent d’échapper aux violences de la guerre sino-vietnamienne de 1979. Olivia Chow commence à s’impliquer dans les questions de réinstallation des réfugiés après avoir assisté à une manifestation à Grange Park. Elle travaille éventuellement avec Opération Lifeline, un réseau d’activistes qui réussit finalement à pousser le gouvernement canadien à accepter plus de 100 000 réfugiés.

Débuts de carrière

En 1980, Olivia Chow est embauchée comme assistante par l’échevin de la ville de Toronto, Dan Heap. À l’époque, il se présente comme candidat fédéral pour le Nouveau Parti démocratique (NPD). Dan Heap tient à renforcer les liens avec ses électeurs chinois, et il contribue depuis longtemps à la lutte contre l’itinérance. Il devient éventuellement le porte-parole du NPD en matière de politique d’immigration. Ceci pousse Olivia Chow à se familiariser avec les détails des lois canadiennes sur l’immigration, des connaissances qui deviennent indispensables au milieu des années 1980 lorsqu’un nombre croissant de personnes cherch

Conseillère scolaire (de 1985 à 1991)

Olivia Chow entre en politique municipale en 1985. Elle se présente comme conseillère scolaire auprès du Toronto Board of Education (maintenant le Toronto District School Board). Après avoir remporté le poste, elle réussit à faire pression en faveur de nombreuses réformes du système scolaire. Elle fait la promotion de la déstructuration des programmes pédagogiques, où les niveaux de catégorisations « avancé », « général » et « de base » défavorisent souvent les enfants immigrants. Elle encourage également l’offre d’enseignement linguistique en chinois et dans d’autres langues pour aider les élèves de deuxième génération à maintenir des liens étroits avec leur famille et leur héritage. Dans la même veine, elle fait ensuite pression avec succès pour avoir des services 911 multilingues.

Olivia Chow commence également à répondre aux inquiétudes de la communauté queer après qu’un groupe de garçons du secondaire aient attaqué et tué un homme gai en 1985. En compagnie de Tim McCaskell, rédacteur du journal Body Politic pour la communauté gaie Canada, Olivia Chow interviewe des élèves du secondaire gais et lesbiennes au sujet de leurs expériences d’ostracisation. Les conclusions de Tim Caskell et d’Olivia Chow sont publiées en avril 1986. À la suite de leur rapport, le Toronto Board of Education (maintenant le Toronto District School Board) devient le premier conseil scolaire en Amérique du Nord à intégrer des discussions sur l’orientation sexuelle dans le curriculum.

Conseillère municipale (de 1991 à 2005)

En 1991, Olivia Chow se présente comme conseillère municipale dans la circonscription du centre-ville. En même temps, Jack Layton, un conseiller depuis 1982 avec qui elle est mariée depuis trois ans, se présente comme maire. Olivia Chow remporte son siège au conseil, mais Jack Layton est battu par June Rowlands.

Au cours de ses 14 ans au conseil municipal, Olivia Chow se porte ardemment à la défense de la justice sociale sur une variété de fronts. En 1998, le maire Mel Lastman nomme Olivia Chow première défenseure de Toronto pour les droits des enfants et des jeunes. À ce poste, elle développe un programme de nutrition pour améliorer la qualité de la nourriture dans les écoles de Toronto. Elle lance et dirige After-School Recreation Care, un programme d’activités de loisirs et de garde après l’école, ainsi que Toronto First Duty, un modèle de garde d’enfants adopté par certaines provinces. Elle contribue également à la création de Toronto Youth Cabinet, qui représente de manière informelle les intérêts des jeunes à City Hall.

De plus, en tant que présidente du comité des services communautaires de la ville de Toronto, Olivia Chow fait pression pour l’expansion de logements sociaux afin de lutter contre l’itinérance et d’améliorer les transports en commun, les soins dentaires pour les enfants pauvres, les services de garde d’enfants subventionnés et les soins à domicile pour les personnes âgées.

Politique fédérale (de 2006 à 2014)

Olivia Chow entre en politique fédérale en 1997 avec une campagne infructueuse en tant que candidate du NPD dans Trinity-Spadina. Elle perd à nouveau de peu en 2004, bien que Jack Layton, qui est alors chef du NPD fédéral, remporte son siège dans Toronto-Danforth.

Avec les Libéraux de Paul Martin qui remportent un gouvernement minoritaire, le NPD soutient le Parti libéral au pouvoir pour la première fois depuis les années 1970. Bien qu’Olivia Chow n’occupe pas de poste fédéral, elle travaille en étroite collaboration avec Jack Layton lors des négociations du budget fédéral en mai 2005. Ils augmentent considérablement le financement des logements abordables, de l’éducation postsecondaire, des politiques environnementales et de l’aide extérieure.

En janvier 2006, Olivia Chow se présente pour un troisième mandat dans Trinity-Spadina et elle gagne. Au Parlement, elle siège aux comités de la citoyenneté et de l’immigration. Tout au long de son mandat à la Chambre des communes, elle demeure une ardente défenseure des travailleurs, des immigrants et des demandeurs d’asile.

Durant le mandat d’Olivia Chow au Parlement, le NPD a moins d’influence que pendant la période de Paul Martin. Les élections de 2006 et de 2008 donnent des gouvernements minoritaires aux Conservateurs de Stephen Harper, et le NPD remporte moins de sièges au Parlement que les Libéraux et le Bloc Québécois (BQ). La chance du parti change quelque peu en 2011. Les Conservateurs de Stephen Harper remportent un gouvernement majoritaire, mais les gains soudains du NPD au Québec l’élèvent au rang d’opposition officielle. Les célébrations de la nouvelle force du NPD sont toutefois brèves, car la santé de Jack Layton se détériore rapidement après les élections. Il meurt d’un cancer en août 2011.

Jagmeet Singh

Retour en politique

Olivia Chow continue de siéger en tant que membre éminente du caucus du NPD jusqu’en mars 2014, lorsqu’elle démissionne de son siège pour se présenter à la mairie de Toronto. Elle perd ses élections et finit troisième derrière John Tory et Doug Ford. Lors des élections fédérales de 2015, elle tente de retourner à Ottawa en se présentant dans son ancienne circonscription (redécoupée en Spadina-Fort York). Mais elle perd au profit du candidat libéral Adam Vaughan.

En 2023, suite à la démission de John Tory, Olivia Chow se présente à nouveau à la mairie. Dans sa campagne, elle s’engage à ce que la municipalité construise 25 000 logements à loyers contrôlés, qu’elle prenne des mesures sévères contre les évictions des logements en raison de rénovations et qu’elle favorise une amélioration des transports en commun. Elle prend une forte avance dans les sondages et elle résiste à la poussée tardive de la conseillère Ana Bailão qui semble pouvoir gagner avec 37 % du vote populaire. Olivia Chow devient la première personne racialisée à être élue mairesse de Toronto.