Le portage est une voie terrestre qui sert à contourner un obstacle sur une voie d'eau. Jusqu'au début du XIXe siècle, la plupart des habitants du Canada actuel voyagent surtout sur les cours d'eau. Alexander MACKENZIE et Simon FRASER prouvent qu'il est possible, en effectuant 100 portages, de relier en canot le Saint-Laurent aux océans Pacifique ou Arctique.
Les premières pistes situées près des cascades et des rapides sont souvent tracées par des orignaux. Les Premières Nations empruntent ces sentiers en portant leurs CANOTS d'écorce de bouleau extraordinairement légers. Le réseau de la TRAITE DES FOURRURES exige le transport de marchandises lourdes. On attend des VOYAGEURS qu'ils portent deux paquets (ou pièces) de 41 kg chacun. Le premier est placé sur le dos et maintenu par une COURROIE DE PORTAGE s'appuyant sur le front; le second est posé par-dessus. C'est un travail fatigant, effectué le plus souvent à un pas de course lent pour réduire la tension sur le dos. Au cours d'un long portage, les voyageurs font une pause tous les kilomètres en se délestant de leurs paquets avant de retourner chercher un autre chargement. Il faut de deux à quatre voyageurs pour transporter le canot nordique ou montréalais et, quand les lourdes BARGES D'YORK deviennent répandues dans les années 1820, on installe des rouleaux sur de nombreux portages.
On utilise des chevaux de bât sur la piste du fort Assiniboine et sur le passage de l'Athabasca. Il faut des chariots à boeufs pour transporter des marchandises plus lourdes sur le PORTAGE LA LOCHE et au fort Smith. Dans l'Est du Canada, des canaux et des routes améliorent et complètent les itinéraires fluviaux. À Niagara et de Montréal à la rivière Richelieu, les premiers « chemins de fer de portage » sont une solution partielle aux besoins de transport (voirCHEMIN DE FER, HISTOIRE DU). Le GRAND TRUNK RAILWAY, dans les années 1850, et le CANADIEN PACIFIQUE, dans les années 1880, marquent le passage au transport terrestre ininterrompu dans le Sud du Canada.