Les athlètes canadiens participent aux Jeux olympiques d’été depuis 1900, lorsque George Orton a remporté l’or dans le 2 500 mètres steeple. Depuis lors, les Canadiens et les Canadiennes ont concouru dans diverses épreuves de nombreuses disciplines et remporté un certain nombre de médailles, notamment en athlétisme, en cyclisme, en équitation, en canoë‑kayak, en aviron, en natation et à la lutte. S’il est vrai que n’importe quel athlète olympique peut être fier de ce qu’il a réalisé, il n’en demeure pas moins que certains sont, au sens quasi littéral du terme, « montés plus haut que d’autres »! Les olympiennes et olympiens d’été évoqués ci‑dessous sont montés plusieurs fois sur le podium et leurs victoires ont été acclamées par de nombreux partisans partout au pays et ailleurs dans le monde.
Bien que tous les Canadiens ne soient pas familiers avec des noms légendaires comme Percy Williams, Phil Edwards ou les Matchless Six, ils sont nombreux à se souvenir des frissons éprouvés à regarder Donovan Bailey et l’équipe masculine du relais contrarier les ambitions américaines et s’adjuger l’or en 1996, et des encouragements enthousiastes prodigués aux rameuses Marnie McBean et Kathleen Heddle lors des Jeux de Barcelone et d’Atlanta. L’indomptable Clara Hughes a prouvé qu’elle était une reine de la piste, aussi bien sur un vélo que sur des patins de vitesse; quant à Victor Davis et Carolyn Waldo, c’est dans l’eau de la piscine qu’ils ont maté leurs opposants. Lors des Jeux de 2016 à Rio, Adam van Koeverden, déjà quatre fois médaillé, sera à nouveau en compétition en canoë‑kayak pour ce qui seront ses quatrièmes Jeux. Impressionnants et source permanente d’inspiration, ces olympiennes et ces olympiens ont été, et sont toujours pour certains, parmi les meilleurs au monde.
Les premiers Jeux : George Orton, Robert Kerr et Percy Williams
Au début du XXe siècle, un certain nombre de coureurs canadiens s’adjugent de multiples médailles aux Jeux olympiques. George Orton, le premier Canadien à décrocher une médaille olympique, remporte le 2 500 mètres steeple et termine troisième du 400 mètres haies aux Jeux de 1900 à Paris. Les sprinters canadiens obtiennent également d’excellents résultats lors des premiers Jeux de l’époque moderne : à Londres en 1908, l’Irlandais‑Canadien Robert Kerr s’empare de l’or sur 200 mètres, tandis que Percy Williams domine les épreuves de sprint en 1928 à Amsterdam, décrochant l’or sur 100 et 200 mètres.
Les Matchless Six aux Jeux olympiques de 1928
Percy Williams n’a pas été la seule vedette canadienne à briller aux Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam. C’est la première fois que des femmes sont autorisées à concourir en athlétisme aux Jeux olympiques, et ce, même si le représentant du Canada à la Fédération internationale d’athlétisme amateur, le docteur Arthur S. Lamb, vote contre la participation des femmes. Les Jeux d’Amsterdam voient également la première participation d’une délégation féminine canadienne. En athlétisme, les femmes peuvent participer à cinq épreuves : le 100 m, le 800 m, le 4 × 100 m, le saut en hauteur et le disque. Le talent des Matchless Six – Fanny Rosenfeld, Jean Thompson, Ethel Smith, Myrtle Cook, Ethel Catherwood et Jane Bell – va alors éclater à la face du monde. Fanny Rosenfeld et Ethel Smith remportent deux médailles chacune, dont une médaille d’or comme membre de l’équipe du relais 4 x 100 m, tandis qu’Ethel Catherwood s’empare de l’or au saut en hauteur.
Phil Edwards, « l’homme de bronze »
Surnommé « l’homme de bronze », le coureur de demi‑fond Phil Edwards décroche cinq médailles de bronze lors de trois Jeux olympiques, dans les épreuves du relais 4 × 400 mètres en 1928 et 1932, du 800 mètres en 1932 et 1936, et du 1 500 mètres en 1932. Il a longtemps été l’olympien canadien le plus titré jusqu’à ce qu’en 2002, Marc Gagnon remporte sa cinquième médaille et égale ce record.
En 1936, Phil Edwards remporte le premier trophée Lou‑Marsh récompensant, tous sexes confondus, le sportif ou la sportive par excellence au pays. Il reçoit, la même année, le prix Lionel‑Conacher attribué au meilleur athlète masculin canadien. Diplômé de l’école de médecine de l’Université McGill et vedette de l’équipe d’athlétisme de l’université, Phil Edwards devient, après avoir rangé les pointes, l’un des spécialistes les plus éminents des maladies tropicales.
Victor, la victoire en nageant
Champion olympique et champion du monde, Victor Davis remporte quatre médailles aux Jeux olympiques d’été. Immensément populaire, il est célèbre pour son style flamboyant et pour son esprit de compétiteur acharné dans une piscine : chaque victoire le remplit d’une joie exubérante, tandis que la moindre des défaites est pour lui un supplice.
Aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles, il glane une médaille d’or sur 200 mètres brasse, établissant du même coup un nouveau record du monde avec un temps de 2 min 13 s 34, et deux médailles d’argent, l’une sur 100 mètres brasse et l’autre dans l’épreuve du relais 4 × 100 mètres quatre nages. Victor Davis termine sa carrière en compétition aux Jeux olympiques de Séoul en 1988, comme membre de l’équipe canadienne du relais 4 × 100 mètres quatre nages qui s’adjuge la médaille d’argent. Il décède tragiquement l’année suivante, heurté violemment par une automobile.
