L’Île-du-Prince-Édouard a un gouvernement minoritaire progressiste-conservateur, élu le 23 avril 2019. Le premier ministre est Dennis King et la lieutenante-gouverneure est Antoinette Perry. Peter Bevan-Baker dirige la seule opposition du Parti vert au Canada. Jusqu’en 2019, seuls les libéraux ou les progressistes-conservateurs avaient gouverné ou formé l’opposition officielle. La domination de ces deux partis a conduit certains à qualifier l’Î.-P.-É. de système bipartite le plus pur du pays. Pourtant, l’Î.-P.-É. a connu un certain nombre de premières électorales : Aubin-Edmond Arsenault a été le premier Acadien à devenir premier ministre au Canada ; Joe Ghiz a été le premier ministre canadien d’origine non européenne ; et Catherine Callbeck a été la première femme au Canada à être élue première ministre.
Province House, à Charlottetown, est le siège de l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard.
Structure du gouvernement provincial
L’Assemblée législative provinciale de l’Île-du-Prince-Édouard compte 27 sièges. Chaque siège est occupé par un député à la Chambre d’assemblée. Les députés sont élus par les électeurs admissibles de leur circonscription. Selon la Loi électorale, les élections provinciales ont lieu tous les quatre ans, le premier lundi d’octobre. Cependant, des élections peuvent être déclenchées avant cette date lorsque le parti au pouvoir pense qu’une telle stratégie est avantageuse. Des élections peuvent également avoir lieu avant l’échéance de quatre ans dans les cas où le gouvernement n’a plus la confiance de la Chambre d’assemblée (voir Gouvernement minoritaire au Canada).
Comme dans les autres provinces et les autres territoires du Canada, l’Î.-P.-É. utilise un système électoral majoritaire uninominal à un tour, c’est‑à‑dire que, dans chaque circonscription, le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix remporte le siège correspondant. Habituellement, le parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges forme le gouvernement, et le chef de ce parti devient premier ministre. Toutefois, un parti ayant obtenu moins de sièges peut également former une coalition avec les membres d’un autre parti ou de plusieurs autres partis pour former le gouvernement.
Techniquement, en tant que représentant de la reine, le lieutenant‑gouverneur occupe la plus haute fonction provinciale ; toutefois, ce rôle est, en réalité, essentiellement symbolique. (Voir aussi Premiers ministres de l’Île-du-Prince-Édouard ; Lieutenants-gouverneurs de l’Île-du-Prince-Édouard).
Le premier ministre nomme généralement les membres de son Cabinet parmi les députés du parti au pouvoir. Les membres du Cabinet sont appelés ministres et supervisent des portefeuilles particuliers. D’une manière générale, ces portefeuilles portent, notamment, sur les finances, la santé et l’éducation.
Histoire
1769 : premier gouvernement colonial
Régions approximatives, contrôlées par les Français, par les Anglais et par la Compagnie de la Baie d’Hudson (Terre de Rupert) au Canada. La carte représente la période s’étendant entre le Traité d’Utrecht de 1713 et la guerre de Sept Ans de 1756 à 1763
L’Île-du-Prince-Édouard (connue sous le nom d’Île Saint-Jean ou Île de Saint-Jean jusqu’en 1799) fait à l’origine partie de l’Acadie, une colonie de la Nouvelle-France. En 1763, après la guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne prend le contrôle de l’Île-du-Prince-Édouard ainsi que de plusieurs autres colonies françaises (voirTraité de Paris, 1763). L’Î.-P.-É. obtient son premier gouvernement en 1769.
Le saviez-vous?
En 1764, la Grande-Bretagne a commencé à arpenter l’Î.-P.-É. afin de diviser l’île en lots. En 1767, les lots sont attribués à des propriétaires qui étaient alors chargés de trouver des locataires et donc de coloniser l’île. Ce système de division des terres a entraîné des années de problèmes pour l’Î.-P.-É., car les métayers ne pouvaient pas être propriétaires de leurs terres. La « question des terres » a dominé la politique de l’île tout au long du 19e siècle. Elle a été résolue en 1875 avec l’adoption de la Compulsory Land Purchase Act (Loi sur l’achat obligatoire de terres) ; cependant, la question des terres continue de résonner aujourd’hui.
