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Raptors de Toronto

Les Raptors sont une équipe professionnelle de l’Association nationale de basketball (NBA) basée à Toronto, en Ontario. Depuis le déménagement des Grizzlies de Vancouver à Memphis en 2001, les Raptors sont la seule équipe canadienne dans la NBA. Depuis sa fondation en 1995, l’équipe a remporté six titres de division, a atteint les séries éliminatoires à 11 reprises et a gagné les championnats de la NBA une fois. Parmi les joueurs vedettes ayant fait partie de l’équipe, on compte Damon Stoudamire, Vince Carter, Chris Bosh, Kyle Lowry, DeMar DeRozan et Kawhi Leonard. Au cours de la saison 2017-2018, les Raptors se sont hissés au 1er rang du classement de la Conférence de l’Est en saison régulière, en plus d’établir un record de franchise avec 59 victoires. Ils ont remporté un autre titre de division à la saison 2018-2019 et se sont rendus aux finales du championnat, lors desquelles ils ont battu les Golden State Warriors en 6 matchs et obtenu leur premier titre de champions de la NBA.
Raptors de Toronto
(© Raffaele1/Dreamstime)

Première équipe professionnelle de basketball : les Huskies de Toronto

Les Huskies, première équipe professionnelle de basketball de Toronto, font partie de la Basketball Association of America, un précurseur de la NBA. Le 1er novembre 1946, Toronto accueille la toute première partie de cette ligue, contre les Knickerbockers de New York au Maple Leaf Gardens. Les Huskies perdent non seulement ce match, mais sont également dissous à l’issue de la saison 1946-1947, en raison d’une faible assistance aux matchs et d’une fiche décevante de 22 victoires et 38 défaites.

Le basketball professionnel s’absentera de la ville pendant près de 50 ans, bien que les Braves de Buffalo de la NBA disputent 16 matchs de saison régulière au Maple Leaf Gardens de 1971 à 1975.

Fondation des Raptors de Toronto

Les Raptors de Toronto constituent l’une des deux équipes d’expansion qui se joignent à la NBA lors de la saison 1995-1996, l’autre étant également canadienne (les Grizzlies de Vancouver). Il s’agit d’un jalon important pour la NBA, qui ne s’est jusqu’alors jamais aventurée au-delà des frontières des États-Unis.

Deux ans auparavant, en avril 1993, le groupe Professional Basketball Franchise (Canada) Inc. (PBF) dépose une demande officielle d’acquisition d’une équipe de la NBA. Celle-ci est préparée par John Bitove, président d’une société de services financiers, et d’un groupe comprenant l’ancien premier ministre de l’Ontario David Peterson et l’ancienne vedette des Pistons de Detroit, Isiah Thomas, qui deviendra plus tard le premier vice-président des Raptors.

En juillet 1993, un comité d’expansion de la NBA se rend à Toronto. Le groupe PBF lui présente son plan de construction d’un aréna au centre-ville, devant être relié à une ligne du métro de Toronto. Le 30 septembre 1993, PBF se voit attribuer conditionnellement une franchise à compter de la saison 1995-1996, laquelle deviendra la 28e équipe de la NBA, et ce, moyennant des frais d’expansion alors sans précédent de 125 millions de dollars. En vertu de l’accord, Toronto doit jouer ses deux premières saisons au SkyDome (maintenant le Rogers Center), en attendant l’achèvement de son domicile.

Les partisans choisissent un nom

En 1994, on demande aux partisans de suggérer des noms pour l’équipe. La liste finale se compose de dix d’entre eux : Beavers, Bobcats, Dragons, Grizzlies, Hogs, Scorpions, T-Rex, Tarantulas, Terriers et Raptors.

Le 15 mai, le nom de l’équipe, les Raptors de Toronto, est dévoilé à la télévision nationale canadienne tandis que son logo est révélé quelques jours plus tard. Ce nom est probablement influencé par la sortie du Parc jurassique (1993), populaire film de Steven Spielberg. Le logo est quant à lui constitué d’un dinosaure à l’allure agressive qui drible un ballon de basket. Les couleurs de l’équipe sont le rouge vif, le violet, le noir et l’argent « Naismith », en l’honneur du Canadien James Naismith, qui a inventé le basketball en 1891.

