Richard Harrison, poète, essayiste, éditeur (né en 1957 à Toronto, en Ontario). Richard Harrison est bien connu pour sa poésie primée, particulièrement son recueil On Not Losing My Father’s Ashes in the Flood (2016), récipiendaire d’un Prix littéraire du gouverneur général. Il a publié six livres de poésie et corédigé six recueils d’essais. Ses œuvres traitent d’une variété de thèmes, dont le hockey, les superhéros de bande dessinée, le langage et le deuil. Il enseigne la création littéraire, la bande dessinée et le roman illustré à l’Université Mount Royal à Calgary.
Jeunesse et formation
Richard Harrison étudie à l’Université Trent, à Peterborough, en Ontario. Il obtient des diplômes en biologie et en philosophie en 1976. En 2017, il confie sur le podcast Trent Voices que son passage à l’université a contribué à « libérer sa curiosité et sa créativité », car le campus était tout juste assez petit pour qu’il puisse profiter de l’encouragement des professeurs dans toutes les disciplines.
Richard Harrison enseigne à Trent pendant sept ans avant de déménager à Montréal afin de compléter une maîtrise en création littéraire à l’Université Concordia. En 1995, il s’installe avec sa famille à Calgary, où il a accepté le poste d’auteur en résidence Marik-Flanagan à l’Université de Calgary. Il y enseigne pendant un an après sa résidence, puis il traverse la ville pour enseigner la création littéraire à l’Université Mount Royal.
Premiers recueils de poèmes
En 1987, Richard Harrison publie son premier livre de poésie, Fathers Never Leave You, un hommage à son père, l’ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale Ralph Harrison, qui a instillé à son fils l’amour de la poésie. Ce recueil est suivi de Recovering the Naked Man (1991) et Hero of the Play (1994). Ce dernier, un recueil de poèmes écrits dans le jargon du hockey et prenant comme points de départ des joueurs ou des événements de ce jeu, est lancé au Temple de la renommée du hockey, puis commenté à l’émission Adrienne Clarkson Presents à la télévision de CBC (voir aussiAdrienne Clarkson).
Le recueil suivant de Richard Harrison, Big Breath of a Wish (1998), s’inspire de sa première année de paternité et du développement du langage chez sa fille. Salué pour son analyse intelligente et subtile du langage, le recueil est sélectionné pour le Prix littéraire du gouverneur général et remporte en 1999 le prix littéraire W.O. Mitchell de la Ville de Calgary (voir aussiW.O. Mitchell). En 2005, il publie le recueil Worthy of His Fall, traitant de la guerre de 2004 en Irak et qui se penche sur les thèmes de la paternité et de la religion.
On Not Losing My Father’s Ashes in the Flood (2016)
En 2016, Richard Harrison publie On Not Losing My Father’s Ashes in the Flood, qui remporte à la fois le prix de poésie Stephan G. Stephansson et le Prix littéraire du gouverneur général en 2017. Comme l’explique Richard Harrison à la CBC, ce recueil provient de trois sources distinctes : le désir de traiter ses poèmes comme des personnages, le diagnostic de démence et la mort de son père, et les inondations de 2013 en Alberta.
Le recueil demande 11 ans de travail à Richard Harrison. Il l’envisage d’abord comme une « poésie sur la poésie ». Toutefois, lorsque son père reçoit un diagnostic de démence, puis meurt, en 2011, le recueil devient poésie au sujet de son père. La paternité est le thème dominant dans l’œuvre de Richard Harrison. La prise de conscience, durant la maladie de son père, de tout ce qui reste à régler dans leur relation, inspire beaucoup de ses poèmes.
Le processus d’écriture se transforme à nouveau après l’inondation de 2013 en Alberta, durant laquelle au moins 3 000 édifices de Calgary sont immergés, et qui entraîne l’évacuation de 100 000 personnes. La cave de la maison de Richard Harrison, où il conservait les cendres de son père, est inondée. Pendant 48 heures, il croit que les cendres ont été emportées. Plus tard, il apprend qu’elles ont été retrouvées et recueillies par des amis.
On Not Losing My Father’s Ashes in the Flood est encensé par la critique. CBC Books qualifie le recueil de « livre d’une grande profondeur intellectuelle, aussi généreux qu’enchanteur » et salue le talent de l’auteur qui a su « combiner des éléments de mémoire, d’élégie, d’essai lyrique et de correspondance personnelle avec des appréciations d’œuvres littéraires allant du haïku aux livres de bande dessinée ». Dans sa recension pour la League of Canadian Poets, Sharon Berg écrit que Harrison « est à la fois professionnel et personnel, avec un ton de confession. Sa poésie a d’autant plus d’effet sur le lecteur que, simultanément, Harrison interroge ses propres pensées sur ce qui fait un poème ou une histoire, et ses expérimentations avec la structure poétique. »
Après avoir remporté le Prix du gouverneur général, Richard Harrison déclare à la CBC : « Pour ce type d’art, la validation n’est jamais l’argent, mais c’est la manière dont les gens écoutent, la manière dont il les touche. »
Influences
Dans une interview pour 49th Shelf, Richard Harrison a cité questions I asked my mother (1987) et Now You Care (2003) de Di Brandt ainsi que Seed Catalogue (1977) de Robert Kroetsch parmi ses influences littéraires.
Autres activités
Richard Harrison a coécrit deux recueils d’essais : Now is the Winter (2009), qui se penche sur le hockey et la littérature, et Secret Identity Reader (2010), une contribution aux études sur les superhéros de bandes dessinées.
Vie personnelle
Richard Harrison vit à Calgary avec sa famille depuis 1995. Il enseigne l’anglais et la création littéraire à l’Université Mount Royal.
Prix et récompenses
- Prix Harbourfront Discovery (« Origin of Species », « Verrocchio », « Iran Under the Shah ») (1978)
- Prix People’s Poetry, médaille d’argent (Fathers Never Leave You), Milton Acorn (1988)
- Prix littéraire du gouverneur général pour poésie (On Not Losing My Father’s Ashes in the Flood) (2017)
- Prix de poésie Stephan G. Stephansson (On Not Losing My Father’s Ashes in the Flood), Writers’ Guild of Alberta (2017)
- Prix littéraire W.O. Mitchell (Big Breath of a Wish), Ville de Calgary (1999)