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Rivière Liard

​Avec ses 1 115 km, la rivière Liard est un affluent majeur du fleuve Mackenzie. Le bassin de la rivière Liard est situé dans une zone de pergélisol discontinu, la région se caractérisant par des étés courts et secs et des hivers longs et froids.

La rivière Liard à proximité de Nahanni Butte, 2012.
La rivière Liard au point de confluence avec le fleuve Mackenzie, 2012.
La rivière Liard près du parc national Nahanni, 2012.
Avec ses 1 115 km, la rivière Liard est un affluent majeur du fleuve Mackenzie. Le bassin de la rivière Liard est situé dans une zone de pergélisol discontinu, la région se caractérisant par des étés courts et secs et des hivers longs et froids. La rivière Liard est couverte de glace pendant près de six mois par an et est connue pour sa débâcle des glaces spectaculaire qui, souvent, provoque des inondations dans les villages en aval et déclenche la débâcle sur le Mackenzie.

Cours

La rivière Liard prend naissance dans les monts Pelly du sud‑est du Yukon et traverse le terrain montagneux escarpé de la cordillère Nord‑Américaine en passant par le nord‑est de la Colombie‑Britannique. Son cours supérieur, sauvage et traître, comporte un grand nombre de rapides et de canyons. Les rivières Dease, Hyland, Kechika, Coal, Trout et Toad font partie de ses affluents. Le grand canyon de la rivière Liard, qui s’étend sur 30 km, avec ses rapides répondant aux noms évocateurs de Hell Gate (porte de l’enfer) et Rapids of the Drowned (rapides du noyé), est situé entre les points de confluence des rivières Trout et Scatter.

Au-delà, la rivière Liard prend une orientation nord‑est et traverse l’extrémité sud‑ouest des Territoires du Nord‑Ouest. Elle s’écoule, après Fort Liard et Nahanni Butte, le long du parc national Nahanni jusqu’à Fort Simpson où elle se jette dans le Mackenzie. Les rivières Fort Nelson et Nahanni Sud font partie de ses principaux affluents. On peut traverser la Liard en empruntant la route 1 à proximité de Fort Simpson, un traversier pendant l’été ou un pont de glace l’hiver.

Faune et flore

La rivière Liard coule de la région alpine de la cordillère Septentrionale aux zones humides de la plaine de la taïga. La région montagneuse de son cours supérieur et de ses principaux affluents abrite, aux altitudes les plus élevées, des sapins subalpins et des épinettes d’Engelmann, aux altitudes les moins élevées, des pins tordus latifoliés, des bouleaux à papier et des trembles, ainsi que des épinettes blanches et des épinettes noires à toutes les altitudes. On trouve, parmi la végétation de son cours inférieur, des peupliers faux‑trembles, des épinettes noires et des épinettes blanches, des sapins baumiers, des peupliers baumiers ainsi que des régions de terres humides comprenant des tourbières et des marais.

Le cours supérieur de la rivière Liard abrite de nombreuses espèces d’animaux sauvages, notamment des carcajous, des chèvres de montagne, des bisons, des mouflons de Stone, des mouflons de Dall, des renards roux, des castors, des rats musqués, des Tétras, des Lagopèdes et des harfangs des neiges . L’orignal, l’ours noir, le grizzly, le lièvre d’Amérique et la Sauvagine sont également présents dans tout le bassin de la rivière Liard. La faune de son cours inférieur comprend le caribou des bois, le lynx, le loup, le cerf et le wapiti.

Préoccupations environnementales

Le bassin de la rivière Liard est faiblement peuplé et, donc, relativement peu touché par les activités humaines. Cependant, la foresterie, les activités d’exploitation pétrolières et gazières ainsi que minières, actuelles et passées, sont à l’origine de préoccupations environnementales. En raison principalement de l’érosion causée par la fonte des neiges, de la glace de rivière et de fortes précipitations, la rivière Liard présente naturellement des concentrations élevées de particules en suspension, pendant le printemps et l’été, se répercutant sur la qualité de l’eau. Lechangement climatique constitue une autre préoccupation, le dégel du pergélisol ayant des conséquences sur les infrastructures de transport et sur les infrastructures collectives, ainsi que sur le drainage et la connectivité hydrologique des zones humides.

L’exploration pétrolière et gazière comme la foresterie ont provoqué la fragmentation des habitats de la faune, en particulier dans la vallée de la rivière Liard près de Fort Liard. On utilise les lignes sismiques, de longues et étroites clairières traversant la forêt boréale, pour l’exploration pétrolière et gazière. La vitesse de repousse des couloirs déboisés est faible et se répercute sur les déplacements et la répartition des oiseaux et de la faune.

Histoire

Le cours supérieur de la Liard est le territoire traditionnel des Kaskas, tandis que son cours inférieur constitue celui des Esclaves du Sud. Les Kaskas et les Esclaves avaient, dans le passé, un mode de vie nomade, chassant, piégeant, pêchant et se déplaçant en petits groupes familiaux. Leurs déplacements étaient tributaires de la disponibilité de sources alimentaires et du commerce avec les peuples autochtones voisins.

Une première expédition, menée par Alexander Mackenzie en 1789, navigue jusqu’au point de confluence du fleuve Mackenzie et de la rivière Liard. On crée, en ce lieu, un poste de traite des fourrures, aujourd’hui Fort Simpson, en 1804, lançant l’exploration européenne de la rivière Liard. Très vite, on implante des postes de traite le long du cours inférieur de la Liard, à Fort Liard et à Nahanni Butte.

Entre 1824 et 1829, on explore le cours inférieur de la rivière en vue d’étendre la traite des fourrures; toutefois, il faudra attendre l’expédition de John McLeod de 1831 pour que cette exploration par des Européens soit achevée. Ce dernier effectue deux tentatives, une première le long des rapides et des canyons particulièrement traîtres du cours supérieur de la Liard jusqu’à la source de la rivière Frances, puis une deuxième, en 1834, jusqu’à la source de la rivière Dease. Ultérieurement, Robert Campbell poursuit l’exploration du cours supérieur entre 1837 et 1839 afin de trouver une route terrestre pour rejoindre la rivière Stikine. En 1840, il atteint les sources, jusque‑là inexplorées, du cours supérieur de la Liard.

Pendant la ruée vers l’or du Klondike de 1897‑1899,on utilise la rivière Liard comme voie d’accès vers les régions intérieures du Yukon. En 1942, on construit la route de l’Alaska qui longe la Liard de la rivière Trout jusqu’à Watson Lake. Cette construction a stimulé le développement touristique des Liard Hot Springs qui, encore aujourd’hui, demeure une étape très prisée des voyageurs de la route de l’Alaska.

Rivière // Mots clés

Aire de drainage (bassin versant ou bassin hydrographique)

Portion du territoire entourant un cours d’eau, en général délimitée par des frontières naturelles topographiques plus élevées, au sein duquel l’ensemble des précipitations et la fonte des neiges convergent vers ce cours d’eau.

Débit moyen

Volume de l’écoulement moyen du cours d’eau par unité de temps; formulé habituellement en mètres cubes par seconde; la moyenne est calculée pour l’ensemble de l’année, mais il y a des mois au cours desquels le débit est naturellement plus ou moins élevé.

Affluent

Cours d’eau qui se jette dans un cours d’eau plus important; le point de rencontre entre les deux cours d’eau s’appelle un point de confluence ou confluent.