Raptors de Toronto
Flickr CC/Michael Tipton

Les premières saisons (1995-1998)

En plus d’Isiah Thomas comme vice-président des activités de basketball et de son adjoint Glen Grunwald, ancien vice-président des Nuggets de Denver, le club embauche Brendan Malone comme entraîneur-chef puis se tourne vers le repêchage 1995 de la NBA. Détenant le septième choix, l’équipe opte pour le meneur de jeu Damon Stoudamire issu de l’Université de l’Arizona, qui devient ainsi le premier visage de la franchise.

Damon Stoudamire répond aux attentes, menant au chapitre des points et des passes, mais l’équipe éprouve des ennuis au cours de sa première année d’existence, terminant la saison avec une fiche de 21 victoires contre 61 défaites. Elle parvient toutefois à quelques victoires surprenantes contre certaines des équipes les plus puissantes de la ligue, dont les Bulls de Chicago et les SuperSonics de Seattle. Damon Stoudamire est nommé joueur le plus utile du défi des recrues de la NBA au cours du week-end des étoiles, puis remporte le titre de recrue de l’année dans la NBA.

Isiah Thomas n’est cependant pas satisfait du rendement du club. Pour améliorer les chances de l’équipe, au terme de la saison il acquiert Doug Christie et Sharone Wright et congédie l’entraîneur Brendan Malone au profit de Darrell Walker.

Le club sélectionne Marcus Camby lors du repêchage 1996-1997 de la NBA. La combinaison de celui-ci avec Damon Stoudamire, en plus de l’apport de vétérans comme Doug Christie, Walt Williams et Popeye Jones, fait en sorte que le club s’améliore sensiblement, concluant la saison avec une fiche de 30 victoires et 52 défaites. Cependant, la saison suivante, des conflits internes poussent Isiah Thomas à rompre les liens avec le club. À la suite du départ de ce dernier, Damon Stoudamire exige d’être échangé. Il sera envoyé aux Trail Blazers de Portland dans le cadre d’un échange à six joueurs. Remportant seulement 16 matchs lors de la saison 1997-1998, le club fait à nouveau partie de la loterie du repêchage de la NBA.

L’ère Vince Carter (1998-2004)

Le repêchage de la NBA de 1998 constitue un tournant majeur dans l’histoire de la franchise. Grâce à une fiche de 16 victoires et 66 défaites, l’équipe fait à nouveau partie de la loterie de repêchage de la NBA, un système conçu pour conférer aux pires équipes de la ligue de meilleures chances de dénicher des joueurs universitaires de haut niveau. Le nouveau directeur général Glen Grunwald tire profit de la situation : les Raptors échangent leur quatrième choix pour le cinquième choix, détenu par les Golden State Warriors, qui devient Vince Carter, un joueur issu de l’Université de Caroline du Nord capable de jouer à la fois comme arrière et ailier.

Sensationnel marqueur pendant ses années universitaires, Vince Carter s’impose dans la NBA dès sa saison recrue. Il est sacré recrue du mois de la NBA à deux reprises, et joueur de la semaine à une reprise, étant le premier joueur des Raptors à recevoir ces honneurs. Comme Damon Stoudamire avant lui, Carter est nommé recrue de l’année, marquant en moyenne 18,3 points par match (au sommet de l’équipe) et électrisant les foules par ses prouesses aériennes au lancer coulé. Bien vite, il devient favori des fans, à Toronto comme ailleurs dans la ligue.

La saison 1998-1999 est la meilleure des Raptors jusqu’alors. L’équipe remporte 46 pour cent de ses joutes au cours d’une saison écourtée par le lock-out de la NBA. Une grande part de cette amélioration est attribuable à Vince Carter. Certaines décisions de Glen Grunwald, dont la mise sous contrat des vétérans Charles Oakley et Kevin Willis, rapportent leurs dividendes, tandis que le nouvel entraîneur Butch Carter parvient à motiver ses troupes. À l’issue du dernier match de la saison, Vince Carter s’adresse à la foule au micro, lui garantissant l’accès aux séries éliminatoires la saison suivante.

Avant le début de la saison 1999-2000, Glen Grunwald fait l’acquisition de la vedette en devenir Antonio Davis pour garnir sa formation partante. Il ajoute également de la profondeur à l’équipe en mettant sous contrat les chevronnés Muggsy Bogues et Dell Curry.