Gouvernement représentatif (1773) et gouvernement responsable (1851)
En 1773, l’Î.-P.-É. obtient son premier gouvernement représentatif. Les membres de la Chambre d’assemblée (chambre basse) sont élus par les résidents protestants de sexe masculin de l’île. Cependant, le gouverneur, son conseil exécutif (cabinet) et son conseil législatif (chambre haute) continuent d’être nommés par la Grande-Bretagne.
La colonie se voit attribuer un gouvernement responsable en 1851. Cela signifie que le premier ministre et son conseil exécutif sont majoritairement choisis dans l’assemblée élue. De plus, le conseil exécutif a besoin du soutien de la majorité de l’assemblée pour gouverner. Le conseil législatif reste quant à lui un organe nommé jusqu’en 1862, date à laquelle ses membres commencent également à être élus.
1851-1873 : George Coles et les premiers gouvernements
En 1851, George Coles est devenu le tout premier premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard. Photo prise à Montréal, Québec, en 1865.
George Coles est le premier premier ministre de l’Î.-P.-É. Dans la mesure où de telles étiquettes peuvent être appliquées à la politique de l’Î.-P.-É. au 19e siècle, Coles est un libéral. Il assiste aux conférences de Charlottetown et de Québec en 1864, mais s’oppose à l’entrée de l’Î.-P.-É. dans la Confédération, principalement parce que l’accord n’aborde pas la question des terres.
L’Î.-P.-É. a 11 gouvernements et sept premiers ministres différents entre 1851 et 1873, lorsque l’île rejoint la Confédération. Plusieurs premiers ministres entrent en fonction plus d’une fois, à savoir Coles (1851-1854, 1855-1859, 1867-1869), James Colledge Pope (1865-1867, 1870) et Robert Haythorne (1869-1870, 1871-1873). Le débat sur le financement des écoles catholiques domine la politique à cette époque et conduit à des coalitions et des alliances, qui ne durent toutefois pas.
1873-1889 : Pope, Owen, Davies et Sullivan
James Colledge Pope a été premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard à trois reprises (1865-1867, 1870, 1873).
James Colledge Pope, un conservateur, conduit la province vers la Confédération en 1873 (voir aussi L’Île-du-Prince-Édouard et la Confédération). Pope a déjà occupé le poste de premier ministre en 1865-1867 et en 1870. Lorsqu’il se retire en 1873, Lemuel Owen lui succède. Le gouvernement d’Owen résout le problème de la question des terres en adoptant la Loi sur l’achat obligatoire de terres en 1875. Cette loi oblige les propriétaires de terres de plus de 500 acres à vendre leur propriété au gouvernement provincial, qui la revend aux agriculteurs à un prix inférieur.
Lorsqu’il perd les élections de 1876, Lemuel Owen est remplacé par Louis Davies, un libéral. En 1879, William Sullivan forme un gouvernement conservateur, faisant de Sullivan le premier ministre catholique de l’Î.-P.-É. Il conserve son mandat pendant 10 ans, jusqu’en 1889.
1889-1901 : McLeod, Frederick Peters, Warburton et Farquharson
Lorsque William Sullivan démissionne après avoir été nommé à la Cour suprême de l’Î.-P.-É., il est remplacé par Neil McLeod. À la suite d’une série d’élections partielles, le gouvernement conservateur de McLeod est réduit à une minorité et le libéral Frederick Peters est invité à former le gouvernement. En 1893, sous la direction de Peters, la Chambre d’assemblée de l’Î.-P.-É. et le conseil législatif fusionnent en une seule entité. Lorsque Frederick Peters démissionne en 1897, Alexander Warburton lui succède. Il ne défend ce mandat qu’un an, et est à son tour suivi par Donald Farquharson, qui démissionne en 1901, concluant qu’il pourra mieux servir l’Î.-P.-É. s’il est membre du Parlement fédéral.
Le saviez-vous?
Dans les années qui ont suivi leur entrée dans la Confédération, de nombreuses provinces ont supprimé leurs conseils législatifs, également appelés chambres hautes. Le Manitoba, par exemple, est entré dans la Confédération en 1870 et a aboli sa chambre haute en 1876, tandis que le Nouveau-Brunswick est entré dans la Confédération en 1867 et a aboli sa chambre haute en 1892. L’Î.-P.-É. a choisi une approche différente. En 1893, elle a combiné sa Chambre d’assemblée et son conseil législatif en une seule. Les électeurs de chacune des 15 circonscriptions électorales de l’île ont élu deux représentants, un député et un conseiller, à une assemblée législative de 30 membres. Ce système est resté en place jusqu’en 1994, lorsque l’île a adopté des circonscriptions uninominales et réduit la législature à 27 sièges. La première élection générale utilisant ce nouveau système a eu lieu en 1996.
