Fondé en 1961, le Nouveau Parti démocratique (NPD) est un parti politique social-démocrate de gauche. Il a été formé par la fusion de la Fédération du Commonwealth coopératif (FCC) et de syndicats affiliés au Congrès du travail du Canada (CTC). Le chef fondateur du NPD était Tommy Douglas. Le NPD a formé le gouvernement dans plusieurs provinces, mais jamais au niveau national. En 2011, sous la direction de Jack Layton, le NPD a connu une percée électorale historique en devenant pour la première fois l’opposition officielle au Parlement. Cependant, quatre ans plus tard, le NPD est retourné en troisième place à la Chambre des communes. Il a ensuite glissé en quatrième place lors des élections fédérales de 2019. Lors des élections de 2025, le NPD n’a remporté que sept sièges et il a perdu son statut de parti officiel. Jagmeet Singh, le chef du NPD fédéral depuis 2017, a annoncé sa démission le 28 avril 2025. David Eby et Wab Kinew dirigent actuellement les gouvernements néo-démocrates en Colombie-Britannique et au Manitoba, respectivement.

Quand le NPD a-t-il été formé?
Le Nouveau Parti démocratique est fondé en 1961. Lors d’un congrès à Ottawa, la Fédération du Commonwealth coopératif (FCC), les syndicats affiliés du Congrès du Travail du Canada (CTC) et les clubs du Nouveau Parti fusionnent officiellement. Le chef fondateur du NPD est Tommy Douglas (1961-1971), qui a longtemps été premier ministre de la FCC de la Saskatchewan et qui est pasteur baptiste. Tommy Douglas est un fervent défenseur de la social-démocratie, qui prône que la démocratie politique doit également inclure la démocratie sociale et économique (égalité des droits à l’éducation, aux soins médicaux, aux pensions, à l’emploi et à des conditions de travail sécuritaires). Tommy Douglas est élu « le plus grand Canadien » de tous les temps lors d’un sondage public réalisé par la CBC en 2004. Il est reconnu comme le père de l’assurance-maladie au Canada, ayant introduit le premier régime d’assurance-maladie financé par le gouvernement du pays dans la province de la Saskatchewan en 1947. (Voir Politique sur la santé.) Tommy Douglas dirige le premier gouvernement socialiste élu au Canada. Après avoir été premier ministre provincial pendant 17 ans, il marque de nouveau l’histoire en devenant le premier chef fédéral du NPD.

Chefs du NPD
Après Tommy Douglas (de 1961 à 1971), le NPD fédéral est dirigé par David Lewis (de 1971 à 1975), Ed Broadbent (de 1975 à 1989), Audrey McLaughlin (de 1989 à 1995), Alexa McDonough (de 1995 à 2003), Jack Layton (de 2003 à 2011), Thomas Mulcair (de 2012 à 2017), et Jagmeet Singh (d’octobre 2017 à 2025).

NPD fédéral
Depuis sa fondation jusqu’en 2008, le NPD fédéral obtient une moyenne de 15,6 % des votes aux élections nationales. Ceci s’avère suffisant pour influencer la politique canadienne, tout particulièrement pendant les gouvernements minoritaires. Mais cela ne suffit pas pour former un gouvernement national ou l’opposition officielle. En raison du système électoral, le NPD, tout comme le FCC avant lui, obtient toujours un pourcentage de sièges au Parlement inférieur au pourcentage des votes qu’il recueille. (Voir aussi Réforme électorale au Canada.)
En 1988, le NPD atteint un sommet historique avec 43 sièges à la Chambre des communes. Lors des élections suivantes en 1993, il chute à un niveau record de 9 sièges. En 2004, Jack Layton, un ancien conseiller municipal de Toronto, ramène le NPD à son niveau normal de soutien électoral. Ce soutien augmente lentement en 2006, lorsque le NPD remporte 29 sièges, et en 2008, lorsqu’il obtient 37 sièges. Lors des élections de 2011, Jack Layton mène le NPD à un triomphe qui est décrit comme une « vague orange » (en référence à la principale couleur du NPD). Le parti remporte le résultat sans précédent de 103 sièges (30,6 % des votes), en grande partie en raison de l’effondrement du soutien au Parti libéral au Québec. Jack Layton et sa femme Olivia Chow, également députée du NPD (et maintenant mairesse de Toronto), déménagent à Stornoway, la résidence officielle du chef de l’opposition.
Un bon nombre des sièges obtenus en 2011 sont remportés au Québec. Ceci est inhabituel. Traditionnellement, c’est l’Ouest qui fournit le plus grand nombre de sièges et d’adhésions individuelles pour le parti. Le plus grand nombre de votes réels pour le NPD provient traditionnellement de l’Ontario. Jusqu’en 2011, le NPD n’arrive pas à faire élire un député au Québec lors d’élections générales. Toutefois, il obtient à l’occasion un siège au Québec grâce à la défection d’un député d’un autre parti (comme en 1986), ou lors d’élections partielles (comme en 1987).