Bien que Vince Carter demeure le joueur étoile de l’équipe, son cousin Tracy « T-Mac » McGrady commence également à se faire un nom sur le terrain. Celui-ci est repêché directement de son école secondaire par Isiah Thomas et les Raptors lors du repêchage de 1997 et, comme son cousin, il est un joueur athlétique et équilibré en mesure de jouer tant comme arrière que comme ailier.

L’équipe démontre son potentiel au cours du match des étoiles de cette saison. Premier joueur des Raptors à disputer et à amorcer un match des étoiles de la NBA, Vince Carter récolte ce qui représente alors le deuxième plus grand nombre de votes des partisans de l’histoire de la NBA. Il affronte également son cousin « T-Mac » dans l’épreuve des lancers coulés, au cours de laquelle il écrase ses adversaires en effectuant un éventail de lancers coulés inédits.

Outre la transformation de Vince Carter en superstar, la saison 1999-2000 sert à poser un certain nombre de jalons pour l’équipe, de ses premières diffusions à la télévision américaine à son installation dans le tout nouveau Centre Air Canada (maintenant le Scotiabank Arena). L’élément le plus marquant est toutefois la première participation des Raptors aux séries éliminatoires. L’équipe est toutefois éliminée après trois défaites consécutives aux mains des Knicks de New York, plus expérimentés.

L’équipe se rend en séries éliminatoires à nouveau lors des deux saisons suivantes. Les Raptors franchissent le premier tour lors de la saison 2000-2001 avant de s’incliner face aux 76ers de Philadelphie dans le cadre de la demi-finale de la Conférence de l’Est, lors d’une lutte mémorable entre Vince Carter et une autre superstar de la NBA, le meneur de jeu Allen Iverson. Après que chaque équipe remporte trois des six joutes initiales, les Raptors sortent perdants d’un septième et dernier match très serré se terminant par la marque de 88 à 87. Suivant cette défaite, Vince Carter fait l’objet de critiques pour sa performance et pour sa décision d’avoir assisté, le matin du match, à la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Caroline du Nord, son alma mater. Bien que Carter soit à nouveau le joueur dominant de son équipe, il ne marque pas autant que lors des matchs précédents, et il rate de peu son ultime lancer qui aurait pu donner la victoire aux siens, alors que s’écoulent les dernières secondes du match. Les Raptors n’avanceront plus jamais aussi loin au cours de l’ère Carter.

À l’aube de la saison 2002-2003, l’équipe amorce un déclin. De nombreux joueurs se blessent et l’équipe établit un record peu reluisant de la NBA lorsqu’elle ne parvient pas à assembler une formation complète de 12 joueurs lors d’un match. Avec l’accumulation des blessures et l’absence prolongée de joueurs-clés dont Vince Carter et Antonio Davis, le club chute au classement et termine la saison avec une fiche de 24 gains contre 58 revers, ayant à nouveau droit à la loterie du repêchage de la NBA. Les fans se mettent à douter de la solidité de Vince Carter. L’entraîneur Lenny Wilkens, qui a mené l’équipe aux séries éliminatoires au cours des deux saisons précédentes, est congédié.

Transition de Carter à Bosh et renforcement de l’équipe

Le repêchage de 2003 confère aux Raptors de Toronto une fondation sur laquelle bâtir en la personne de Chris Bosh. Quelques saisons doivent toutefois s’écouler avant le retour de l’équipe en séries éliminatoires. Bien que Vince Carter continue de dominer dans la plupart des catégories statistiques, bon nombre des coéquipiers qui l’entouraient au cours des séries éliminatoires des années précédentes ne font plus partie de l’équipe. Les blessures demeurent un enjeu majeur pour l’équipe, dont l’attaque éprouve de nombreux ennuis sous l’entraîneur Kevin O’Neill. Celui-ci et les membres de son personnel ne sont en poste qu’une saison, et au printemps 2004, le directeur général Glen Grunwald est également relevé de ses fonctions.