1901-1911 : Arthur Peters, Haszard et James Palmer
: Arthur Peters a été premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard de 1901 à 1908. Photo prise vers 1905.
Arthur Peters, le frère cadet de l’ancien premier ministre Frederick Peters, est premier ministre de 1901 à 1908. Comme plusieurs premiers ministres avant lui, Arthur Peters souhaite renégocier l’accord qui a fait entrer l’Île-du-Prince-Édouard dans la Confédération. Lors de la Confédération, l’Î.-P.-É. se voit attribuer six sièges au Parlement fédéral. En 1892, ce nombre est réduit à cinq et en 1903, à quatre. Bien que Peters ne réussit pas à résoudre le problème de la diminution de la représentation de l’Î.-P.-É. au sein du gouvernement canadien, il est reconnu comme un ardent défenseur de cet enjeu.
Lorsque Arthur Peters meurt en 1908, une élection générale est déclenchée et Francis Haszard, un collègue libéral, l’emporte. Haszard poursuit la lutte pour que l’Î.-P.-É. ne perde plus de sièges fédéraux. Il n’a cependant pas plus de succès que ses prédécesseurs, et il démissionne en 1911. Il est remplacé par James Palmer, fils d’Edward Palmer, qui a été premier ministre de 1859 à 1863. Cependant, Palmer perd son siège lors d’une élection partielle et n’occupe le poste de premier ministre que pendant sept mois. Cette perte donne aux conservateurs une majorité, et John Mathieson est invité à former un gouvernement, mettant ainsi fin à 20 ans de règne libéral dans la province.
1911-1919 : Mathieson et Arsenault
Aubin-Edmond Arsenault a été premier ministre de l’Î.-P.-É. de 1917 à 1919. Il a été le premier Acadien à devenir premier ministre au pays.
John Mathieson réussit à faire insérer dans l’amendement de 1915 à l’Acte de l’Amérique du Nord britannique une clause garantissant que l’Î.-P.-É. n’aurait jamais moins de quatre députés. Il démissionne toutefois en 1917 lorsqu’il est nommé à la Cour suprême de l’Î.-P.-É. Aubin-Edmond Arsenault lui succède, devenant ainsi le premier Acadien à occuper un poste de premier ministre au Canada. Il perd l’élection générale de 1919 au profit de John Bell, un libéral.
1919-1933 : Bell, Stewart, Saunders et Lea
John Bell est premier ministre de 1919 à 1923. En 1922, son gouvernement accorde le droit de vote aux femmes (à l’exception des femmes indiennes inscrites. Voir aussiDroit de vote des peuples autochtones). Bell étend également les routes de l’Î.-P.-É. Cependant, les augmentations d’impôts qui en résultent s’avèrent très impopulaires. Il est démis de ses fonctions lors des élections générales de 1923 et remplacé par le chef conservateur James Stewart. La promesse de James Stewart d’abroger la prohibition lui fait perdre les élections de 1927. Le libéral Albert Saunders, qui a promis de maintenir la prohibition, l’emporte. Saunders poursuit l’expansion des routes de l’île et augmente également le salaire des enseignants. Il démissionne en 1930 lors de sa nomination à la Cour suprême de l’Î.-P.-É. Walter Lea le remplace brièvement avant de perdre les élections générales de 1931 au profit de Stewart, qui devient premier ministre pour la deuxième fois entre 1931 et 1933.
1933-1943 : MacMillan, Lea et Campbell
Thane Campbell a été premier ministre de l’Î.-P.-É. de 1936 à 1943.
William MacMillan, médecin, a la malchance de devenir premier ministre en 1933, et d’ainsi assumer la responsabilité de la crise financière des années 1930. Il perd tous ses sièges au profit des libéraux lors des élections de 1935. À la une du Charlottetown Guardian, on annonce : « Les insulaires votent pour la dictature libérale ». Walter Lea, qui a brièvement occupé le poste de premier ministre en 1930-1931, est le vainqueur des élections de 1935. Cependant, Walter Lea a fait campagne depuis son lit d’hôpital et meurt l’année suivante. Thane Campbell lui succède et mène les libéraux à une nouvelle majorité lors des élections générales de 1939. En 1943, Thane Campbell démissionne de son poste de premier ministre après avoir été nommé à la Cour suprême de l’Î.-P.-É.