Gouvernements provinciaux du NPD
Plusieurs branches provinciales du NPD forment des gouvernements. En Colombie-Britannique, le NPD dirige la province sous la direction des premiers ministres Dave Barrett (de 1972 à 1975), Mike Harcourt (de 1991 à 1996), Glen Clark (de 1996 à 1999), Dan Miller (de 1999 à 2000), Ujjal Dosanjh (de 2000 à 2001), John Horgan (de juillet 2017 à 2022), et David Eby (de 2022 à aujourd’hui).
En Alberta, le gouvernement NPD arrive au pouvoir pour la première fois en 2015 sous la direction de Rachel Notley. Le parti est au pouvoir durant un mandat, jusqu’en 2019.
Le NPD connait un succès considérable en Saskatchewan avec les premiers ministres provinciaux suivants : Tommy Douglas (de 1944 à 1961), Woodrow Lloyd (de 1961 à 1964), Allan Blakeney (de 1971 à 1982), Roy Romanow (de 1991 à 2001) et Lorne Calvert (de 2001 à 2007).
Au Manitoba, le NPD dirige le gouvernement sous la direction d’Ed Schreyer (de 1969 à 1977), de Howard Pawley (de 1981 à 1988), de Gary Doer (de 1999 à 2009), de Greg Selinger (de 2009 à 2016) et de Wab Kinew (de 2023 à aujourd’hui), le premier membre des Premières Nations à être premier ministre d’une province canadienne.
En Ontario, Bob Rae est premier ministre néo-démocrate de 1990 à 1995. En Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter est premier ministre néo-démocrate de 2009 à 2013. Et au Yukon, Tony Penikett (de 1985 à 1992) et Piers McDonald (de 1996 à 2000) dirigent le territoire en tant que premiers ministres du NPD.
Positions politiques du NPD
Sur le plan de la politique intérieure, le NPD s’engage en faveur d’une forme modérée de socialisme et d’une économie mixte. Il favorise la planification gouvernementale et la propriété publique (y compris les sociétés d’État et les coopératives) lorsque cela est nécessaire, pour créer des emplois et offrir des services. Le NPD a toujours été un fervent défenseur des mesures de sécurité sociale, telles que les soins de santé universels, les pensions de vieillesse, les indemnités aux travailleurs et l’assurance-chômage, comme moyens de réduire les inégalités des classes sociales. Il réclame des programmes de soins dentaires et de garderies, une hausse d’impôts pour les sociétés et les riches, et il se déclare généralement favorable à une augmentation des dépenses gouvernementales pour développer les services sociaux.
Le NPD fédéral dirigé par Jack Layton et par Tom Mulcair cible les grandes banques et les frais facturés aux consommateurs. En tant que porte-parole officiel des travailleurs, le NPD encourage la syndicalisation. Alors que la FCC prônait un gouvernement fédéral fort, le NPD est plus réceptif aux droits des provinces.
En matière de politique étrangère, le NPD affiche traditionnellement de fortes tendances pacifistes. Bien que ce pacifisme se soit quelque peu allégé dans les années 1950 et au début des années 1960, le parti s’oppose à l’engagement du Canada à l’OTAN et à NORAD, et il demande que le Canada devienne une zone dénucléarisée. Le NPD se montre également inquiet face à l’intégration militaire croissante avec les États-Unis, croyant que cela mettrait en péril la souveraineté du Canada. Il met en garde contre les dangers de la militarisation de l’espace et du lobbying américain en faveur de l’adhésion du Canada au système nord-américain de défense antimissile. Le NPD critique fortement l’unilatéralisme des États-Unis et leur penchant pour les interventions militaires dans la politique mondiale. Il privilégie plutôt des efforts internationaux plus pacifistes par l’entremise des Nations Unies.
Tout au long de son histoire, le NPD critique le taux élevé de la propriété étrangère, en particulier américaine, dans l’industrie canadienne. (Voir aussi Nationalisme économique.) Sous la pression du NPD, le gouvernement minoritaire libéral de Pierre Elliott Trudeau introduit l’Agence de l’examen de l’investissement étranger (AEIE) dans les années 1970. Lorsque les conservateurs de Brian Mulroney font campagne pour l’intégration économique avec les États-Unis en vertu de l’Accord de libre-échange et de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) à la fin des années 1980 et au début des années 1990, le NPD s’oppose à ces deux accords.
