Arthur
Herbert Lindsay « Tappy » Richardson, V.C., policier, soldat, héros
de guerre, ouvrier (né le 23 septembre 1872 à Southport, en Angleterre;
mort le 15 décembre 1932 à Liverpool, en Angleterre). Arthur
Richardson a servi dans la Police à cheval du Nord-Ouest de 1894 à 1907 mais a pris un congé
en 1900 pour combattre dans la guerre d’Afrique du Sud. Il est le premier membre d’une
unité canadienne à avoir reçu la Croix de Victoria.
Le sergent Arthur Herbert Lindsay Richardson portant la Croix de Victoria et la Médaille de la Reine pour l’Afrique du Sud (sans barrette).
(Avec la permission de la Direction de l’histoire et du patrimoine, ministère de la Défense nationale.)
Jeunesse
Arthur Richardson fréquente le Liverpool
Institute and School of Arts. Après avoir reçu son diplôme, il devient apprenti dans un cabinet dentaire
. Toutefois, alors qu’il a presque
19 ans, il rompt ses relations avec sa mère (pour des raisons inconnues).
Arthur Richardson quitte son apprentissage en 1891 et s’embarque pour le
Canada.
Arthur
Richardson se rend dans l’Ouest et travaille dans un ranch à Stony Mountain
, au Manitoba
. Il déménage ensuite à Regina
, située à l’époque dans les Territoires du Nord-Ouest
, et se joint à la Police à cheval du Nord-Ouest
(P.C.N.-O.)
le
7 mai 1894 pour un engagement de cinq ans.
Arthur
Richardson aime sa nouvelle existence et en parlera plus tard comme de la plus
belle période de sa vie. À l’expiration de son engagement, il signe pour trois
autres années. Son nouveau poste se trouve à Prince Albert
, dans les Territoires du
Nord-Ouest, et il est promu au rang de caporal. Puis, en octobre 1899, la
guerre éclate entre l’Angleterre et les républiques boers du Transvaal et de
l’État libre d’Orange, en Afrique du Sud.
Guerre d’Afrique du Sud
Au Canada,
le soutien à l’Angleterre dans la guerre d’Afrique du Sud
(1899-1902) est mitigé et généralement
divisé selon la frontière linguistique, les Canadiens anglais voulant que le
pays envoie des troupes. Le premier ministre
sir Wilfrid Laurier
acquiesce à contrecœur et autorise
la levée d’un bataillon d’infanterie d’un millier d’hommes. Au cours de la
guerre, le Canada fournira plusieurs autres unités, soit huit bataillons de
fusiliers à cheval, une brigade d’artillerie de campagne et un hôpital de
campagne.
Le Canadien
Donald Alexander Smith
, qui deviendra lord Strathcona en
1897, lève et équipe à ses frais un régiment de fusiliers à cheval, le
Strathcona’s Horse. L’unité est recrutée dans l’Ouest canadien, et Arthur
Richardson s’y joint le 14 février 1900. Il est commandé par le
légendaire Sam Steele
, un autre membre de la Police à
cheval du Nord-Ouest.
Le
5 juillet 1900, le caporal Richardson fait partie d’une patrouille de
38 hommes qui prend les devants sur le gros des forces afin d’effectuer
une reconnaissance. Alors que les Strathconas progressent prudemment vers le
village de Wolve Spruit, un groupe de quelque 80 Boers commence à faire
feu depuis des positions creusées dans un lit de ruisseau asséché. Les
Canadiens ripostent immédiatement, mais les Boers, plus nombreux, ont
l’avantage.
Le
commandant de la patrouille ordonne à ses hommes de se replier. Pendant que les
troupes font demi-tour, deux soldats sont blessés, mais restent en selle. Un
troisième, Alex McArthur, est touché au bras et à la jambe, et son cheval est
blessé. Le cheval tombe, emprisonnant le soldat sous son poids. Tandis qu’Alex
McArthur tente de se libérer, les Boers se ruent vers lui pour le faire
prisonnier.
Voyant
cela, Arthur Richardson fait demi-tour et fonce vers Alex McArthur, toujours
coincé sous son cheval. Tapi contre sa selle, il traverse un feu nourri, rejoint
son camarade et descend de cheval. Les Boers ne sont plus qu’à 275 mètres.
Il tire son camarade blessé de sous son cheval, l’installe sur sa selle, grimpe
derrière lui et fonce rejoindre ses positions.
Pendant ce
sauvetage épique, plusieurs balles ont traversé le manteau d’Arthur Richardson,
mais aucune ne l’a touché. Son cheval est atteint à deux reprises et meurt peu
après. Alex McArthur survit à ses blessures. Pour sa bravoure face à l’ennemi,
Arthur Richardson reçoit la Croix de Victoria
(V.C.). Quand la nouvelle
arrive en Afrique du Sud, le lieutenant-colonel Steele promeut Richardson
sergent. Il est le premier membre d’une unité canadienne structurée à recevoir
la V.C.
Après-guerre
En
février 1901, les Strathconas reviennent au Canada. Cependant, Arthur
Richardson se rend d’abord à Liverpool et, en juillet, reçoit sa Croix de Victoria
du roi Edward VII. Au Canada,
il est libéré des Strathconas. Il se rengage dans la P.C.N.-O.
à Battleford
, dans les Territoires du Nord-Ouest
, pour trois autres années, cette
fois au rang de sergent. Il renoue une relation antérieure avec Florence
Hughes, qu’il épouse en 1901. Leur fille, Dorothy, naît un an plus tard.
Arthur Richardson
est promu sergent-major, mais s’attendait plutôt à ce que sa Croix de Victoria
lui vale une commission de la reine. Cette déception, combinée à la maladie de
sa femme, l’amène à s’endetter. Peu après la naissance de Dorothy, son épouse
Florence reçoit un diagnostic de tuberculose
, et les traitements sont coûteux.
Par la suite, Arthur Richardson connaît lui-même des problèmes de santé. Il
quitte la P.C.N.-O. en 1907 et devient agent de police municipal d’Indian Head
, en Saskatchewan
. De plus en plus endetté, il doit
être soutenu par les habitants du village.
Retour en Angleterre
En 1908,
Arthur Richardson et sa famille retournent à Liverpool, où sa femme meurt. Il
mène une existence anonyme, sa famille n’étant même pas informée de son retour,
et occupe plusieurs emplois d’ouvrier. Tandis qu’il demeure dans l’ombre, un
Écossais portant le même nom se fait passer pour lui pendant plusieurs années
et est traité en héros. La mascarade est découverte seulement à sa mort en
1924, et le vrai Arthur Richardson, se manifestant enfin, est l’objet d’une
brève attention.
Le
13 décembre 1932, Arthur Richardson est conduit à l’hôpital pour une
appendicite aiguë, mais il est trop tard. Il meurt deux jours plus tard, et est
enterré avec tous les honneurs militaires dans le cimetière St. James, à
Liverpool.