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Parcs Canada

L'organisme fédéral que nous appelons aujourd'hui Parcs Canada voit le jour en 1911 sous le nom de Division des parcs du Dominion. Chargé de gérer un petit groupe de parcs et de réserves, c'est le tout premier service national de parcs du monde.

Parcs Canada

L'organisme fédéral que nous appelons aujourd'hui Parcs Canada voit le jour en 1911 sous le nom de Division des parcs du Dominion. Chargé de gérer un petit groupe de parcs et de réserves, c'est le tout premier service national de parcs du monde. Un siècle plus tard, Parcs Canada gère un réseau beaucoup plus vaste de ZONES PROTÉGÉES qui s'étend sur tout le pays et comprend 42 PARCS NATIONAUX et réserves aux fins de création d'un parc, 167 LIEUX HISTORIQUES nationaux ainsi que quatre AIRES MARINES NATIONALES DE CONSERVATION et parcs marins.

Débuts à Banff

Les origines de Parcs Canada remontent à 1885, quand le gouvernement fédéral réserve à l'usage public une petite zone autour des sources chaudes de BANFF. Deux ans plus tard, cette réserve de sources thermales devient le premier parc national du Canada (voirPARC NATIONAL BANFF). Au moment de la fondation en 1911 de la Division des parcs du Dominion, le Canada compte cinq parcs nationaux, tous dans les ROCHEUSES, dont trois le long de la ligne de CHEMIN DE FER DU CANADIEN PACIFIQUE. Ces premiers parcs attirent les touristes fortunés du monde entier, mais assez peu de Canadiens ont l'occasion de s'y rendre.

James B. Harkin

On en est là quand entre en scène James B. HARKIN, nommé en 1911 premier commissionnaire de la nouvelle Division des parcs du Dominion. Influencé par d'éminents défenseurs de la préservation, entre autres John Muir, il propose de protéger dans tout le pays des aires de nature sauvage accessibles au public. Au cours des 25 années que James B. Harkin passe à la tête de l'organisme, le Canada se dote de 13 parcs nationaux supplémentaires. Certains d'entre eux, notamment les parcs WOOD BUFFALO et de la POINTE-PELÉE, sont créés spécialement pour préserver la faune et la flore (voirRÉSERVE FAUNIQUE). Harkin et son équipe réussissent également à faire réviser les dispositions légales de 1911 qui ont réduit la taille des parcs des montagnes et imposé des limites à la création de nouveaux parcs. Ils s'opposent à des règlements existants qui autorisent l'exploitation forestière et minière dans les parcs nationaux. Aux côtés d'organisations comme le CLUB ALPIN DU CANADA et la Canadian National Parks Association, ils font pression pour défendre leur vision des parcs en tant que réserves de la faune. Leur travail aboutit en 1930 à l'adoption par le Parlement de la Loi sur les parcs nationaux, qui limite le développement industriel dans les parcs.

C'est sous l'impulsion de James B. Harkin également que les lieux historiques nationaux deviennent un volet important de la mission de Parcs Canada. Encouragé par des défenseurs du patrimoine, Harkin est à l'origine de la création en 1919 de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMHC), étroitement associée à Parcs Canada, l'organe administratif du programme national de commémoration. Bon nombre des premiers sites désignés lieux historiques nationaux le sont dans le cadre d'efforts pour façonner le pays. Il s'agit par exemple de postes de la POLICE À CHEVAL DU NORD-OUEST le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis, de forts militaires des régimes français et britannique et de sites de premiers contacts entre Autochtones et Européens comme NOOTKA (lieu historique national du Canada Yuquot), sur la côte ouest de l'île de Vancouver. Ces initiatives de commémoration ont plusieurs objectifs : préserver l'histoire du Canada, faire découvrir aux citoyens le passé de leur pays et offrir des possibilités de loisirs en plein air faciles d'accès aux populations urbaines qui veulent fuir l'encombrement et l'agitation des villes canadiennes en plein essor.

Développement des parcs et intégrité écologique

À mesure que les parcs nationaux se font plus nombreux et plus accessibles, ils deviennent aussi des destinations de vacances populaires au Canada. Peu après le lancement par Henry Ford de la Ford Modèle T, le personnel des parcs prend conscience des possibilités touristiques que recèle la voiture. Il encourage les automobilistes à se rendre dans les parcs, écrit des guides qui font la promotion de routes panoramiques et conçoit des chemins et des campings pour les nouveaux touristes en voiture. Dans les années 1910 et 1920, la fréquentation des parcs connaît une hausse spectaculaire. Beaucoup de familles reviennent chaque année dans les mêmes parcs.