Reconstruction après 1993
Après son revers électoral de 1993, où il est réduit à un nombre record historiquement bas de neuf sièges, le NPD fédéral cherche à se reconstruire sur le plan organisationnel. Il parraine des conférences sur la politique dans le but de se redynamiser, lui et sa plateforme électorale. Une innovation mise en œuvre en 1995 consiste à élire son prochain chef grâce à un processus en deux étapes; la première étape est le vote direct des membres du parti et des syndicats affiliés, et la deuxième est un congrès national. La nouvelle chef, Alexa McDonough, mène le NPD durant la campagne de 1997 avec pour objectif de redonner au parti son statut officiel au Parlement. Cet objectif est atteint, mais le NPD conserve toujours sa quatrième place à la Chambre des communes. Lors des élections de 2000, le parti perd à la fois des votes et des sièges. Il conserve de justesse son statut officiel au Parlement.
Après plusieurs élections décevantes, les membres du parti débattent une fois de plus de l’avenir de la social-démocratie, de la structure organisationnelle du parti et de sa relation avec le mouvement syndical. Pour faciliter le processus de renouvellement, Alexa McDonough démissionne de son poste de chef. En 2003, lors d’un scrutin direct national, les membres individuels et les membres affiliés aux syndicats élisent Jack Layton en tant que nouveau chef du NPD fédéral.
La victoire de Jack Layton démontre que les membres du NPD veulent un chef qui a une plus grande visibilité et qui est mieux équipé pour s’attaquer aux enjeux urbains et renforcer les liens entre le parti et les nouveaux mouvements sociaux. À l’approche de la campagne de 2004, l’énergique Jack Layton attire l’attention des médias et le parti monte dans les sondages. Lors des élections de 2004, le NPD enregistre son meilleur résultat électoral en plus de dix ans, doublant pratiquement le nombre des voix reçues en atteignant 15,7 %. Mais le nombre de sièges remportés n’augmente qu’à 19 sièges, ce qui est considérablement moins que ce qu’espérait le parti.
Gouvernements minoritaires
Néanmoins, sous le gouvernement minoritaire libéral de 2004-2005 du premier ministre Paul Martin, le NPD est en mesure de jouer un rôle important. Les modifications apportées par le NPD au budget permettent d’augmenter les dépenses consacrées aux infrastructures et aux programmes sociaux. Le NPD réussit également à faire pression sur le gouvernement pour qu’il s’oppose à la participation du pays dans le système de défense antimissile des États-Unis, et pour légaliser le mariage entre personnes de même sexe. Lors des élections de 2006, le NPD, dirigé par Jack Layton, continue à gagner des votes et des sièges. Compte tenu du résultat d’un gouvernement minoritaire encore une fois, le rôle du NPD continue à être important.
L’une des plus grandes difficultés organisationnelles pour le NPD est la loi de 2004 sur le financement électoral. Cette loi élimine pratiquement les contributions financières des syndicats au parti qu’ils ont cofondé. La loi limite strictement les contributions des entreprises et des syndicats aux candidats individuels. En 2006, toutes ces contributions sont interdites. Les partis reçoivent donc plutôt des fonds publics en fonction du nombre de votes qu’ils ont obtenus lors des élections générales précédentes. Cette subvention prend fin en 2015. (Voir Financement des partis politiques au Canada.)
Une autre difficulté émerge lors des élections de 2006 lorsque le président des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) Buzz Hargrove demande aux membres de voter de façon stratégique. Il exhorte les syndicalistes et autres, si nécessaire, de ne pas voter pour le NPD, mais de voter plutôt pour le Parti libéral afin d’empêcher la victoire du Parti conservateur.
Le NPD continue de faire des progrès dans les domaines du maintien de la paix, des enjeux environnementaux et des amendements à la Loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique, ainsi que sur la question des pensionnats indiens. Ceci donne lieu à des excuses officielles de la part du gouvernement fédéral de Stephen Harper en juin 2008. Cette même année, les élections fédérales ramènent le NPD à Ottawa avec une équipe plus forte pour affronter le grand parti libéral d’opposition et pour exercer des pressions sur le Parti conservateur. Le NPD fait pression sur les conservateurs au sujet de questions qui incluent les délais d’accès et d’attente aux soins de santé, le réchauffement climatique, les emplois et l’accessibilité financière. Au mois de mai 2010, la Chambre des Communes adopte la Loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques du NPD. Celle-ci fait du Canada le premier pays à adopter des objectifs scientifiques afin de réduire de 80 % les émissions responsables du changement climatique d’ici 2050. Le projet de loi est rejeté par le Sénat au mois de novembre suivant, mais il est présenté à nouveau par le NPD en 2011.