Carolyn Waldo de nouveau sur le podium
À l’occasion des Jeux olympiques d’été de 1988 à Séoul, la nageuse synchronisée Carolyn Waldo devient la première Canadienne à remporter deux médailles d’or lors des mêmes jeux, en solo et en duo avec sa partenaire Michele Cameron.
Mais il ne s’agit pas là de son premier podium olympique, puisqu’elle avait déjà remporté l’argent lors de l’épreuve en solo en 1984 à Los Angeles; elle avait également éclaboussé de sa classe les Championnats du monde 1986 à Madrid, en décrochant pas moins de trois médailles d’or lors des épreuves en solo, en duo et en équipe. Elle reçoit le prix Bobbie‑Rosenfeld, récompensant la meilleure athlète canadienne, en 1987 et 1988. En 1988, elle se voit également attribuer le trophée Lou‑Marsh décerné au sportif ou à la sportive d’excellence de l’année au pays, tous sexes confondus.
Kathleen Heddle et Marnie McBean, championnes d’aviron
Après avoir remporté quatre médailles, trois en or et une en bronze, lors de deux Jeux olympiques, les rameuses Kathleen Heddle et Marnie McBean font partie des olympiennes et des olympiens les plus titrés au Canada. Elles dominent leurs concurrentes en deux sans barreur lors des Jeux de Barcelone en 1992, et renouvellent l’exploit en deux de couple à Atlanta en 1996.
Elles font également partie de l’équipe médaillée d’or en huit avec barreur à Barcelone, et remportent la médaille de bronze en quatre de couple à Atlanta. Dans les années 1990, le Canada émerge comme une puissance dominante en aviron, remportant des victoires aussi bien chez les hommes que chez les femmes, notamment une médaille de bronze totalement inespérée, qui fait chavirer d’émotion le pays tout entier, décrochée par la rameuse Silken Laumann, alors qu’elle se remet à peine d’une grave blessure.
Donovan Bailey et les Fab Five aux Jeux olympiques de 1996
Les exploits remarquables de Donovan Bailey constituent le point culminant des Jeux olympiques de 1996 à Atlanta. Il s’impose sur 100 mètres, en établissant un nouveau record du monde en 9 s 84 face à une opposition de très haut niveau, et franchit en vainqueur la ligne d’arrivée du relais 4 × 100 mètres en tant que dernier coureur, volant la victoire au nez et à la barbe des favoris américains pour empocher sa deuxième médaille d’or.
Ces deux prouesses marquent la renaissance de l’athlétisme canadien, qui avait fortement souffert du scandale du dopage de Ben Johnson et de plusieurs de ses coéquipiers dans les années 1980. Avec les autres membres de l’équipe des JO de 1996, collectivement surnommés les Fab Five — Bruny Surin, Robert Esmie, Glenroy Gilbert et Carlton Chambers, ce dernier ayant dû céder sa place dans le relais à Robert Esmie en raison d’une blessure —, Donovan Bailey sera intronisé au Panthéon des sports canadiens en 2008.
Le vélo en bronze de Clara
Il est impossible de mentionner les multi-médaillés canadiens sans évoquer Clara Hughes. Non seulement cette athlète aux multiples talents a décroché six médailles olympiques au total pendant sa carrière, un honneur qu’elle partage avec sa compatriote la patineuse de vitesse Cindy Klassen, mais elle a remporté deux d’entre elles, toutes deux en bronze, en cyclisme aux Jeux olympiques de 1996 à Atlanta, en Géorgie, dans l’épreuve du contre‑la‑montre et dans l’épreuve la plus exigeante du cyclisme, la course sur route.
Après avoir échoué à remporter une médaille en cyclisme aux Jeux d’été de 2000, elle décide de se consacrer au patinage de vitesse, remportant quatre médailles lors des Jeux olympiques d’hiver entre 2002 et 2010. Cette année‑là, alors âgé de 38 ans, elle annonce son retour à la compétition cycliste internationale, réussissant à se qualifier pour les Jeux olympiques d’été de 2012 à Londres, où elle termine 5e du contre‑la‑montre et 32e de la course sur route.
Adam van Koeverden, le roi du kayak
Adam van Koeverden, le plus titré des pagayeurs canadiens, remporte quatre médailles olympiques lors de trois Jeux. Aux Jeux olympiques d’été de 2004 à Athènes, il décroche la médaille de bronze dans l’épreuve du 1 000 mètres en kayak monoplace, remportant, un jour plus tard, la victoire dans l’épreuve du 500 mètres. Il est le premier double médaillé canadien aux Jeux olympiques d’été depuis Donovan Bailey et Clara Hughes, à Atlanta en 1996, et se voit attribuer le trophée Lou‑Marsh en 2004 en reconnaissance de ses performances.
Aux Jeux olympiques de 2008 à Beijing, il s’empare de l’argent dans l’épreuve du 1 500 mètres en kayak monoplace, une performance qu’il reproduit quatre ans plus tard à Londres sur 1 000 mètres. En 2015, il remporte la médaille de bronze dans l’épreuve du 1 000 mètres aux Jeux panaméricains à Toronto, toujours en monoplace, et en 2016, il se qualifie pour les Jeux olympiques de Rio, ses quatrièmes Jeux d’été!