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Poirier, Anne Claire

En 1988, elle tourne Salut Victor!, un téléfilm sur la vieillesse, la solitude et l'homosexualité, adapté d'un texte de l'écrivain canadien Edward O. Phillips.
 Mourir à tue-tête
Monique Miller et Micheline Lanctôt dans Mourir à tue-tête, ONF (avec la permission de la Cinémathèque québécoise).\r\n \r\n
Poirier, Anne Claire
La réalisatrice et productrice, Anne-Claire Poirier(avec la permission du Toronto International Film Festival Group).

Poirier, Anne Claire

Anne Claire Poirier, réalisatrice (Saint-Hyacinthe, Qc, 6 juin 1932). Après quelques années de travail à la Société Radio-Canada en tant que comédienne, animatrice et scripteure, elle entre à l'office national du film (ONF), en 1960, comme assistante à la réalisation et au montage. Elle passe ensuite à la réalisation, fonction essentiellement réservée aux hommes. Après trois courts métrages, elle tourne son premier long métrage, De mère en fille (1967) qui aborde la question de la grossesse telle qu'elle est vécue et ressentie par les femmes. En 1973, dans le cadre du programme Société nouvelle, elle produit la série En tant que femmes qui offre pour la première fois, de façon organisée, l'occasion aux réalisatrices québécoises de s'exprimer. Elle y réalise deux films : Les Filles du roy (1974) et Le Temps de l'avant (1975). Ce dernier pose avec justesse et à-propos la question de l'avortement. La série terminée, elle demeure productrice mais effectue un retour fracassant à la réalisation avec Mourir à tue-tête (1979), une réflexion provocante et stimulante sur le viol. Son film suivant, La Quarantaine (1982) traite de l'importance de cet âge dans la vie d'une personne.

En 1988, elle tourne Salut Victor!, un téléfilm sur la vieillesse, la solitude et l'homosexualité, adapté d'un texte de l'écrivain canadien Edward O. Phillips. L'année suivante, pour le 50e anniversaire de l'ONF, on lui confie la réalisation d'un film de montage sur la présence et la situation des femmes dans les productions de l'ONF. Avec son dernier film, Tu as crié Let Me Go (1997), elle retrouve le documentaire ainsi que la puissance de Mourir à tue-tête. Il s'agit d'une histoire bouleversante écrite avec l'aide de Marie-Claire Blais : celle de l'assassinat de sa propre fille et de l'univers de la drogue dans lequel elle était tombée.

Pionnière du cinéma féminin et féministe au Canada, Poirier a obtenu du gouvernement du Québec le prix Albert-Tessier en 1988. Elle a occupé la présidence de la cinémathèque québécoise de 1991 à 1993.