Tentative de coalition en 2008
À la suite des élections de 2008, le gouvernement conservateur ouvre la session parlementaire en annonçant la suspension temporaire du droit de grève des fonctionnaires fédéraux et l’interdiction pour les partis politiques de recevoir des subventions financières. Les chefs des trois autres partis réagissent en déclarant qu’il leur est impossible de soutenir de telles mesures. Jack Layton, de même que le chef du Parti libéral Stéphane Dion et le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe négocient les conditions pour former une coalition visant à remplacer les conservateurs à la Chambre des communes. Au début du mois de décembre 2008, les trois chefs signent un accord pour former un gouvernement de coalition. Les trois chefs s’attendent à ce que la gouverneure générale Michaëlle Jean remplace les conservateurs par un gouvernement de coalition, plutôt que de dissoudre le Parlement et déclencher de nouvelles élections. À l’exception de l’intérieur du Québec, l’opinion populaire partout au pays s’oppose à la coalition. Le premier ministre Stephen Harper demande alors à la gouverneure générale de proroger le Parlement jusqu’en janvier, mois au cours duquel il compte présenter un nouveau budget. Le 4 décembre, Michaëlle Jean accède à sa demande.
Avant même que la question d’un gouvernement de coalition ne soit réglée, Stéphane Dion est remplacé par Michael Ignatieff à la tête du Parti libéral. Jack Layton, opposé au budget des conservateurs, exhorte le Parti libéral de renverser les conservateurs avant l’expiration de la coalition. Mais le 28 janvier 2009, Michael Ignatieff accepte de soutenir le budget des conservateurs, mettant ainsi un terme à toute possibilité de coalition.
Opposition officielle, de 2011 à 2015
Lors des élections suivantes en mars 2011, Jack Layton mène le NPD à un nombre record de sièges à la Chambre des Communes et au rôle de premier parti de l’opposition officielle. Le succès du NPD est dû en grande partie à une percée au Québec, où il ne détenait qu’un seul siège avant les élections. Mais grâce à l’effondrement des libéraux au Québec, le NPD remporte 59 des 75 sièges de la province.
En février 2010, Jack Layton annonce qu’il a reçu un diagnostic de cancer de la prostate. Il mène néanmoins la campagne des élections de 2011 avec la même vigueur et le même enthousiasme qui le caractérisent tout au long de sa carrière. En juillet 2011, il annonce qu’il quitte temporairement ses fonctions pour lutter contre un deuxième cancer. Il annonce que Nycole Turmel sera chef par intérim. Jack Layton succombe à la maladie un mois plus tard. Tom Mulcair, avocat et ancien ministre libéral du Cabinet du gouvernement du Québec, est élu à la tête du parti en mars 2012.

Tom Mulcair et les élections de 2015
Tom Mulcair fait preuve d’un leadership stable, se révélant un acteur et un procureur efficace dans la Chambre des communes en tant que chef de l’opposition officielle. Il mène le NPD aux élections fédérales de 2015, où on s’attend largement à ce qu’il conteste le pouvoir des conservateurs et qu’il forme peut-être le premier gouvernement NPD du pays. Cette conviction est renforcée par la victoire sans précédent remportée plus tôt dans l’année en Alberta, où le NPD provincial est au pouvoir pour la première fois dans ce bastion conservateur. (Voir aussi Rachel Notley.)
Tom Mulcair et son parti mènent ce qu’ils considèrent être une campagne prudente. Ils s’éloignent du rôle traditionnellement activiste du NPD et courtisent plutôt les électeurs modérés et centristes en leur promettant, tout comme les conservateurs, de respecter rigoureusement l’équilibre budgétaire. Ces efforts échouent. Les électeurs canadiens sont prêts pour du changement après neuf ans de règne du Parti conservateur, mais la plupart apportent plutôt leur soutien aux libéraux menés par Justin Trudeau. Le NPD arrive loin derrière, en troisième place, lors des élections. Plusieurs de ses députés les plus éminents sont défaits. Le rêve du parti de conquérir le pouvoir à Ottawa est une fois de plus brisé.
En 2016, Tom Mulcair est évincé de son poste de chef lorsque 52 % des délégués au congrès du parti à Edmonton votent contre son leadership. Il décide toutefois de demeurer en poste jusqu’à ce qu’un nouveau chef soit choisi, au plus tard à l’automne 2017. En plus de la crise à la direction, le congrès d’Edmonton divise encore plus le parti en raison d’un document soumis au débat et intitulé Un bond vers l’avant. (Voir aussi Naomi Klein.) Ce document fait appel à une transition de l’économie du Canada vers l’abandon du développement des combustibles fossiles et une interdiction de nouveaux pipelines pétroliers et gaziers. Bien qu’il soit soutenu par des activistes à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du parti, ce manifeste s’avère profondément impopulaire parmi de nombreux délégués de l’Alberta, qui représentent une nouvelle aile puissante du parti dirigée par la première ministre Rachel Notley du NPD de l’Alberta.

