Oren Lyons

Jeunesse et contexte familial

Oren Lyons, appelé Jo-Ag-Quis-Ho en onondaga, naît dans la nation Onondaga, au sud de Syracuse dans l’État de New York. Il est l’aîné des huit enfants de Winifred Elizabeth (née Gordon) et d’Oren Raymond Lyons Sr. Sa mère est une Sénéca et elle est membre du clan du Loup, tandis que son père est Onondaga. Les deux nations sont membres de la Confédération Haudenosaunee. Son père, un ouvrier, est tué lorsqu’il est frappé par une voiture en 1956.

Oren Lyons Jr. chasse pour subvenir aux besoins de sa famille et il abandonne l’école en 2^e année du secondaire pour travailler. À la fin de son adolescence, Oren Lyons devient boxeur amateur et il participe au tournoi Golden Gloves. Il s’enrôle dans l’armée américaine en 1950, et il se joint à la 82^e division aéroportée, où il fait partie de l’équipe de boxe. Il continue à pratiquer la boxe en amateur après avoir quitté l’armée.

La crosse

Le sport de la crosse revêt une importance spirituelle et culturelle profonde pour les Haudenosaunee. Traditionnellement, les garçons reçoivent un bâton de crosse à leur naissance et les hommes sont enterrés avec leurs bâtons. Ce sport est considéré comme un don du Créateur. En 2023, Oren Lyons déclare à la CBC : « Pour les Haudenosaunee, c’est bien plus qu’un sport. C’est un jeu médicinal et nous le pratiquons depuis plus de 1600 ans. En fait, nous le pratiquions de l’autre côté des étoiles. »

Le grand-père d’Oren Lyons, Isaac Lyons, joue à la crosse dans l’équipe de la Carlisle Indian Industrial School aux côtés du célèbre athlète Jim Thorpe. Le père d’Oren Lyons est gardien de but de crosse. Oren Lyons est recruté pour jouer en tant que gardien de but pour l’équipe des Orangemen de l’Université de Syracuse dirigée par Jim Brown, la future vedette du football. Orens Lyons aide Syracuse à terminer la saison de 1957 sans défaite (10-0). Cette année-là, il est également nommé vainqueur de la Orange Key de l’école en tant qu’athlète étudiant exceptionnel. Il reçoit les honneurs All-American en 1957 et 1958, année où il obtient son diplôme en beaux-arts.

Après ses études universitaires, Oren Lyons est gardien de but pour le New York Lacrosse Club, le New Jersey Lacrosse Club et les Warriors of the Onondaga Athletic Club.

Il est cofondateur de l’équipe de crosse des Iroquois Nationals (aujourd’hui Haudenosaunee Nationals) (voir aussi Les Iroquois Nationals et le Championnat du monde de crosse de 2010). En 1987, la Fédération internationale de crosse reconnait que l’équipe représente une nation souveraine, ce qui lui permet de concourir contre d’autres équipes nationales.

Vie professionnelle

Oren Lyons travaille comme dessinateur commercial à New York, et il devient éventuellement cadre chez Norcross Greeting Cards. C’est à ce titre qu’il fait une apparition en tant qu’invité à l’émission télévisée populaire What’s My Line? le 14 février 1960. Les célébrités du panel ne réussissent pas à deviner sa profession de concepteur de cartes de Saint-Valentin.

Oren Lyons enseigne à l’Université de Buffalo à New York en tant que professeur d’études américaines pendant près de quatre décennies.

Défense

En 1971, alors qu’il fait partie d’une manifestation contre l’élargissement d’une autoroute inter-États à travers le territoire d’Onondaga, Oren Lyons se lie d’amitié avec l’artiste Yoko Ono et le musicien John Lennon, qui se trouvent alors dans la ville voisine de Syracuse pour une exposition des œuvres de Yoko Ono.

Oren Lyons devient un éminent membre du mouvement Red Power, en tant que dirigeant d’une caravane appelée Trail of Broken Treaties en 1972. La manifestation se rend à Washington DC pour exiger que le gouvernement fédéral honore les traités avec les nations amérindiennes.

Oren Lyons se rend dans le Dakota du Sud pour servir de médiateur dans une confrontation entre les forces de police, les dirigeants American Indian Movement et les résidents locaux de Lakota, pendant l’occupation de Wounded Knee dans la réserve indienne de Pine Ridge en 1973.

Intervenant de premier plan sur les questions autochtones et environnementales, Oren Lyons s’adresse à l’Assemblée générale des Nations Unies en 1992 pour marquer l’Année internationale des populations autochtones du monde. Il est l’une des principales voix de l’Instance permanente sur les questions autochtones des Nations Unies.

Résistance de Kanesatake (crise d’Oka)

En 1990, les Kanyen’kehà:ka (Mohawks) de Kanesatake forment un blocus pour empêcher l’expansion d’un terrain de golf et d’un projet de maisons de ville à Oka au Québec, sur des terres contestées qui comprennent un cimetière Kanyen’kehà:ka. Ce qui s’ensuit est maintenant connu sous le nom de résistance de Kanesatake, ou crise d’Oka, un affrontement armé de 78 jours entre les Kanyen’kehà:ka de Kanesatake et la Sureté du Québec, la GRC et l’armée canadienne. Les Kanyen’kehà:ka sont membres de la Confédération Haudenosaunee. Oren Lyons sert de facilitateur et de négociateur pour les pourparlers et les négociations. En fin de compte, ces négociations aboutissent au démantèlement des barricades défendues par les Kanyen’kehà:ka de Kanesatake.

Chef et gardien de la foi

Bien qu’il soit membre du clan du Loup des Sénécas sous le système matrilinéaire, Oren Lyons est invité à siéger au Conseil des chefs des Onondagas en tant que représentant du clan de la Tortue. Il est un gardien de la foi (chef spirituel) qui sert de porte-parole sur un large éventail de questions. Son rôle de gardien de la foi est exploré par le journaliste de télévision Bill Moyers lors d’une émission d’une heure diffusée sur le Public Broadcasting System aux États-Unis en 1991.

Publications

Oren Lyons contribue à plusieurs livres sur l’environnement et les cultures autochtones. De plus, il écrit et illustre Dog Story, un livre pour enfants. Il illustre également d’autres livres pour les jeunes lecteurs.

Prix et distinctions

Oren Lyons reçoit de nombreux prix, dont un diplôme honorifique en droit de l’Université de Syracuse et la médaille Audubon de la National Audubon Society, pour ses réalisations dans le domaine de la conservation et de la protection de l’environnement. Il est le premier lauréat du Art and Cultural Achievement Award du National Museum of the American Indian. Il reçoit également une Ellis Island Medal of Honor en 1990.

Lyons Hall, une résidence sur le campus de l’Université de Syracuse, est nommée en son honneur en 2007.

Oren Lyons est également intronisé à plusieurs panthéons de sports en tant qu’athlète ou bâtisseur de sport :

• Greater Syracuse (New York) Sports Hall of Fame (1988)
• US National Lacrosse Hall of Fame (1992)
• Ontario Lacrosse Hall of Fame (1998)
• North American Indigenous Athletics Hall of Fame (2022)
• Panthéon des sports canadiens (2023)