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Rivière Bloodvein

Sans doute nommée ainsi en raison des « veines » (rayures) de granite rouge qui parcourent son lit rocheux à proximité de sa source, la rivière Bloodvein prend naissance dans les grandes étendues sauvages du Bouclier canadien, à 600 km au nord-ouest de Thunder Bay (Ont) et à 500 km au nord-est de Winnipeg.

Sans doute nommée ainsi en raison des « veines » (rayures) de granite rouge qui parcourent son lit rocheux à proximité de sa source, la rivière Bloodvein prend naissance dans les grandes étendues sauvages du Bouclier canadien, à 600 km au nord-ouest de Thunder Bay (Ont) et à 500 km au nord-est de Winnipeg. Tout au long de son cours de 306 km, elle culbute sur des rapides jonchés de roches, traverse des lacs bordés de roc, des forêts ininterrompues de pins gris et de vastes marais sauvages, s'écoulant vers l'ouest jusqu'au lac Winnipeg. D'anciennes fresques aux pictogrammes d'ocre rouge représentant bisons, êtres humains, mains ou symboles de pouvoir - dont bon nombre datent de plus d'un millier d'années - ornent certaines des parois rocheuses qui la surplombent.

Sur tout son cours, la rivière serpente à travers des régions sauvages jusqu'ici pratiquement coupées de la civilisation moderne, inaccessibles par voie terrestre. À l'époque de la traite des fourrures, elle tenait lieu de route commerciale. On trouve encore des vestiges de postes de traite et de vieilles cabanes à la jonction de la Bloodvein et de ses affluents majeurs, les rivières Sasaginnigak et Gammon (celle-ci nommée en l'honneur de l'arpenteur-géomètre Albert Gammon, qui a cartographié la région dans les années 1920). Aujourd'hui, les pagayeurs intrépides apprécient la Bloodvein pour le sentiment de paix qu'elle leur procure et sa beauté sauvage en plein coeur du Bouclier canadien. Deux parcs provinciaux, les parcs Woodland Caribou (Ont.) et Atikaki (Man.), assurent sa sauvegarde sur la presque totalité de son cours. Elle a été désignée rivière du Réseau de rivières du patrimoine canadien en 1987 pour le tronçon manitobain, et en 1998 pour le tronçon ontarien.