Jagmeet Singh, de 2017 à 2025
Le 1er octobre 2017, Jagmeet Singh est élu nouveau chef du NPD. Il bat plusieurs députés du parti en poste pour obtenir cette fonction. Comme il n’a pas obtenu de siège à la Chambre des communes, Jagmeet Singh nomme un autre candidat à la direction, le député québécois Guy Caron, comme chef du parti au Parlement. Avocat originaire de Windsor et ancien député provincial du NPD en Ontario, Jagmeet Singh est la première personne racialisée (et le premier sikh) à diriger un grand parti politique national au Canada. Dans sa campagne à la chefferie, Jagmeet Singh dénonce le controversé projet de loi 62 du gouvernement du Québec qui vise à empêcher les femmes musulmanes de donner ou de recevoir des services publics lorsqu’elles portent le voile leur couvrant le visage. Il se porte également à la défense de la décriminalisation de toutes les drogues illégales, et il plaide en faveur de la réforme du système électoral canadien. Cette dernière mesure est promise par Justin Trudeau lors des élections de 2015. Justin Trudeau l’abandonne ouvertement peu après.
L’un des défis les plus importants auxquels Jagmeet Singh et le NPD fédéral doivent faire face est le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain. Rachel Notley, la première ministre néo-démocrate de l’Alberta, soutient ce projet. Cependant, John Horgan, premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, s’y oppose. Le gouvernement minoritaire de John Horgan dépend du soutien du Parti vert de la Colombie-Britannique et il est fermement déterminé à mettre un terme à l’expansion du pipeline. Ce conflit met Jagmeet Singh et le NPD fédéral dans une position difficile. Pendant des mois, Jagmeet Singh tente de demeurer neutre, faisant appel à une évaluation environnementale plus approfondie du projet. Cependant, en mai 2018, il annonce son opposition, ce qui mène Rachel Notley à qualifier sa position de « naïve ».
En août 2018, Jagmeet Singh annonce son intention de se présenter aux élections partielles fédérales de Burnaby South en Colombie-Britannique. Cette circonscription de la région de Vancouver est vacante depuis juin, moment où le député néo-démocrate Kennedy Stewart a démissionné pour devenir maire de Vancouver. (Kennedy Stewart remporte les élections et devient maire en octobre 2018.) Le 25 février 2019, Jagmeet Singh est élu député fédéral de Burnaby South.
Élections fédérales de 2019
Le 16 juin 2019, Jagmeet Singh et le NPD annoncent « La vision du NPD : des résultats pour vous! », le programme électoral du parti pour les élections fédérales d’octobre. L’une de ses principales politiques est un régime national d’assurance-médicaments qui comprend la couverture des médicaments sur ordonnance pour tous les Canadiens. (Voir The Case for a National Drug Plan.) La plateforme aborde également le changement climatique, s’engageant à mettre fin aux subventions aux compagnies pétrolières et gazières et à augmenter les objectifs en matière d’émissions. Le parti promet également d’étendre la couverture des téléphones cellulaires et de l’internet à large bande et de fixer des plafonds pour les factures d’internet et de téléphone cellulaire. De plus, le programme du NPD met l’accent sur le logement abordable, en incluant la promesse de créer des termes d’une durée de 30 ans pour les prêts hypothécaires assurés par la SCHL, ce qui permettrait de réduire les mensualités des acheteurs d’une première maison ainsi que de construire 500 000 logements abordables. Le NPD confirme également son engagement envers la réconciliation et les droits des Autochtones. Il promet aussi de meilleurs logements, de l’eau potable et une meilleure éducation pour les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Pour aider à payer ces plans, le NPD propose d’augmenter le taux d’imposition des sociétés et le taux d’imposition du revenu le plus élevé, ainsi que d’imposer un nouvel impôt sur la fortune de 1 % sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars.
Au cours de la campagne de 2019, Jagmeet Singh annonce plusieurs nouvelles politiques visant à soutenir et à accroître le soutien au Québec, où les sondages indiquent que les Québécois abandonnent largement le parti. Ces politiques incluent la promesse d’un financement accru pour l’intégration des immigrants, la reconnaissance de l’importance de l’autonomie culturelle du Québec et d’un droit de veto efficace sur les projets d’infrastructure qui ont un impact environnemental, comme les pipelines. Jagmeet Singh suggère également qu’il pourrait faire du Québec, la seule province qui n’a pas signé la Constitution canadienne, un signataire. Il ne précise toutefois pas comment il a l’intention d’y parvenir.
Jagmeet Singh est également critiqué, y compris par certains membres de son propre parti, pour avoir déclaré avant la campagne électorale qu’il ne travaillerait pas avec le gouvernement conservateur s’il remportait un gouvernement minoritaire. Les critiques suggèrent que Jagmeet Singh reconnait ainsi que le NPD ne peut pas gagner les élections à lui seul. Ils disent qu’il abandonne également une monnaie d’échange potentiellement précieuse dans un tel cas.