Les Raptors amorcent alors une phase de reconstruction, embauchant Rob Babcock comme directeur général et l’ancien joueur de la NBA Sam Mitchell comme entraîneur-chef. Toutefois, au cours des deux années suivantes, les Raptors remportent moins de 40 pour cent de leurs parties et connaissent un roulement élevé de joueurs. Morris Peterson, un favori des partisans, demeure en place, mais la majeure partie des joueurs de l’ère Carter évoluent alors au sein d’autres équipes. Babcock y va peut-être de la sélection la plus douteuse de l’histoire de la franchise lorsqu’il opte pour le centre Rafael Araujo au huitième rang lors du repêchage de 2004. Malgré les attentes, on se rend vite compte qu’il lui manque la vitesse, les qualités athlétiques et le répertoire offensif pour s’imposer dans la NBA moderne.

le Heat de Miami contre les Raptors de Toronto
(© Dgareri/Dreamstime)

Après avoir repêché Rafael Araujo, Rob Babcock cède Vince Carter aux Nets du New Jersey au début de la saison 2004-2005. L’échange s’avère désastreux pour les Raptors. L’équipe obtient deux choix au repêchage, qui se traduisent par deux joueurs qui déçoivent, ainsi que deux vétérans qui ne jouent ensuite que quelques saisons. Le principal élément de l’échange, le centre et ancienne étoile Alonzo Mourning, refuse de se joindre à l’équipe et est libéré. Chris Bosh est le seul aspect positif de la saison 2004-2005, sa deuxième, alors qu’il maintient une moyenne de 16,8 points et 8,9 rebonds par match et prend part à son premier match des étoiles.

Malgré la solide performance de Chris Bosh, l’équipe continue à s’enliser sous Rob Babcock. Celui-ci est finalement congédié au terme de la saison 2005-2006, au moment de l’embauche de Bryan Colangelo, ancien dirigeant de l’année dans la NBA.Bryan Colangelo amorce son mandat avec les Raptors en mettant la main sur le premier choix au repêchage 2006 de la NBA (il choisit Andrea Bargnani). Il ne perd ensuite pas de temps à refaçonner la formation. Résultat : l’une des plus grandes surprises de la saison 2006-2007, les Raptors enregistrant 47 victoires, soit 20 de plus que l’année précédente, et atteignant les séries éliminatoires pour la première fois en cinq saisons. Ironie du sort, ils sont alors défaits par nul autre que Vince Carter et sa nouvelle équipe, les Nets du New Jersey. Armés de nouveaux joueurs talentueux et d’une nouvelle direction, les Raptors semblent toutefois sur la bonne voie.

Avec Chris Bosh comme leader, les Raptors accèdent à nouveau aux séries éliminatoires lors de la saison 2007-2008, mais sont derechef éliminés au premier tour, s’inclinant devant Dwight Howard et le Magic d’Orlando.

Les difficultés se poursuivent (2008-2013)

Dans le sillage de ces deux éliminations consécutives en première ronde, Colangelo tente par tous les moyens d’ajuster sa formation autour de Chris Bosh et d’Andrea Bargnani. Le club met sous contrat un éventail de vétérans en vue, de Jermaine O’Neal à Hedo Türkoğlu en passant par Rudy Gay, mais aucun ne se démarque, tandis qu’Andrea Bargnani ne cesse de décevoir. Les Raptors ont une fiche perdante au cours des cinq saisons suivantes. Chris Bosh plie finalement bagage avant la saison 2010-2011 pour se joindre à LeBron James et à Dwyane Wade à Miami, où il jouera un rôle clé dans les futures éditions championnes du Heat.

Comme Rob Babcock avant lui, Bryan Colangelo est finalement congédié puis, au cours de l’entre-saison 2013, son ancien adjoint Masai Ujiri lui succède au poste de directeur général et président.

Retour au succès avec le directeur général Masai Ujiri (2013-2017)

La première grande décision du directeur général Masai Ujiri consiste à échanger Andrea Bargnani et, peu après, Rudy Gay. Les amateurs de basketball et les médias sont catégoriques : ces échanges feront chuter l’équipe torontoise au dernier rang de la ligue, ce qui augmentera ses chances d’obtenir le premier choix au repêchage 2013 de la NBA. Nombreux sont ceux qui misent sur Andrew Wiggins, joueur canadien capable de jouer à la fois arrière et ailier et dont le héros d’enfance était Vince Carter, ancien joueur des Raptors. Cependant, les échanges produisent un tout autre résultat, en galvanisant le club sportif. Contre toute attente, les Raptors terminent la saison 2013-2014 avec une fiche de 48-34, battant un record de victoires au sein de la franchise. Bien qu’ils ne parviennent pas encore cette fois-ci à accéder à la deuxième ronde des séries éliminatoires — ils perdent aux mains des Nets de Brooklyn au terme d’une série de sept matchs très serrés —, les Raptors sont clairement de retour sur la bonne voie.

