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Plantes oléagineuses

La culture des plantes oléagineuses se pratique surtout pour l'huile de leurs graines. La teneur en huile des petites céréales (p. ex., le blé) est à peine de 1 à 2 p. 100, tandis que celle des plantes oléagineuses est de 20 p. 100 environ pour le SOJA et dépasse 40 p.
Lin
Au Canada, on consacre plus de 750 000 hectares à la culture du lin (illustration de Claire Tremblay).
Tournesols
L'huile de tournesol fortement polyinsaturée est largement utilisée en cuisine. Elle est également utilisée dans la composition de la margarine et de la mayonnaise (Corel Professional Photos).

Plantes oléagineuses

La culture des plantes oléagineuses se pratique surtout pour l'huile de leurs graines. La teneur en huile des petites céréales (p. ex., le blé) est à peine de 1 à 2 p. 100, tandis que celle des plantes oléagineuses est de 20 p. 100 environ pour le SOJA et dépasse 40 p. 100 pour le TOURNESOL et la navette (voir CANOLA). Les principales sources mondiales d'huiles de graines comestibles sont le soja, le tournesol, la navette, le coton et l'arachide. Les huiles extraites du LIN (graine de lin) et de la graine de ricin ont des usages industriels. Les graisses et les huiles alimentaires ont une structure moléculaire semblable. Toutefois, à température ambiante, les graisses sont solides, tandis que les huiles sont liquides.

Les graisses et les huiles sont des nutriments essentiels qui correspondent à environ 40 p. 100 du régime alimentaire du Canadien moyen. Les huiles végétales alimentaires sont utilisées dans les salades et pour la cuisson. À l'état solide (obtenu par procédé d'hydrogénation), elles servent à la confection de margarine et de shortening. Ces produits complètent ou remplacent des produits d'origine animale (p. ex, le beurre et le lard) dont l'offre ne suffit pas à répondre aux besoins d'une population mondiale croissante.

Bien que les huiles végétales industrielles se prêtent à de multiples usages, leur production mondiale globale n'atteint qu'environ 3 p. 100 de celle des huiles alimentaires. Les applications industrielles tirent parti des propriétés de certains acides gras qui entrent dans la composition des huiles. Par exemple, l'huile de lin, riche en acides gras linoléiques non saturés, est une huile siccative utilisée dans des enduits protecteurs (p. ex., les peintures et les vernis). Les huiles végétales sont utilisées dans le mastic, l'encre d'imprimerie, la gomme à effacer, les enduits, la graisse, le plastique et ainsi de suite. Le résidu de l'extraction de l'huile des plantes oléagineuses est une importante source de nutriments pour les bestiaux. La farine de tourteau de soja, d'arachide, de navette ou de la graine de lin est riche en protéines. Mélangée avec d'autres ingrédients (p. ex., les grains céréaliers), elle donne une alimentation animale nutritivement équilibrée.

Les principales plantes oléagineuses cultivées au Canada sont le soja, le tournesol, le colza et le lin. En outre, la production expérimentale d'arachides à l'échelle commerciale a commencé en 1981 dans le Sud-Ouest de l'Ontario. La STATION DE RECHERCHE d'Agriculture Canada à Saskatoon, en Saskatchewan, effectue des expériences de croisements de plantes pour extraire de la graine de moutarde une huile comestible dont les résidus pourraient servir à l'alimentation animale. Le programme vise à réduire la teneur de deux substances nocives, soit l'acide érucique et le glucosinolate, auparavant problématiques dans l'huile de colza.

Le soja requiert une saison de croissance relativement longue (de 100 à 140 jours) et des températures douces. La production canadienne se limite donc surtout au Sud-Ouest de l'Ontario. Le tournesol tolère une saison de croissance plus fraîche et un peu plus courte (de 100 à 120 jours). Ainsi, la production canadienne se fait principalement dans le Sud du Manitoba. Le lin et le colza sont adaptés à la saison de croissance relativement courte et fraîche des Prairies, leur principal lieu de production. La superficie d'adaptation et la mise au point de variétés de meilleure qualité ont fait du colza la principale plante oléagineuse comestible cultivée au Canada.

Les pratiques culturales ont été raffinées pour optimiser la production de chaque culture. La culture du soja et du tournesol se pratique habituellement en rangées, tandis que celle du lin et du colza se fait en semis de surface. La densité de semis habituelle par hectare est de 130 kg pour le soja, de 6 kg pour le tournesol, de 7 kg pour le colza et de 38 kg pour le lin. Le colza et le lin, à petites graines, sont plantés à une profondeur de 2,5 à 4 cm. Le tournesol et le soja, dont les graines sont plus grosses, peuvent être plantés jusqu'à une profondeur de 10 cm si un semis profond est requis pour atteindre le sol humide. La lutte contre les mauvaises herbes s'effectue par le sarclage pour les cultures en rangées, par les rotations pour les cultures semées serrées et par l'application intensive d'herbicides. La lutte contre les maladies se fait par l'emploi de cultivars résistants (variétés commerciales), par le traitement des semences et par l'emploi de fongicides. Les insecticides sont utilisés pour lutter contre l'invasion des INSECTES NUISIBLES (voir PESTICIDES).

Le rendement moyen des semences de la graine de lin, du colza, du soja et du tournesol au Canada varie respectivement de 1,2 à 1,5 t/ha, 1,7 à 2,0 t/ha, 2,5 à 2,9 t/ha et1,3 à 1,6 t/ha. Le rendement élevé du soja est attribuable à la période de croissance prolongée et aux conditions d'humidité relativement favorables en Ontario. Les autres principales plantes oléagineuses sont cultivées pendant des saisons plus courtes et plus sèches, et le déficit d'humidité en réduit souvent le rendement. De 2007 à 2011, la production annuelle moyenne de la graine de lin, du colza, du soja et du tournesol au Canada était de 643 000 tm, 12 414 000 tm, 3 626 000 tm et 85 260 tm, respectivement. Lancée pendant la Deuxième Guerre mondiale, la production de plantes oléagineuses comestibles fournit désormais des matières premières à une industrie de trituration, de raffinerie et de traitement d'une valeur de plusieurs millions de dollars. Pendant les trois dernières décennies, le Canada s'est transformé d'un pays fortement importateur en un pays exportateur net d'huiles et de plantes oléagineuses comestibles.

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