Au début de la campagne électorale, Jagmeet Singh et le NPD sont pratiquement à égalité avec le Parti vert d’Elizabeth May dans les sondages d’opinion publique. Cependant, à l’approche des élections, les néo-démocrates devancent les verts, en grande partie à cause de la performance de Jagmeet Singh dans les débats télévisés des chefs. Cela ne se traduit toutefois pas par un succès aux urnes. Alors que Jagmeet Singh conserve son siège à Burnaby-Sud, le NPD est réduit à 24 sièges à la Chambre des communes, passant à la quatrième place du classement général. Le parti perd tous ses sièges sauf un au Québec, où le Bloc québécois connait une renaissance. Le NPD est également exclu de la région du Grand Toronto, qui est dominée par les libéraux. Malgré cela, Jagmeet Singh est optimiste quant à la capacité de son parti d’avoir une influence sur la politique du nouveau gouvernement minoritaire libéral.
Gouvernement libéral minoritaire, de 2019 à 2021
Le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau a besoin du soutien d’au moins un autre parti pour rester au pouvoir. Jagmeet Singh se montre habile dans ses négociations avec le premier ministre pour lui accorder le soutien du NPD. Il est particulièrement efficace pour aider à façonner la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
À partir du printemps de 2020, le gouvernement entreprend diverses initiatives pour aider la population canadienne. Le Parti libéral propose une aide financière directe aux étudiants. Mais Jagmeet Singh indique clairement que le NPD ne soutiendrait pas ce programme sans une augmentation du montant de l’aide. Le gouvernement accepte. Jagmeet Singh dit à Justin Trudeau qu’il peut compter sur le soutien continu du NPD, mais seulement s’il s’engage à améliorer les congés de maladie payés. Encore une fois, le premier ministre accepte. Pour aider les Canadiens et les Canadiennes qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie, le gouvernement offre une prestation canadienne d’urgence (PCU) de 1000 $ par mois pendant 16 semaines. Jagmeet Singh déclare qu’il ne voterait en faveur de la PCU que si elle est portée à 2000 $ par mois et étendue à 28 semaines. Le premier ministre accepte. Grâce aux pressions exercées par Jagmeet Singh et à sa promesse de soutien, le gouvernement accepte également d’augmenter sa subvention salariale initiale de 15 % à 75 %.
Élections fédérales de 2021
Le 15 août 2021, le premier ministre Justin Trudeau convoque des élections fédérales pour le 20 septembre. Comme en 2019, Jagmeet Singh mène une campagne enthousiaste et il utilise de nouveau les médias sociaux à son avantage. Contrairement aux autres chefs de parti, il publie régulièrement de courts clips sur TikTok qui démontrent son sens de l’humour autodérisoire. Jagmeet Singh visite 51 circonscriptions détenues par des députés conservateurs et libéraux dans l’espoir de les faire basculer du côté du NPD. Un sondage d’opinion publié par Abacus Data le 26 août révèle que Jagmeet Singh est « de loin le leader le plus populaire du pays », et 42 % des répondants expriment une opinion positive alors que seulement 24 % expriment une opinion négative.
Contrairement à 2019, Jagmeet Singh n’exclut pas la possibilité de travailler avec un gouvernement minoritaire conservateur. Mais il concentre la plupart de ses commentaires sur Justin Trudeau. Jagmeet Singh souligne dans presque tous ses discours et toutes ses réponses aux journalistes que Justin Trudeau s’exprime bien sur les questions importantes, mais qu’il ne tient pas ses promesses. Jagmeet Singh attire l’attention à plusieurs reprises sur des questions comme l’imposition des Canadiens riches, la résolution de la crise climatique, l’amélioration de l’accès au logement et l’assurance que toutes les communautés autochtones disposent d’eau potable.
Cependant, les résultats des élections sont décevants pour le NDP et Jagmeet Singh, même si ce dernier remporte sa circonscription avec plus de 4000 votes. Les libéraux maintiennent leur gouvernement minoritaire avec 159 sièges. Les conservateurs remportent 119 sièges, et le Bloc québécois arrive troisième avec 33 sièges. Bien que le NPD augmente sa part du vote populaire de 16 % en 2019 à 17,8 %, le parti termine de nouveau en quatrième position avec 25 sièges, soit un de plus qu’en 2019.
Le parti entame ensuite un processus d’examen de la campagne. La pratique de Jagmeet Singh consistant à prélever des fonds dans les circonscriptions locales pour soutenir sa propre campagne est examinée de près et elle suscite de nombreuses critiques. Cette situation, combinée au deuxième résultat électoral décevant de Jagmeet Singh, mène certains membres du parti à se demander s’il n’est pas temps de changer de direction.