1943-1966 : Jones, Matheson et Shaw
Walter Jones a été premier ministre de l’Î.-P.-É. de 1943 à 1953.
Walter Jones succède à Thane Campbell à la tête du Parti libéral et mène son parti à la victoire aux élections de 1943. Les intérêts de Jones sont l’agriculture et la préservation du « mode de vie insulaire ». Il met également fin à la prohibition en 1948, mais la remplace par un contrôle gouvernemental strict sur la vente et la distribution d’alcool. Il démissionne en 1953 après sa nomination au Sénat. Son successeur, Alex Matheson, continue la série de victoires libérales, en remportant avec brio les élections de 1955. Il se concentre sur la mise en place de l’électricité dans les zones rurales de l’Î.-P.-É. En 1959, la chance des libéraux s’envole, et Alex Matheson est défait après 24 ans de règne libéral dans la province. Le premier ministre progressiste-conservateur Walter Shaw poursuit ses propres réformes, notamment la création d’une fonction publique professionnelle en normalisant les pratiques d’embauche et en mettant fin aux nominations partisanes. En 1966, Walter Shaw perd les élections générales au profit des libéraux d’Alexander Campbell.
Did you know?
Un premier ministre peut quitter son poste pour plusieurs raisons. Il peut perdre son siège pendant une élection, démissionner en raison d’une controverse ou simplement prendre sa retraite. À l’Î.-P.-É., cependant, de nombreux premiers ministres ont quitté leur poste en cours de mandat afin d’accepter des nominations à la Cour suprême provinciale. Historiquement, ces nominations sont considérées comme une avancée par rapport à la fonction de premier ministre. À ce jour, sept premiers ministres ont quitté leurs fonctions pour la Cour suprême : Joseph Hensley, William Sullivan, Alexander Warburton, Francis Haszard, John Mathieson, Albert Saunders et Thane Campbell. Edward Palmer, Aubin-Edmond Arsenault, Alexander Campbell et Joseph Ghiz sont également nommés à la Cour suprême, mais pas pendant leur mandat de premier ministre.
1966-1981 : Alexander Campbell, William Campbell et MacLean
Alex Campbell a été premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard de 1966 à 1978. Il est photographié ici avec sa femme, Marilyn, et leurs enfants Blair, Heather et Graham dans leur maison de Maple Avenue en 1970.
Fils de l’ancien premier ministreThane Campbell, Alex Campbell est premier ministre pendant 12 ans, soit le mandat le plus long de l’histoire de la province. Campbell remporte les élections en 1966, en 1970, en 1974 et en 1978. Il s’associe à Ottawa pour élaborer le plan de développement global, qui prévoit notamment d’encourager l’agriculture à grande échelle et de moderniser le système scolaire de la province. Il démissionne en 1978 et est nommé à la Cour suprême de l’Î.-P.-É. Alex Campbell est remplacé par William Campbell, qui perd l’élection de 1979 au profit d’Angus MacLean, un progressiste-conservateur.
Ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, MacLean s’attache surtout à préserver le mode de vie rural de l’île. Sous son mandat, il interdit la construction de centres commerciaux. Il démissionne de son poste à la fin de 1981.
1981-1993 : Lee et Joseph Ghiz
Lorsque Angus MacLean démissionne en 1981, James Lee remporte la course à la chefferie du Parti progressiste-conservateur et devient premier ministre. Son gouvernement est réélu aux élections générales de 1982. James Lee joue un rôle déterminant dans la création de l’École vétérinaire de l’Atlantique à l’Î.-P.-É. Cependant, il perd son propre siège en 1986 lorsque les libéraux de Joe Ghiz arrivent au pouvoir. Joe Ghiz et son parti remportent une autre victoire décisive en 1989, en remportant 30 des 32 sièges de l’assemblée législative. Fils d’un immigrant libanais, Joe Ghiz est également le premier ministre canadien à être d’origine non européenne. Il reçoit une attention nationale pour son soutien aux accords du lac Meech et de Charlottetown. Il démissionne en 1993, juste après la défaite de l’Accord de Charlottetown.
