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Musique à Québec (ville)

Capitale de la province du même nom, la ville de Québec fut fondée le 3 juillet 1608 par le navigateur français Samuel de Champlain sur le site du village indien de Stadaconé, à l'embouchure de la rivière Saint-Charles.

Québec

Capitale de la province du même nom, la ville de Québec fut fondée le 3 juillet 1608 par le navigateur français Samuel de Champlain sur le site du village indien de Stadaconé, à l'embouchure de la rivière Saint-Charles. Située sur une falaise dominant le fleuve Saint-Laurent, Québec (Kébec : mot algonquin signifiant « étroit ») resta un poste de traite des fourrures jusqu'en 1615, année de l'arrivée des Récollets, premiers missionnaires, suivis de l'agriculteur Louis Hébert (1617) puis des Jésuites (1625), des Ursulines et des Hospitalières (1639). En 1663, Québec devint le siège du gouvernement de la Nouvelle-France. Elle fut érigée en village en 1792 et en ville en 1833.

Comparée aux colonies anglaises nord-amér., Québec progressa lentement, mais demeura longtemps le plus peuplé des établissements du pays : 1600 âmes en 1663, alors que Montréal en comptait 500 et Trois-Rivières 400. En 1980, la population de la ville atteignit 200 000 habitants. Au début des années 1970, Québec et 22 municipalités environnantes étaient regroupées pour constituer la Communauté urbaine de Québec dont la population totale s'élevait à plus de 500 000 âmes en 1991.

La première société québécoise comprenait le clergé missionnaire et enseignant, la classe dirigeante composée du gouverneur et de l'intendant entourés de leur « petit Versailles », des seigneurs terriens, des commerçants et des colons. L'activité musicale religieuse était la plus généralisée, les divertissements de société, théâtre et bals étant réservés aux nantis. Venus de France, les premiers colons transmirent à leurs enfants des habitudes de vie, de métiers et un folklore parlé et chanté qu'ils avaient apportés avec eux.

Un enseignement de la musique aurait été dispensé dès 1620 au séminaire construit par les Récollets cette année-là, mais on ne possède aucun renseignement sur sa nature. Plus tard, la musique allait être relativement florissante au Séminaire de Québec. En 1632, le père Paul Le Jeune, supérieur des Jésuites, ouvrit une école où, en 1635, les enfants amérindiens et européens apprenaient à solfier et à copier le chant grégorien. Il inaugura la coutume de traduire en langue indigène le chant liturgique. Nombre d'hymnes seront aussi traduites par les prêtres en poste à Québec, les missionnaires et les Ursulines. « Les religieux avaient souvent une formation musicale poussée, laquelle s'est avérée très utile dans leurs rapports avec les Indiens, qui semblent avoir eu une affinité naturelle pour la musique... Ces religieux composaient eux-mêmes parfois des motets ou des chants pour des offices particuliers à la liturgie locale, ou du moins en faisaient des adaptations » (Témoins de la vie musicale en Nouvelle-France). Un manuscrit du XVIIIe siècle de chants de la messe en langue amérindienne est déposé au musée du Château de Ramezay à Montréal; un autre en langue iroquoise, publié par John Lovell en 1860, est aux archives de l'Université Laval.

On jouait également des instruments. En 1636, le père Le Jeune mentionne qu'« on fist danser quelques-uns de nos jeunes gens au son d'une vielle, que tenoit un petit François » (Relations des Jésuites, vol. IX, p. 270). Dans une lettre du 3 septembre 1640, Marie de l'Incarnation rapporte : « Agnès Chablikuchich nous fut donnée... Elle a fait de très grands progrez auprès de nous, tant dans la connaissance des mystères que dans les bonnes moeurs... à lire, à jouer de la viole » (Correspondance, éditée par dom Guy Oury, Solesmes 1971). La présence de violons et flûtes traversières à des mariages et messes de minuit est signalée pour la première fois en 1645. Par la suite, il est fait mention aussi de luth, de basse de viole, de théorbe, d'épinette et de clavecin.