Accord de soutien sans participation, de 2022 à 2024
Le 22 mars 2022, Jagmeet Singh et le NPD concluent un accord de soutien sans participation avec le gouvernement minoritaire libéral de Justin Trudeau. Le NPD accepte de soutenir le gouvernement dans toutes les motions de confiance jusqu’en juin 2025. En échange, les libéraux doivent mettre en œuvre certaines priorités politiques du NPD, notamment les soins dentaires pour les Canadiens à faible revenu et un programme national d’assurance-médicaments.
Dans le cadre de cet accord, le gouvernement de Justin Trudeau augmente les congés de maladie annuels pour les personnes qui travaillent dans des milieux de travail sous réglementation fédérale. Il adopte la Loi canadienne sur les emplois durables afin de favoriser la création d’emplois durables et la croissance économique dans une économie carboneutre. Il présente une loi interdisant les briseurs de grève dans les milieux de travail sous réglementation fédérale pendant une grève. Il crée également une table ronde pour mettre en œuvre les recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Mais la politique la plus importante issue de l’accord est le Régime canadien de soins dentaires (RCSD). Entré en vigueur le 1er mai 2024, ce régime commence à offrir une couverture dentaire à environ 1,9 million de personnes âgées. En septembre, il s’étend aux enfants de moins de 18 ans et aux personnes bénéficiant du crédit d’impôt fédéral pour personnes handicapées. À terme, le programme doit couvrir un quart des Canadiens qui n’ont pas d’assurance dentaire privée, soit environ 9 millions de personnes, pour un coût prévu de 13 milliards de dollars sur cinq ans.
Cependant, un autre élément clé de l’accord, le programme national d’assurance-médicaments, ne réussit pas à prendre de l’ampleur. En février 2024, Jagmeet Singh menace de retirer le NPD de l’accord si les libéraux ne déposent pas de projet de loi avant la fin du mois de mars. Il demande également à son caucus de se préparer à une éventuelle résiliation soudaine de l’accord. Un projet de loi sur l’assurance-médicaments est déposé à la fin de février et est adopté à la Chambre des communes en juin. Mais au début du mois de septembre, il est toujours en suspens au Sénat.
Les gains que Jagmeet Singh obtient des libéraux grâce à cet accord lui donnent l’occasion de revendiquer la victoire pour les Canadiens sur de nombreux fronts. Après tout, il s’agit de la plus importante expansion des soins de santé gratuits au Canada depuis des décennies. Mais le message de Jagmeet Singh ne réussit pas à percer. Au lieu de cela, le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, donne le ton et impose son discours en s’attaquant sans relâche aux libéraux pendant plus de deux ans, affirmant que « le Canada est brisé » et que lui, Pierre Poilievre, ainsi que les conservateurs sont les seuls qui peuvent le redresser.
De plus, Pierre Poilievre réussit à mettre les libéraux et le NPD dans le même panier. Il critique le NPD pour avoir soutenu les libéraux impopulaires et il réussit à associer le NPD à l’image de plus en plus toxique des libéraux. Deux publicités d’attaque conservatrices diffusées en juillet 2024 accusent également Jagmeet Singh de soutenir le gouvernement libéral uniquement pour garantir sa pension de député, à laquelle il aurait droit en octobre 2025, qui est la date des prochaines élections. Ces publicités le surnomment « Sellout Singh » (Singh le vendu), et elles se terminent par la phrase « Il touche sa pension, vous en payez le prix ».
Les libéraux et le NPD chutent dans les sondages d’opinion publique, tandis que les conservateurs progressent régulièrement. Le 4 septembre 2024, Jagmeet Singh tente d’endiguer l’hémorragie en annonçant qu’il a « déchiré » l’accord de soutien sans participation. Il présente le NPD comme la seule option viable pour empêcher le Parti conservateur de remporter les prochaines élections. « Les grandes sociétés et les riches PDG ont eu leur gouvernement. C’est maintenant au tour du peuple », déclare-t-il.
Au début du mois d’octobre, un sondage de Nanos Research démontre que le NPD a pris de l’avance sur les libéraux pour la première fois depuis que Justin Trudeau est devenu premier ministre en 2015. Le NPD recueille 21,6 % des voix, contre 21,5 % pour les libéraux. Les conservateurs détiennent une avance considérable avec 41,6 %.
Cependant, le paysage politique du Canada est considérablement bouleversé au début de l’année 2025. Justin Trudeau, qui est assiégé, annonce sa démission. Le président américain nouvellement élu, Donald Trump, commence ensuite son deuxième mandat en menaçant le Canada d’une guerre commerciale, avec pour objectif déclaré d’annexer le pays pour en faire le 51e État. Le nationalisme canadien grimpe en flèche, et les inquiétudes quant à la souveraineté du pays s’intensifient.