Après la Deuxième Guerre mondiale, les Canadiens sont plus nombreux à avoir les moyens de se payer une voiture et beaucoup de parcs enregistrent une très forte affluence. Les routes et les campings poussent comme des champignons. Dans les années 1960, des Canadiens portent un regard critique sur les aménagements ambitieux à Banff et dans d'autres parcs très fréquentés. Avec la prise de conscience des problèmes environnementaux dans le monde, le nombre de touristes conduit certains visiteurs à souhaiter des campings plus à l'écart et une infrastructure plus discrète. Les administrateurs des parcs imposent de nouvelles limites au développement de lotissements et aux équipements touristiques de villégiature tels que les terrains de golf. Ils mettent en place de nouveaux sentiers d'initiation à la nature et des programmes didactiques qui ont beaucoup de succès. En 1970, des militants écologistes et des organisations telles que l'Association des parcs nationaux et provinciaux du Canada (aujourd'hui SNAP) exercent avec succès des pressions pour limiter un grand projet de station de ski à LAKE LOUISE et réserver de nouveaux parcs comme la RÉSERVE DE PARC NATIONAL NAHANNI. Depuis 1988, la Loi sur les parcs nationaux reconnaît l'importance de l'intégrité écologique dans les limites des parcs, même si elle continue à encourager la fréquentation des sites et les loisirs durables.

Histoire humaine dans les sites et les parcs

Après la Deuxième Guerre mondiale, les sites historiques nationaux voient, comme les parcs, leur financement et leur fréquentation augmenter. À partir des années 1950 et jusque dans les années 1990, Parcs Canada restaure et met en valeur d'importants sites historiques nationaux, dont le complexe historique de Dawson au Yukon et le village norrois vieux d'un millier d'années de L'ANSE AUX MEADOWS, dans le Nord de Terre-Neuve (voirCONSERVATION DU PATRIMOINE). La Commission des lieux et monuments historiques du Canada élargit son programme pour rendre hommage à des personnalités nationales comme Terry FOX, figure emblématique de la lutte contre le cancer, et la championne d'athlétisme Fanny ROSENFELD ainsi que pour commémorer des événements tels que la signature des TRAITÉS avec les Premières Nations et l'entrée des provinces dans la CONFÉDÉRATION. De plus en plus, les sites historiques nationaux du Canada reflètent la diversité des expériences et des cultures canadiennes du passé. Leur définition est élargie pour inclure les paysages culturels, dont peuvent témoigner tant des récits transmis oralement que des éléments du paysage ou la présence de bâtiments ou d'autres constructions.

Avec le temps, Parcs Canada reconnaît l'importance de l'histoire humaine dans les parcs nationaux comme dans les sites historiques. Cette évolution est en partie le reflet d'une prise de conscience de l'importance du patrimoine des populations locales qui ont été exclues des parcs qu'elles considéraient comme leur lieu de vie. Depuis les années 1970, Parcs Canada cherche à nouer une collaboration plus étroite avec des membres de communautés qui ont été déplacées et avec des Autochtones du Canada - Premières Nations, Inuits et Métis - et fait entrer leur histoire dans ses programmes de sensibilisation.

Aires marines nationales de conservation

Parmi les grands programmes de Parcs Canada, le plus récent est celui des aires marines nationales de conservation (AMNC). Il voit le jour officiellement en 2002 pour protéger des zones clés du littoral canadien et les gérer pour un usage écologiquement durable. Il existe aujourd'hui quatre aires marines nationales de conservation et parcs marins, dont le plus récent est Gwaii Haanas en Colombie-Britannique. La création d'une autre aire dans la région du détroit de Lancaster, au Nunavut, débute en 2010 et plusieurs autres sont en projet.

Leadership international

Depuis près d'un demi-siècle, Parcs Canada assume un rôle de leadership dans le mouvement international pour la conservation. L'organisme participe au Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO et au Conseil international des monuments et des sites. Il est également signataire de la Convention relative aux zones humides d'importance internationale et prend part aux désignations de réserves de la biosphere par l'UNESCO. Par ailleurs, à ce jour, Parcs Canada a contribué à obtenir la désignation de 15 sites du patrimoine mondial de l'UNESCO dans le pays. Parmi ces lieux d'intérêt universel, citons les parcs nationaux KLUANE et du GROS-MORNE ainsi que les sites historiques nationaux de SGang Gwaay (voir Île Anthony) et du canal Rideau.

Conclusion

Dans sa mission de protection et de présentation des parcs et sites, Parcs Canada est influencé depuis cent ans par les débats qui entourent l'identité, l'histoire, la nature et la culture du Canada. Le réseau de zones protégées du Canada est façonné non seulement par des générations de responsables politiques et de membres du personnel, mais aussi par la collaboration et les discussions menées avec les peuples autochtones, les organisations de défense du patrimoine et de l'environnement ainsi que les citoyens. De récents sondages d'opinion indiquent que les parcs nationaux et les sites historiques nationaux restent parmi les symboles d'identité les plus chers aux Canadiennes et aux Canadiens.