À l'église, l'orgue était cependant l'instrument le plus en usage. Il est fait mention d'un orgue à l'église paroissiale dans un acte du notaire Guillaume Audouart en date du 22 mai 1657, et la chapelle des Jésuites eut son instrument avant 1661 (voir Orgue - Facture). Les organistes rapportaient ou importaient de France les oeuvres des compositeurs alors joués à Paris. C'est ainsi que la bibliothèque de l'Université laval possède l'une des deux seules copies des Pièces d'orgue de Louis Marchand, éditées à Paris chez Boivin; l'autre copie est à la Bibliothèque nationale de Paris.

Quant à la musique régimentaire, elle se limitait le plus souvent aux fifres accompagnés de tambours (voir Harmonies). C'est le cas des musiques du régiment de Carignan-Salières venu en 1665 pour pacifier les Iroquois.

Le chant, instrument principal de la liturgie, restait la forme la plus courante et la plus solennelle d'expression musicale : anniversaires, commémoraisons, visiteurs de marque étaient probablement célébrés ou honorés par l'exécution de motets et cantates alors en vogue à Paris et signés Henry Du Mont, Jean-Baptiste Morin, André Campra, Élisabeth Jacquet de la Guerre, Nicolas Bernier, Marc-Antoine Charpentier et Louis Marchand. Du moins sait-on que diverses éditions de ces oeuvres, datées de 1703 à 1750, se trouvaient à Québec à cette époque. Leur seule présence ne permet toutefois pas de conclure que ces oeuvres furent exécutées car il n'existe aucun document faisant mention de telles exécutions.Deux messes de Valentin de Bournonville et une d'Artus Aux-Cousteaux qu'on croyait perdues ont été conservées à la bibliothèque du Séminaire de Québec.

Le serpent, basse de clairon alors en usage en France, l'était aussi vraisemblablement à Québec pour accompagner le chant d'église : un exemplaire du 1er livre de motets à 1, 2 ou 3 voix avec basse continue (1710) de Campra, signé « Jean-Baptiste Savard, joueur de serpent de la cathédrale de Québec », a été retrouvé. Aussi tard qu'en 1836, un joueur de serpent, Étienne Montminy, faisait partie du corps de musique de la milice, appelé Musique canadienne et dirigé par Charles Sauvageau.

Louis Jolliet et Charles-Amador Martin sont parmi les rares noms de musiciens actifs à Québec au XVIIe siècle à nous être parvenus. Le clergé, jésuites en tête, mettait constamment en garde la population contre les dangers des réunions mondaines où l'on dansait jusqu'à une heure tardive. Des bals étaient néanmoins organisés, notamment le bal rituel du Mardi gras. Selon des documents retrouvés, imprimés ou recopiés, le menuet, la gavotte et le tambourin, probablement joués par les instruments de la cour, avaient la faveur (voir Danse). Un inventaire de la bibliothèque de l'intendant Claude-Thomas Dupuy datant de 1731 ou 1732 montre qu'il possédait tous les opéras de Lully, des airs, brunettes, vaudevilles de divers compositeurs, des airs pour la viole ou le clavecin et un traité de musette. Ce personnage « avait également apporté avec lui à Québec (entre 1725 et 1728) deux basses de viole, une petite épinette portative et un grand cabinet d'orgue contenant douze jeux avec son sommier et sa soufflerie » (Témoins de la vie musicale en Nouvelle-France).

Plusieurs traités de composition et d'interprétation retrouvés informent sur l'activité musicale, entre autres sur l'enseignement : Traité de la composition de musique de Guillaume-Gabriel Nivers (Paris 1667), Principes de musique de Monteclair (Paris 1736), Traité de l'harmonie, relié à Nouveau système de musique théorique de Jean-Philippe Rameau (Paris 1726), Éléments de musique théorique et pratique de Jean le Rond d'Alembert (Lyon 1766), Principes de la flûte traversière, ou flûte d'Allemagne, de la flûte à bec, ou flûte douce, et du haut-bois de Jacques Martin de Hotteterre (Paris 1741). Les ursulines enseignaient la viole, la guitare et la harpe, de même que la danse. De 1725 à 1868, les Augustines de l'Hôpital général tinrent un pensionnat où l'on enseignait la viole, la guitare et, par la suite, l'accordéon. Plus tard, les deux communautés enseignèrent le violon, le piano et l'harmonium.