Élections fédérales de 2025
Le 14 mars 2025, lorsque l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, devient chef du Parti libéral et premier ministre, les sondages démontrent que les libéraux et les conservateurs sont à égalité. Après le 23 mars, lorsque Mark Carney convoque des élections anticipées pour le 28 avril, les libéraux prennent une avance considérable, en grande partie au détriment du NPD. Le NPD voit son soutien national chuter de plus de 50 % alors que de nombreux électeurs progressistes se rallient à Mark Carney et aux libéraux. Un sondage réalisé par 338Canada le 2 avril indique que le NPD ne bénéficie que de 10 % des intentions de vote contre 34 % pour les conservateurs et un remarquable 46 % pour les libéraux ressuscités.
La situation du NPD devient si désastreuse que de nombreux observateurs estiment que l’objectif principal de Jagmeet Singh lors des élections est simplement de « sauver les meubles », ce qui signifie de tenter de minimiser les pertes du parti et de conserver le plus de sièges possible. Le parti bénéficie d’un léger regain de popularité lorsqu’il est soutenu par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le plus grand syndicat du Canada. Mais Jagmeet Singh semble incapable de renverser la tendance de l’opinion publique, même dans sa propre circonscription (la circonscription récemment redécoupée de Burnaby-Centre), où son soutien s’effondre à 25 %. Le candidat libéral, Wade Change, obtient 40 % des intentions de vote. Le 8 avril, 338Canada donne à Jagmeet Singh moins de 1 % de chances d’être réélu. De nombreux sondages indiquent également que le NPD risque de perdre son statut de parti officiel à la Chambre des communes, qui exige un minimum de 12 sièges.
Jagmeet Singh fait une bonne performance lors des deux débats télévisés des chefs, le premier en français et le deuxième en anglais. Cependant, à ce moment-là, il s’est déjà écarté de sa stratégie consistant à présenter le NPD comme le meilleur parti pour gouverner. Au lieu de cela, avec la quasi-certitude d’un gouvernement libéral, Jagmeet Singh présente plutôt un gouvernement minoritaire comme étant dans l’intérêt des Canadiens, et son parti comme étant le seul sur lequel les progressistes peuvent compter pour demander des comptes aux libéraux.
Quatre jours avant les élections, Jagmeet Singh déclare au Toronto Star qu’il a délibérément choisi de ne pas convoquer d’élections anticipées à l’automne 2024, car « bien que nous aurions pu gagner beaucoup de sièges, cela aurait signifié un gouvernement conservateur majoritaire dirigé par Pierre Poilievre, et je ne pouvais pas supporter cette idée. »
Le jour des élections, les résultats sont dévastateurs à la fois pour Jagmeet Singh et pour le NPD. Jagmeet Singh perd non seulement sa circonscription, mais il termine en troisième place avec seulement 18 % des voix. Dans son discours de concession, Jagmeet Singh déclare : « Ce fut un honneur pour moi de représenter les habitants de Burnaby-Centre. Ce soir, ils ont élu un nouveau député, et ce soir, je leur souhaite bonne chance dans la poursuite de leur travail acharné pour cette communauté. » Il annonce également qu’il démissionnera de son poste de chef du NPD une fois que le parti aura choisi un chef intérimaire.
Entre-temps, le NPD voit sa part du vote national chuter à 6,3 %, comparativement au 17,8 % qu’il avait en 2021. Son nombre total de sièges à la Chambre passe de 24 à 7, ce qui lui fait perdre son statut de parti officiel. Le plus inquiétant pour le parti est peut-être le fait qu’il perd des voix non seulement au profit des libéraux, mais également au profit des conservateurs. Ceci est particulièrement vrai en Ontario où les conservateurs reprennent trois sièges au NPD (Kapuskasing—Timmins—Mushkegowuk, Windsor-Ouest et London-Fanshawe). L’ancien stratège du NPD, Robin V. Sears, qualifie ce résultat de « soirée électorale la plus horrible pour le NPD depuis la victoire écrasante de Diefenbaker en 1958 ».
Et pourtant, une fois la poussière retombée, le Parti libéral se retrouve avec un gouvernement minoritaire de 169 sièges, soit trois de moins qu’une majorité. Cela place à nouveau le NPD dans une position de détenteur de la balance du pouvoir.
Après les élections, la chroniqueuse politique Althia Raj écrit dans le Toronto Star : « Singh restera peut-être dans les mémoires comme l’un des meilleurs chefs du parti; meilleur que Mulcair, peut-être même meilleur que Layton… Mais ce que Singh a fait, et ce pour quoi les progressistes devraient également se souvenir de lui, c’est qu’il a fait passer leurs intérêts avant tout… Ce que le NPD n’a pas réussi à obtenir en gains électoraux, il l’a obtenu en gains politiques. Des gains que même les conservateurs reconnaissent maintenant en partie comme trop populaires pour être supprimés. »