Prêts sur gages
Les personnes qui ont un besoin immédiat de prêt comptant peuvent apporter comme garantie à un prêteur sur gages des objets personnels, tels que des montres, des instruments de musique et des bijoux. Si l'emprunt n'est pas remboursé au bout d'une période donnée, le prêteur sur gages peut vendre l'objet mis en garantie. En fait, celui-ci fonctionne à la fois comme un établissement de prêt et comme un magasin de vente au détail.
La procédure de dépôt en gage est la même partout au Canada. Le prêteur sur gages demande à la personne combien elle veut emprunter. S'il accepte l'objet qu'elle apporte en garantie, il en fait une estimation rapide. Beaucoup de prêteurs sur gages ont parmi leurs employés des gemmologues de formation pour évaluer les pierres précieuses. Le prêteur sur gages indique la somme qu'il est disposé à avancer et remet au client une reconnaissance de dépôt de gage. En général, le prêt ne dépasse pas 25 p. 100 de la valeur de l'objet laissé en garantie, mais il peut aussi se limiter à quelques dollars. L'objet peut être réclamé à tout moment à l'intérieur de la période précisée dans la reconnaissance de dépôt de gage, moyennant le remboursement intégral de l'emprunt, plus les INTÉRÊTS, les frais de service et les frais d'entreposage. Les prêteurs sur gages sont, en fait, fréquentés par une certaine catégorie de la population canadienne. Une partie de l'attrait qu'exerce ce mode d'emprunt rapide tient au fait qu'on ne vous demande pas pourquoi vous avez besoin de cet argent.
L'indigence, la cupidité et le désespoir étant intrinsèques à ce commerce, le prêt sur gages a un passé pittoresque et comporte certaines connotations peu reluisantes. Des prêteurs peu scrupuleux avaient autrefois la réputation de dévaliser des clients désespérés en acceptant des vêtements, des chaussures, des fausses dents et des yeux de verre. Ils n'hésitaient pas non plus à demander des taux d'intérêt usuraires ou à vendre les objets auxquels les gens tenaient dès que ceux-ci avaient quitté la boutique. Certains voleurs avaient aussi recours aux prêteurs sur gages pour écouler des marchandises volées.
De nos jours toutefois, le prêt sur gages au Canada est si bien réglementé que presque tous les risques, à la fois pour les emprunteurs et les prêteurs, ainsi qu'une partie des drames ont disparu. Le gouvernement fédéral a adopté une loi sur les prêteurs sur gages en 1886, et plus récemment diverses lois semblables sont entrées en vigueur dans les provinces. En général, les lois régissent des aspects comme la garde des objets laissés en garantie, les taux d'intérêt qui peuvent être demandés, la durée pendant laquelle les objets en gage doivent être gardés avant d'être vendus (habituellement un an) et les exigences relatives aux permis municipaux. La police locale contrôle les activités des prêteurs sur gages en comparant leurs registres quotidiens avec les listes des marchandises volées.
La marchandises déposée chez les prêteurs sur gages se compose encore souvent d'un ramassis d'objets hétéroclites. Au Canada cependant, les prêteurs sur gages deviennent plus sélectifs et certains se spécialisent dans les métaux précieux. À peu près 80 p. 100 des objets mis en garantie sont réclamés par leurs propriétaires.