Au XIXe siècle, on a trouvé dans les voûtes de l'Hôpital général une dizaine de violes et de basses de violes fabriquées à Paris chez Nicolas Bertrand. Il est possible que ces instruments aient été dissimulés lors du siège de Québec, au milieu du XVIIIe siècle, et oubliés.

Colons, soldats et missionnaires avaient apporté de France leurs chansons. Il en reste de nombreuses versions musicales différentes avec certaines variantes, les textes étant cependant plus fidèlement transmis. Les chants composés sur place étaient peu nombreux. Selon l'ethnomusicologue Marius Barbeau, « dix-neuf sur vingt de nos chansons sont anciennes » (Chansons populaires du vieux Québec, Ottawa 1935). Peu d'instruments appartiennent au folklore : le violon, facile à transporter, joue les reels à danser dont l'origine peut être écossaise ou française. La musique des autochtones n'a pas marqué le folklore des colons, mais certaines hymnes chrétiennes semblent avoir influencé les chants indigènes, notamment chez les Hurons de Lorette, près de Québec et chez les Iroquois de la région ontarienne des Grands-Lacs.

La conquête de la Nouvelle-France par l'Angleterre en 1760 laissa la population économiquement démunie, inapte à prendre en charge sa vie culturelle. Elle s'appuya sur le clergé mais ce dernier n'apprécia pas toujours l'importance de la culture. Jusqu'à l'Acte d'Union de 1841 qui allait favoriser le développement de Montréal, la vie musicale, sans appartenir en propre aux Québécois autochtones, fut néanmoins plus active qu'ailleurs. La Gazette de Québec, publiée à partir de juin 1764, et par la suite les autres périodiques montrent que cette activité consistait en des concerts, des assemblées de danse, des bals et surtout du théâtre, où l'on intégrait de la musique. Les militaires de la garnison de la ville jouaient un rôle prépondérant. La vie en commun ainsi que des structures bien établies les désignaient presque spontanément comme animateurs : ils avaient un corps de musique, la bande, et des loisirs pris en charge par les officiers qui s'inspiraient de la vie sociale londonienne. Le répertoire des théâtres présentés était généralement celui de Haymarket et Drury Lane, qui mettait la musique à contribution; « non seulement un grand nombre de programmes de théâtre comportent des danses, des chansons, de la musique instrumentale, mais encore on signale à l'occasion la participation d'une troupe de musiciens (<bande>), d'un soliste. Une autre preuve en est l'intention des directeurs du théâtre de Québec d'emprunter ou de louer un clavecin, un pianoforte ou une épinette » (Répertoire des données musicales de la presse québécoise). Les représentations de théâtre français étaient moins nombreuses et la publicité parue dans les périodiques mentionne rarement la participation de musiciens et de danseurs, même si Molière était l'auteur le plus joué. La présentation de la « comédie mêlée d'ariettes »Colas et Colinette de Joseph Quesnel au théâtre Patagon les 29 janvier et 23 février 1805, après avoir été donnée en première à Montréal en 1790, est un événement d'importance, cette oeuvre étant le premier opéra-comique connu composé au Canada.

Les concerts publics, surtout les concerts d'abonnement, existaient au moins depuis 1770. Ils s'organisèrent plus régulièrement lorsque le prince Edward Augustus s'établit à Québec (1790-93), suivi comme il se doit de sa bande, les Fusiliers royaux : des concerts hebdomadaires, la première saison de novembre à mai, les autres de novembre à février, présentaient des oeuvres de compositeurs tels Haydn, Storace, Haendel, Devienne, Avison, Gyrowetz, pour nommer les plus connus. Onze concerts furent donnés entre novembre 1792 et février 1793. Une salle de spectacles avait été aménagée dans l'hôtel des francs-maçons, rue Buade, en 1786; elle incluait des loges, deux balcons et un parterre garnis de bancs. En 1792, le prince Edward contribua à l'érection de la salle de spectacles de la porte Saint-Louis. Les concerts et les théâtres étaient présentés surtout dans ces salles, aussi dans les salles d'auberges, comme l'hôtel Menut rue Saint-Jean, des cafés, comme le Café des Marchands rue Saint-Pierre. Des amateurs se rencontraient aussi pour faire de la musique, tel le Quatuor Sewell, comprenant un flûtiste, deux violonistes et un violoncelliste, l'initiative de Jonathan Sewell, juge en chef du Bas-Canada. Ce quatuor jouait même les oeuvres récemment composées : des partitions des trois derniers quatuors de Mozart portent la mention « Sewell 1793 ».