1993-1996 : Callbeck et Milligan
Catherine Callbeck a été première ministre de l’Î.-P.-É. de 1993 à 1996. Photo prise le 23 janvier 1993, suivant son élection à la tête du Parti libéral.
Catherine Callbeck remplace Joe Ghiz à la tête du parti libéral en 1993, et remporte un siège aux élections générales de 1993 qui ont lieu peu après. Elle est la troisième femme au Canada à devenir premier ministre, après Rita Johnston en Colombie-Britannique (avril 1991) et Nellie Cournoyea dans les Territoires du Nord-Ouest (novembre 1991). Cependant, contrairement à Rita Johnston et Nellie Cournoyea avant elle, Catherine Callbeck est la première femme à être élue première ministre, au lieu d’être choisie par leur parti (Johnston) ou par un gouvernement de consensus (Cournoyea).
Le mandat de Catherine Callbeck en tant que premier ministre est marqué par des conflits sociaux, alors qu’elle tente de réorganiser le gouvernement et d’en contrôler les dépenses. Cela entraîne des coupes budgétaires et des licenciements impopulaires. En 1996, elle démissionne de son poste. Keith Milligan lui succède, mais perd les élections de 1996 au profit du leader progressiste-conservateur Pat Binns. Lorsque les néo-démocrates de l’Île remportent leur toute première circonscription lors de cette élection, ils marquent la première fois dans l’histoire de l’Î.-P.-É. qu’un parti autre que les libéraux ou les conservateurs remporte un siège.
1996-2015 : Binns et Robert Ghiz
Robert Ghiz a été premier ministre de l’Î.-P.-É. de 2007 à 2015. Photo prise le 21 juillet 2011.
En 1996, les progressistes-conservateurs de Pat Binns remportent 18 des 27 sièges de la législature ; lors des élections suivantes, en 2000, les PC de Pat Binns remportent tous les sièges sauf un. Pendant son mandat de premier ministre, Pat Binns se concentre sur le développement rural et la conservation. Le système de recyclage domestique de l’Î.-P.-É. est mis en place pendant ce mandat, et le gouvernement Binns soutient également des programmes d’énergie durable. Pat Binns perd cependant les élections de 2007 au profit du libéral Robert Ghiz, fils de l’ancien premier ministre Joe Ghiz.
Robert Ghiz gagne les élections générales de 2007 et de 2011 avec une large majorité. Parmi les faits marquants de son mandat en tant que premier ministre, on peut citer les investissements massifs dans l’énergie éolienne. Il surprend tout le monde lorsqu’il démissionne en 2015. Le parti libéral choisit Wade MacLauchlan pour lui succéder.
2015 à aujourd’hui : MacLauchlan et King
Wade MacLauchlan a été premier ministre de l’Î.-P.-É. de 2015 à 2019.
Lorsque Wade MacLauchlan succède à Robert Ghiz en février 2015, il devient le deuxième premier ministre ouvertement homosexuel au Canada (après Kathleen Wynne). On lui attribue le mérite d’avoir sauvé le parti libéral en difficulté lorsqu’il remporte les élections générales de mai 2015.
Sous l’autorité de Wade MacLauchlan, l’économie de l’Î.-P.-É. s’améliore considérablement, si bien qu’elle est considérée comme la première du pays. Cependant, cela ne se traduit pas par un soutien au premier ministre lui-même ou à son parti. En 2016, la province organise un référendum sur la réforme électorale, à l’issue duquel la représentation proportionnelle mixte est l’option gagnante. La popularité personnelle de Wade MacLauchlan chute suite à sa décision de ne pas honorer les résultats. Son gouvernement invoque la faible participation électorale (36,5 %) pour justifier cette décision. Un deuxième vote est organisé en conjonction avec l’élection de 2019, au cours duquel les habitants de l’île sont invités à ratifier les résultats précédents. Le « non » gagne, avec 51 % de rejet de l’option de réforme. Cependant, les libéraux de MacLauchlan sont réduits au statut de tierce partie, ne remportant que six sièges. Les progressistes-conservateurs de Dennis King forment le premier gouvernement minoritaire de l’Île-du-Prince-Édouard depuis que la province a rejoint la Confédération, tandis que le Parti vert forme l’opposition officielle.