Les Raptors se rendent de nouveau en séries éliminatoires au cours de la saison 2014-2015, avec un nouveau record de 49 victoires pendant la saison. Encore une fois cependant, le club est vaincu en première ronde, cette fois-ci par les Wizards de Washington en quatre matchs consécutifs. Malgré une offensive toujours solide en saison régulière, notamment avec l’appui de Louis Williams, nommé sixième joueur de l’année de la NBA, la défense présente certaines lacunes qui mettent en évidence le besoin, pour le directeur général Ujiri, d’apporter certaines améliorations de ce côté pendant la saison d’entraînement.

Pour ce faire, M. Ujiri introduit dans l’équipe DeMarre Carroll, swingman de grande renommée, Bismack Biyombo, bloqueur de tirs et centre substitut, Luis Scola, ailier vétéran et Cory Joseph, meneur substitut et premier joueur canadien de l’équipe (de Pickering, en Ontario). Comptant parmi leurs rangs des joueurs étoiles tels que DeMar DeRozan et Kyle Lowry, ainsi que le centre prometteur Jonas Valanciunas, les Raptors semblent, à l’aube de la saison 2015-2016, dotés d’une équipe plus solide que jamais. Ces trois joueurs étaient déjà actifs à l’époque de Bryan Colangelo ; toutefois, ce n’est que sous la direction de Masai Ujiri qu’ils seront enfin entourés des bons joueurs pour optimiser leurs talents. En outre, l’entraîneur-chef Dwayne Casey, lui aussi un « vestige » de la même époque, s’améliore saison après saison et trouve la combinaison parfaite de patience et d’intensité dans sa gestion de l’équipe.

Le club entame la saison 2015-2016 avec cinq victoires consécutives et se classe avec le quatrième meilleur bilan global de la ligue. Les Raptors remportent 56 matchs (un record pour la franchise) ; envoient deux de leurs joueurs (Lowry et DeRozan) au match des étoiles, tenu à Toronto pour la première fois dans l’histoire de la NBA ; et atteignent les séries éliminatoires au deuxième rang global de la Conférence de l’Est de la NBA. Au cours de sa meilleure saison à vie, l’équipe défait les Pacers de l’Indiana, puis le Heat de Miami, se rendant pour la première fois aux finales de la Conférence de l’Est. Elle est toutefois défaite par LeBron James et les Cavaliers de Cleveland, éventuels champions des séries.

En septembre 2016, le contrat d’Ujiri en tant que président est prolongé, tandis que Jeff Weltman est promu au poste de directeur général. En saison régulière 2016-2017, les Raptors gagnent 51 matchs et finissent au 3e rang de la Conférence de l’Est. L’équipe bat les Bucks de Milwaukee en première ronde des séries éliminatoires, mais est défaite en quatre matchs consécutifs par les Cavaliers de Cleveland en demi-finales de la Conférence de l’Est.

Réinitialisation de la culture d’équipe et championnats (2017-2019)

Après d’autres résultats décevants aux séries éliminatoires malgré une saison régulière fructueuse, l’équipe doit se rendre à l’évidence : un changement s’impose. Dans le cadre d’une conférence de presse après la saison, Ujiri parle de « réinitialiser la culture » de l’équipe. Plusieurs se demandent si cela annonce un changement de personnel, y compris les agents libres Serge Ibaka et Kyle Lowry, ou encore le remplacement des entraîneurs.