L'enseignement de la musique et de la danse relevait de l'initiative privée. Des pensionnats pour jeunes filles offraient ces cours en supplément; les garçons eux prenaient des leçons de maîtres privés qui enseignaient tant aux jeunes qu'aux adultes. Les maîtres à danser portaient surtout des noms français, tels Antoine Rob, Étienne Bellair. Les professeurs de musique instrumentale faisaient souvent le commerce des instruments qu'ils enseignaient. Frédéric Glackemeyer, Francis Vogeler et plus tard Théodore Frédéric Molt furent les musiciens les plus actifs dans ces deux branches de l'enseignement et du commerce des instruments au début du régime anglais. Des facteurs d'instruments, dont certains inauguraient une tradition de famille, on retient surtout le nom des Lyonnais, des luthiers dont le premier, Pierre-Olivier, commença à exercer son métier en 1825. Des annuaires de l'époque mentionnent également les facteurs de pianos Owen, Milligan et Pfeiffer.

Après le XIXe siècle, des société comme la Société harmonique de Québec (1819-21, 1848-57) s'organisèrent. Aux musiciens de la garnison se joignirent les principaux amateurs de la ville pour constituer ces formations. Ainsi Antoine Dessane affirmait dans ses notes autobiographiques que « le meilleur de cette Société [harmonique] était le personnel de mes Soirées », lorsqu'il fut appelé à diriger la formation en 1853. Les formations s'adjoignaient aussi des choeurs d'églises et des chanteurs pour donner ces concerts. L'Union musicale, fondée en 1866, et la Société musicale Sainte-Cécile, fondée en 1869 par Dessane alors qu'il était organiste à Saint-Roch, ont pris part à ces concerts. Les principales formations à prendre la relève de la Société harmonique furent le Septett Club (1857-71), aussi fondé par Dessane, et le Septuor Haydn (1871-1903), qui s'intégra à la Société symphonique de Québec (Orchestre symphonique de Québec) lors de sa fondation en 1902. Les concerts étaient présentés dans les salles de spectacles, plus tard à l'hôtel Union, au théâtre Sewell, à la salle des Glacis ou à l'Académie de musique construite en 1852. Des concerts avaient aussi lieu en plein air, à L'Esplanade, puis à la Terrasse. Cantonnés à la Citadelle, la musique régimentaire défilait tous les dimanches pour se rendre à l'office de la cathédrale anglicane Holy Trinity érigée en 1804, où John Bentley et Stephen Codman furent organistes.

Les premières oeuvres musicales imprimées au Canada le furent à Québec alors que le journaliste John Neilson publia le Graduel romain (1800), le Processional romain (1801) et le Vespéral romain (1802). Il publia aussi le livret de Colas et Colinette (1808) et se proposait d'en imprimer la musique, mais la mort de Joseph Quesnel arrêta vraisemblablement ce projet. En 1819, Jean-Denis Daulé, un prêtre ayant fui la Révolution française, publia le Nouveau recueil de cantiques à l'usage du diocèse de Québec en deux parties, l'une comprenant le texte et l'autre la musique. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, la firme Lavigueur & Hutchison publia des oeuvres de Canadiens, notamment Joseph-Arthur Bernier, Ernest, Gustave et Henri Gagnon, Célestin Lavigueur, Arthur Letondal et Joseph Vézina. Plus tard, Omer Létourneau se porta acquéreur de la maison de musique Gauvin & Courchesne établie en 1914 et fonda la Procure générale de musique (1934 -).

