Pesticide
Les pesticides sont des substances utilisées dans la lutte contre les ennemis des plantes. Ils incluent les insecticides (contre les insectes nuisibles), les fongicides (contre les champignons pathogènes), les herbicides (contre les mauvaises herbes), les rodenticides (contre les rongeurs), les avicides (contre les oiseaux), les piscicides (contre les poissons) et les nématicides (contre les nématodes). Les plus utilisés sont les insecticides, les fongicides et les herbicides. Plus de 400 pesticides sont homologués au Canada. Ils se présentent sous forme de liquides, de poussières, de poudres à diluer, d'aérosols ou de granules.
Les pesticides comprennent un large éventail de substances synthétiques et naturelles. Avant la Deuxième Guerre mondiale, il existe relativement peu de pesticides. Les insecticides sont alors des cristaux d'arsenic, du fluor ou des produits dérivés des plantes, comme la nicotine, le pyrèthre et la roténone. Les fongicides, de leur côté, sont à base de mercure, de cuivre ou de soufre, et les herbicides incluent les huiles minérales, l'acide sulfurique, certains arsénites et le sel. Après la Deuxième Guerre mondiale, un grand nombre de composés synthétiques sont disponibles. Parmi les premiers, citons le D.D.T. contre les insectes ravageurs, l'herbicide du type phénoxy (2-4-D) contre les mauvaises herbes et, finalement, les carbamates (captane) et les dithiocarbamates, utilisés comme fongicides.
Toxicologie
La toxicité des pesticides que l'on trouve sur le marché diffère grandement. La mention LD50, utilisée pour indiquer la toxicité létale, fait référence au dosage (exprimé en mg par kg de poids corporel) requis pour tuer 50 p. 100 d'un échantillon de population. Le RAT est le mammifère le plus fréquemment utilisé pour déterminer le LD50, mais la SOURIS et le LAPIN sont aussi soumis aux tests. Avant qu'ils puissent être utilisés, les pesticides modernes subissent une grande variété de tests pour évaluer leurs effets toxiques. On mesure la cancérogénicité (développement d'une tumeur), la tératogénicité (risque d'anomalie ou de monstruosité) et la mutagénicité (dommage génétique). D'autres tests incluent les études sur l'effet environnemental des produits chimiques et leurs effets sur la faune et autres organismes non ciblés.
Un grand nombre de pesticides ont une toxicité sélective, se révélant très toxiques pour certains organismes et beaucoup moins pour d'autres. Et même à l'intérieur d'une seule classe de composés, la toxicité varie grandement : elle peut aller de 10 mg/kg ou moins à plusieurs milliers de mg/kg.
La nature de la toxicité des pesticides varie selon les catégories de substances. En général, les insecticides sont plus toxiques pour les animaux à sang chaud que les herbicides et les fongicides. Cependant, certains des plus anciens fongicides, notamment ceux à base de mercure, ou les herbicides à base d'arsénites sont hautement toxiques pour les mammifères et les oiseaux. Un grand nombre d'insecticides agissent sur le système nerveux des insectes, et, même s'ils sont moins toxiques pour les animaux à sang chaud, ils en affectent malgré tout le système nerveux. De nouvelles classes d'insecticides ont été mises au point. Ces derniers agissent sur des processus biologiques propres aux insectes, mais absents chez les mammifères. Ainsi, certains composés affectent la mue ou empêchent le durcissement de la carapace externe de l'insecte.
À l'exception du mercure, la plupart des fongicides ne sont pas très toxiques pour les animaux à sang chaud parce que leur toxicité s'exerce sur des systèmes propres aux champignons, lesquels sont différents de ceux des mammifères ou des oiseaux. Il en va de même pour la plupart des herbicides. Avec le temps, les espèces cibles développent une résistance à des pesticides spécifiques. Il faut alors augmenter la dose ou mettre au point de nouveaux pesticides, qui seront probablement d'origine biologique. Par le biais du génie génétique, il est maintenant possible de produire des plantes qui génèrent leurs propres insecticides et se protègent ainsi des insectes.
Homologation et utilisation
Étant donné leur forte toxicité, les pesticides sont soumis à un contrôle rigoureux et leur vente n'est autorisée qu'après homologation par Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le processus d'enregistrement est détaillé et inclut une description de la toxicité du produit, une explication détaillée de l'efficacité du produit sur le ravageur ciblé et la nature du traitement. Le pesticide est homologué pour des usages spécifiques, précisés sur l'étiquette du produit.
Au Canada, un ou plusieurs des nombreux pesticides sur le marché sont employés sur pratiquement toutes les CULTURES, et leur utilisation, particulièrement celle des herbicides, augmente rapidement à chaque année. Les insecticides servent à contrer l'envahissement des insectes autour du domicile et à combattre les MARINGOUINS, les MOUCHES NOIRES et les insectes qui accablent le bétail. Quant aux fongicides, ils sont utilisés de façon intensive pour traiter les matériaux de construction, la peinture, les désinfectants et le bois d'oeuvre (traverses de chemin de fer, poteaux de téléphone) et en prévenir la pourriture.
Problèmes
Bien qu'un grand nombre de Canadiens les aient adoptés pour palier divers problèmes, il reste que les pesticides engendrent bien des inquiétudes. Dans les années 50 et au début des années 60, on identifie certains problèmes environnementaux reliés à l'emploi abusif de pesticides : contamination de l'eau et mort des poissons, troubles de la reproduction chez les oiseaux (FAUCON PÈLERIN) et toxicité directe pour certains oiseaux et autres animaux non ciblés dans les régions où se pratique l'arrosage à grande échelle. Un autre sujet de préoccupation est la présence de contaminants toxiques (comme le dioxane) dans certains types de pesticides. Les travaux de recherche ont identifié les pesticides créant des problèmes, et leur utilisation est restreinte ou interdite.
Depuis peu, on s'inquiète du fait que les pesticides pourraient causer, à long terme, des problèmes de santé chez l'homme, et leur utilisation est sujette à controverse. Or, il existe peu de preuves montrant que les pesticides actuels pourraient nuire à la santé lorsqu'ils sont utilisés adéquatement, d'autant plus qu'avant d'être homologué, chaque pesticide est soumis à des tests pour prévoir ses effets à long terme. Néanmoins, la prudence est de mise. Il faut utiliser tous les pesticides avec circonspection et éviter une surexposition des organismes vivants.