Malgré les spéculations, l’entraîneur Casey demeure à la tête de l’équipe, et Ibaka et Lowry resignent des contrats. L’entraîneur et son personnel mettent en place un tout nouveau système offensif, plus en phase avec le style d’équipes offensives comme les Golden State Warriors et plaçant l’accent sur le mouvement du ballon et les tirs de trois points. Menés par Lowry et DeRozan, les Raptors adoptent rapidement le changement et se hissent au sommet du classement de la Conférence de l’Est avec une série de 11 victoires consécutives en février et en mars 2018. Lowry et DeRozan sont à nouveau choisis pour représenter les Raptors au match des étoiles annuel, ce dernier étant choisi par les partisans sur l’équipe de départ. DeRozan passe aussi à l’histoire des Raptors le 1er janvier 2018 en battant le record d’équipe du plus grand nombre de points (52) contre les Bucks de Milwaukee. Il n’est que le troisième Raptor de l’histoire à compter plus de 50 points en une seule partie, après Vince Carter (51 points) et Terrence Ross (51). En saison régulière cette année-là, les Raptors gagnent 59 matchs et finissent au premier rang de la Conférence de l’Est.

Même s’ils sont l’équipe à battre en commençant les séries éliminatoires de leur conférence, les Raptors éprouvent à nouveau des difficultés. En effet, ils disputent six matchs difficiles avant de vaincre les Wizards de Washington, huitièmes de série, en première ronde. Aux demi-finales de conférence, l’équipe tire sa révérence après quatre matchs contre son ennemi juré, les Cavaliers de Cleveland. Bien que ces derniers doivent beaucoup de leur succès au joueur vedette LeBron James, le fait demeure que l’équipe torontoise finit toujours par perdre l’élan de sa saison régulière. Cette nouvelle défaite met fin au mandat de Dwayne Casey, pourtant mis en lice par la NBA cette année-là au titre d’entraîneur de l’année (il remporte le titre un mois plus tard).

Nick Nurse, l’un des entraîneurs assistants de Nick Casey, devient le nouvel entraîneur-chef. En juillet 2018, les Raptors cèdent DeMar DeRozan, le pivot Jakob Poeltl et un choix de première ronde au repêchage aux Spurs de San Antonio en échange de l’ailier Kawhi Leonard et de l’arrière Danny Green. En 2014, Kawhi Leonard a gagné le titre de champion de la NBA avec les Spurs et a été nommé le joueur le plus utile des finales. Il détient aussi le titre du meilleur joueur défensif de la NBA pour les saisons 2014-2015 et 2015-2016. Une rumeur court toutefois selon laquelle l’athlète ne veut pas jouer pour les Raptors et qu’il a l’intention de ne pas se présenter aux entraînements. Malgré tout, le joueur obtient une moyenne de 26,6 points sur 60 matchs au sein de l’équipe et mène les Raptors au titre de division avec une fiche record de 58-24.

Après la victoire des Raptors contre Orlando en 5 matchs au début des séries éliminatoires, Kawhi Leonard se taille réellement une place dans l’histoire de l’équipe torontoise en marquant un but à la toute dernière seconde du septième match décisif contre Philadelphie. Aux finales de la conférence de l’Est, les Raptors multiplient les exploits. L’équipe perd d’abord ses deux premiers matchs contre Milwaukee avant de faire une remontée spectaculaire de quatre victoires consécutives, accédant ainsi à leur toute première finale de la NBA.

En finale, les Raptors affrontent les Golden State Warriors, champions en titre, et les deux équipes sont à égalité après les deux premiers matchs disputés à Toronto. Les Raptors gagnent ensuite les troisième et quatrième matchs haut la main avec un score respectif de 123-109 et de 105-92, avant de perdre le cinquième match de justesse (105-106). Grâce à une victoire de 114 à 110 lors d’un sixième match enlevant à Oakland, les Raptors deviennent champions de la NBA, une première dans l’histoire de la franchise. Ils sont aussi la première équipe non américaine à remporter le titre. Kawhi Leonard est nommé joueur le plus utile des finales pour une deuxième fois en carrière, devenant par le fait même le troisième joueur (après Kareem Abdul-Jabbar et LeBron James) à remporter la distinction au sein d’équipes différentes. Kyle Lowry, plus ancien joueur des Raptors et celui qui a compté les 11 premiers points du sixième match, déclare : « Les mots ne suffisent pas pour exprimer comment je me sens. Cela fait 13 ans que je joue dans la NBA. De pouvoir dire que je suis maintenant un des champions du monde est incroyable. Je l’attendais depuis longtemps. »

Les Raptors, leurs partisans et le mouvement « We The North »

Les Raptors de Toronto sont appuyés par des fans passionnés, malgré les difficultés de l’équipe et le fait que, quel que soit le niveau de performance offert par l’équipe sur le terrain, les médias locaux accordent à d’autres équipes, comme les  Maple Leafs de la LNH et les Blue Jays de la MLB, beaucoup plus d’attention.