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, la vie musicale fut animée par des musiciens de calibre professionnel tels l'organiste et compositeur Antoine Dessane, le pianiste et compositeur Charles W. Sabatier, le violoniste, éditeur et impresario Arthur Lavigne, le pianiste-compositeur Calixa Lavallée et le chef d'orchestre Joseph Vézina. À ces noms doivent s'ajouter des dynasties de musiciens comme celles des Gagnon, Roy, Bernier, Vézina et, plus tard, des Létourneau. Le poste d'organiste d'église était peu rémunérateur mais stable et les titulaires se succédaient de père en fils à la tribune des principaux orgues de la ville.

En 1868, un groupe de musiciens et de professeurs fondait l'AMQ, première tentative de centralisation de l'enseignement musical. La création de la Société symphonique de Québec (1902), devenue en 1942 l'OS de Québec, et celle de l'École de musique de l'Université Laval (1922) furent déterminantes. Les débuts furent hésitants mais les deux institutions, dont la plupart des musiciens de Québec étaient responsables à l'origine, ne tardèrent pas à prospérer. La fondation de la Société symphonique, un des premiers orchestres au pays et le plus ancien encore actif en 1991, fut davantage motivée par le goût de faire de la musique d'ensemble que par la demande populaire. Jouant sans rémunération, les instrumentistes contribuèrent de leurs deniers au coût du fonctionnement. Ce zèle finit par éveiller l'intérêt du public. Après avoir joué à l'Auditorium puis au Palais Montcalm, l'OS de Québec a donné ses concerts au Grand Théâtre. Autour de lui se sont formés de petits ensembles : l'Ensemble Gilbert-Darisse durant les années 1930, celui de Sylvio Lacharité aux Concerts Couperin, l'Orchestre de chambre Pierre-Morin, l'Ensemble instrumental de Québec, l'Orchestre de chambre et la Sinfonietta de la SRC, le Quatuor Laval et de nombreux autres de formation plus récente, tels les Violons du Roy et l'Orchestre de chambre Gilles Auger.

Adoptant la formule américaine, l'École de musique intégra l'enseignement de la musique au niveau supérieur au milieu universitaire. Vouée d'abord à la musique liturgique, elle n'en produisit pas moins dès ses débuts de jeunes musiciens qui allaient faire une carrière internationale tels le violoniste Arthur LeBlanc, le pianiste et chef d'orchestre Jean-Marie Beaudet, les ténors Raoul Jobin et Léopold Simoneau. Avec le CMQ fondé en 1944, l'École partage l'enseignement général, vocal et instrumental de la région de Québec. L'Institut canadien présente plusieurs manifestations musicales à ses abonnés. Fondé en 1891, le Club musical de Québec continue d'assurer la venue d'artistes internationaux.

Dans le domaine du théâtre lyrique, une des premières compagnies d'une certaine stabilité fut le Théâtre lyrique de Nouvelle-France (Théâtre lyrique du Québec). La Société lyrique d'Aubigny a aussi présenté des opéras et opérettes à partir de 1968; depuis 1985, l'Opéra de Québec a pris la relève en présentant au moins deux productions annuelles. Dans le domaine de la musique militaire, la musique du Royal 22e régiment a longtemps connu une carrière active tant au Canada qu'à l'étranger, notamment sous la direction de Charles O'Neill et d'Edwin Bélanger.

À titre de capitale du Québec, la ville de Québec est le siège du MACQ et, de ce fait, exerce une influence marquée sur l'activité générale de la musique au Québec. Dans le domaine de la composition musicale, ce n'est qu'au milieu du XXe siècle que la composition est devenue une activité normale. Les pionniers d'avant 1950, notamment Joseph Vézina, Robert Talbot, Léo Roy et Omer Létourneau, composaient discrètement, timidement, le plus souvent avec peu d'espoir d'une exécution prochaine de leurs oeuvres. Les compositeurs d'après 1950 n'appartiendront pas à une école particulière; leur personnalité s'est plutôt développée à titre individuel, sans rupture à tout prix avec le passé. En 1991, les plus actifs étaient Alain Gagnon, Denis Dion, Roger Matton, Nil Parent, fondateur du groupe GIMEL, et Gisèle Ricard. Denys Bouliane fait carrière comme compositeur en Allemagne depuis 1980. François Morel à l'Université Laval et Pierick Houdy au CMQ préparent la relève des jeunes compositeurs tout en restant eux-mêmes très actifs. La musique actuelle connaît une diffusion dans le milieu québécois grâce à l'Assn de musique actuelle de Québec (AMAQ) fondée en 1978 et qui compte parmi ses membres actifs les compositeurs Bernard Bonnier, Pierre Genest et Gisèle Ricard. À l'Université Laval se trouvent les Archives de folklore qui comptent parmi les plus importantes dans ce domaine sur le continent nord-amér. et auxquelles ont collaboré Luc Lacourcière, Conrad Laforte et Roger Matton. Déjà en 1927, 1928 et 1930, Québec avait été le théâtre de trois festivals du CP, importantes manifestations axées sur les chansons et métiers du terroir.

