Sir William Edward Parry, officier de marine, explorateur de l’Arctique (né le 19 décembre 1790 à Bath, en Angleterre; décédé le 8 ou le 9 juillet 1855 à Bad Ems, en l’Allemagne actuelle). Il a participé à quatre expéditions de recherche du passage du Nord-Ouest. Lors de la première, il était lieutenant sous le capitaine John Ross. Les trois qui ont suivi étaient sous ses propres commandements. Lors de sa cinquième et dernière expédition, il a essayé de trouver le pôle Nord. Bien que chaque expédition qu’il a entreprise ait échoué, cet explorateur a contribué de façon significative à la connaissance européenne de l’Arctique. Les îles Parry dans l’archipel Arctique portent son nom.
Enfance et carrière
William Edward Parry naît à Bath en 1790 et fréquente la Bath Grammar School. En 1803, un ami de la famille, l’amiral William Cornwallis, l’embarque sur le navire Ville de Paris en tant que bénévole, lorsque les besoins de recrues sont élevés à cause des guerres napoléoniennes. Bien que le jeune homme ne soit jamais allé en mer auparavant, il mérite vite le respect des officiers supérieurs, marquant ainsi le début de sa carrière navale. De 1806 à 1817, il sert sur de nombreux navires le long de la côte française, dans la mer Baltique et la mer du Nord et en Amérique du Nord, avant de retourner en Angleterre pour se rendre au chevet de son père malade.
Première expédition : 1818
La première aventure dans l’Arctique de William Edward Parry est en 1818, en tant que lieutenant sous le capitaine John Ross. Le capitaine et son équipage sont à la recherche du passage du Nord-Ouest : un couloir maritime à travers l’archipel Arctique. Lorsque l’expédition atteint le cap York, au Groenland, ils rencontrent un petit groupe d’Inughuits (Inuits groenlandais) qui craint cette première rencontre avec un navire et les hommes blancs. Le capitaine Ross désigne les Inughuits comme des « montagnards de l’Arctique ». L’équipage aperçoit aussi ce qui semble être des falaises rouges ou roses au nord du cap York. Le capitaine les nomme les falaises cramoisies. On découvrira plus tard que la couleur rougeâtre est le résultat de la neige fondante et d’algues microscopiques. On l’appelle désormais « la neige melon d’eau ».
De retour en Angleterre, William Parry est sélectionné pour mener la prochaine expédition vers l’Arctique, puisque le capitaine Ross n’est pas perçu comme ayant contribué de façon significative à la recherche du passage du Nord-Ouest.
Deuxième expédition : 1819-1820
La deuxième expédition de William Edward Parry le ramène au détroit de Lancaster, où il est allé auparavant avec le capitaine Ross. Cette fois-ci, il commande le HMS Hecla et le HMS Griper. Son but est de déterminer s’il s’agit d’un passage (un bras de la mer qui mène à une baie) ou d’un détroit (un canal marin ou océanique entre deux étendues de terre). Les navires sont bloqués par la banquise et William Edward Parry décide de naviguer vers le sud, espérant y trouver une voie praticable. Enfin, il retourne au Nord vers l’île Devon, donnant à sa route l’appellation de détroit de Wellington. Ensuite, l’expédition vire vers l’ouest, dans le détroit de Barrow, accordant en cours de route aux îles Cornwallis et Bathurst leurs désignations anglaises. Le 4 septembre, l’expédition arrive au 110e degré de longitude Ouest, près de l’île Melville, ce qui lui mérite la somme de 5 000 £ de la part du gouvernement britannique pour s’être rendue si loin dans l’ouest à l’intérieur du cercle arctique. Une parcelle de terrain sur l’île reçoit le nom de cap Bounty en l’honneur de ce prix (bounty se traduit par « prime » en français).
L’expédition continue jusqu’au cap Providence avant de s’installer pour l’hiver à l’île Melville, dans un endroit appelé Winter Harbour (havre d’hiver). L’équipage se prépare pour l’hiver en chassant et en gérant les provisions, qui incluent des légumes séchés. Il y a un seul cas de mortalité parmi les 94 membres de l’équipage, tandis que d’autres expéditions dans l’Arctique enregistrent des taux de mortalité plus élevés. L’équipage est diverti par des performances théâtrales montées par les officiers et par un journal publié par le capitaine Edward Sabine. Les vaisseaux reprennent leur route vers l’ouest le 1er août 1820, lorsqu’ils sont libérés de la glace, mais se heurtent une fois de plus à la banquise. L’expédition se voit forcée de retourner en Angleterre, où William Edward Parry est élu associé de la Société royale.
Troisième expédition : 1821-1823
Tout comme les voyages précédents de William Edward Parry, le but de l’expédition de 1821-1823 est toujours de trouver le passage du Nord-Ouest. Cette fois‑ci, William Edward Parry essaie de voyager plus au sud, mais le HMS Fury et le HMS Hecla se heurtent à une impasse à Repulse Bay. Des Inuits rendent visite à l’équipage, chassent pour eux, leur montrent des techniques de chasse utiles et les conseillent sur le trajet à suivre par la suite. L’expédition ne se rend qu’à la voie d’eau entre l’île de Baffin et le continent qui est aujourd’hui le Nunavut. William Edward Parry nomme cette étendue d’eau le détroit Fury et Hecla, avant de s’installer pour un deuxième hiver à Igloolik. L’expédition rentre en Angleterre après l’hiver, puisque certains membres de l’équipage commencent à s’affaiblir et à présenter des symptômes du scorbut.
Quatrième expédition : 1824-1825
Bien que l’expédition de 1821-1823 n’ait pas trouvé le passage du Nord-Ouest, William Edward Parry demeure un explorateur bien respecté, puisqu’il a aidé à découvrir la région. En 1894, il est choisi pour mener une autre expédition avec le Fury et le Hecla, dans le but, une fois encore, de trouver le passage du Nord-Ouest. Il se rend jusqu’au Port Bowen, du côté est du passage Prince Regent, où les deux navires s’installent pour l’hiver. Au cours de l’été suivant, il abandonne le Fury, ce vaisseau ayant subi des dommages. Son équipage embarque sur le Hecla et les aventuriers rentrent en Angleterre.
Cinquième expédition : 1827
En 1827, William Edward Parry abandonne la recherche du passage du Nord-Ouest, choisissant plutôt de tenter de se rendre au pôle Nord. Il navigue à bord du Hecla et se rend jusqu’à la péninsule Verlegen Hook de Svalbard avant de laisser le vaisseau et de poursuivre son chemin vers le nord dans deux embarcations plus petites. Un ravitaillement limité et un fort courant vers le sud font en sorte que l’équipage n’atteint que le 82° 45’ Nord : à l’époque, il s’agit du record pour la latitude la plus septentrionale jamais atteinte, mais William Edward Parry ne parvient pas au pôle Nord. (Voir aussi Sir George Strong Nares.)
Suivant son retour en Angleterre après l’expédition de 1827, William Edward Parry occupe divers postes. Il est fait chevalier en 1829. Plus tard, il contribue à la préparation de l’Erebus et du Terror pour l’expédition fatidique de 1845 de sir John Franklin, qui reprend la quête du passage du Nord-Ouest. Lorsque les vaisseaux de sir Franklin disparaissent, William Edward Parry aide à monter une expédition de recherche.