Malgré tout — ou peut-être pour cette raison —, l’équipe jouit du soutien inconditionnel de ses partisans, qui ont su mettre en place un véritable réseau de sites partisans, notamment les blogues Raptorblog et Raptors HQ, parmi les premiers consacrés à une seule équipe sportive sur internet. Même au cours des années les plus difficiles de la franchise, lorsqu’elle ne parvient pas à se rendre en séries éliminatoires année après année, l’assistance aux matchs est régulière et nombreuse. En 2005-2006, par exemple, on compte en moyenne 17 056 spectateurs à chacun des matchs à domicile des Raptors ; l’équipe se place ainsi au 17e rang sur 30 équipes du point de vue de l’assistance aux matchs. Dix ans plus tard, au cours de la victorieuse saison 2015-2016, la franchise se hisse au quatrième rang de la ligue pour l’assistance aux matchs, avec une moyenne de 19 825 spectateurs lors des matchs à domicile.

En 2014, la franchise parvient à exprimer l’essence même de la passion qui anime ses fans avec sa campagne « We The North » (Nous le Nord). Élaborée fin 2013 par l’agence de création de l’équipe, Sid Lee, la campagne s’appuie sur la conviction qu’ont certains partisans des Raptors que les équipes américaines (et même les médias canadiens) mettent souvent de côté leur équipe de basketball, lui manquant même de respect. Affirmant sans détour que l’équipe du Nord est seule contre tous, la campagne montre des images de la culture du basketball torontoise et présente plusieurs symboles typiquement canadiens dans ses publicités télévisées, dont des images d’hiver et un husky.

Le slogan « We The North », popularisé d’un bout à l’autre de la ligue, devient rapidement le cri de ralliement de l’équipe et de ses fans, témoignant de la grande passion des adeptes de l’équipe. Tout au long des séries éliminatoires 2015 et 2016 de la NBA, les bannières « We The North » sont omniprésentes dans les arénas des équipes adverses, ainsi que dans la deuxième ronde jouée par les Raptors contre le Heat de Miami en 2016. Certains fans du Heat rétorquent en enfilant des T-shirts portant le message « We The South » (Nous le Sud).

La campagne des Raptors bénéficie de l’appui de certaines personnalités culturelles bien connues, notamment le musicien et acteur Drake, rappeur canadien devenu ambassadeur mondial de l’équipe en septembre 2013. La célébrité de Drake à l’échelle internationale, de même que son amour avoué pour les Raptors et sa ville natale, Toronto, cadrent parfaitement avec la campagne. L’artiste est depuis devenu une figure de proue des initiatives de marketing et de marchandisage des Raptors.

Le club, misant sur sa popularité auprès de ses fans, crée un espace de visionnement à l’extérieur du Centre Air Canada (maintenant le Scotiabank Arena), où les fans peuvent se réunir pour regarder les matchs des Raptors sur écran géant. Portant officiellement le nom de « Ford Fan Zone », cet endroit est rapidement rebaptisé « Jurassic Park » (Parc jurassique) par les amateurs de sport ; pendant les séries éliminatoires de la NBA, on montre désormais régulièrement des images de la foule nombreuse réunie au Parc jurassique.

Membres du Temple de la renommée

Les joueurs suivants ont été intronisés au Naismith Memorial Basketball Hall of Fame à Springfield, au Massachusetts.

Nom

Position

Période passée auprès des Raptors 

Année d’intronisation 

Leonard R. « Lenny » Wilkens

Entraîneur

2000-2003

1989

Wayne R. Embry

Directeur général

2006

1999

Hakeem Olajuwon

Centre

2001-2002

2008

Tracy McGrady

Arrière

1997-2000

2017

En savoir plus

Faits saillants sur les Raptors de Toronto

Date de fondation

1995

Domicile

SkyDome (1995–99); Centre Air Canada (1999–present)

Couleurs de l'équipe

rouge, argent, noir, or, blanc et violet

Titres de divison

2007, 2014, 2015, 2016

Titre de conférence

Championnats