Chaque année, Québec est le théâtre de deux grandes manifestations populaires qui attirent de nombreux visiteurs du Canada et de l'étranger et au cours desquelles la chanson folklorique et la musique traditionnelle sont à l'honneur. Ce sont le Carnaval d'hiver en février, inauguré en 1955, et le Festival d'été international qui se tient en juin et juillet depuis 1968.

Une longue tradition de chant choral a été maintenue au XXe siècle par des ensembles comme les Petits chanteurs de la Maîtrise de Québec, le Choeur V'là l'bon vent, les Rhapsodes, le Choeur symphonique de Québec, l'Ensemble vocal Chantal-Masson, les Chanteurs Saint-Coeur-de-Marie, la Camerata vocale, l'Ensemble vocal André-Martin et l'Ensemble vocal Bernard Labadie.

Parmi les musiciens nés à Québec ou dans la région, on remarque Denyse Angé, Gilles Auger, Denis Bédard, Joseph-Arthur, Maurice, Conrad, Gabrielle, Françoys, Madeleine et Pierre Bernier, Edwin, Marc et Guy Bélanger, Édouard Biron, Maurice Blackburn, Antoine Bouchard, Victor Bouchard, Denys Bouliane, Guy Bourassa, Pierre, Benoît et René Boutet, Henri Brassard, Jean-Chrysostome Brauneis II, Jules Bruyère, Jean-Marie Bussières, Jean Carignan, Octave Hardy dit Chatillon, Jean-Marie Cloutier, Camille Couture, Léonce Crépault, Raymond Dessaints, Léon Dessane, Léon Destroismaisons, Pierre Flynn, France Dion, Rolande Dion, Télesphore-Octave Dionne, Danièle Dorice, Stanislas Drapeau, Joseph-Daniel Dussault, Joseph Gagnier, Henri Gagnon, Serge Garant, J.-Albert Gauvin, Gaston Germain, J.-Alexandre Gilbert, Rolland-G. Gingras, Roland Gosselin, Louis Gravel, Adolphe Hamel, Lucien Hétu, Raoul et André Jobin, Louis Jolliet, Bernard R. Laberge, Janine Lachance, Marthe Lapointe, Émile Larochelle, Célestin Lavigueur, Antonio et Marthe Létourneau, Omer, Paul, Jean et Claude Létourneau, Nazaire LeVasseur, Robert L'Herbier, Pierre-Olivier, Joseph, Roch, Léon et Cyrille-Roch Lyonnais, François et Philippe Magnan, Joseph-Désiré Marcoux, Fernand Martel, Jacqueline Martel, Charles-Amador Martin, Rodolphe Mathieu, François-Xavier Mercier, Anna-Marie Messénie, Léo-Pol Morin, Renée Morisset, Ernest Myrand, Paul-G. Ouimet, Marguerite Pâquet, Alfred Paré, Nil Parent, Geneviève Perreault, Alys Robi, Pierre Rolland, Maurice Rousseau, Philéas, Léo et Berthe Roy, Adrienne Roy-Vilandré, Marc Samson, Charles et Flavien Sauvageau, Jacques Simard, Léopold Simoneau, Paul-Émile Talbot, Robert Talbot, Georges-Émile Tanguay, Edmond Trudel, Monique Vachon, Séraphin Vachon, Richard Verreau ainsi que François et Joseph Vézina. La plupart des musiciens énumérés ci-dessus ont des articles à leur nom dans l' EMC. Ceux qui ne font pas l'objet d'articles individuels sont cités dans l'index.